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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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3.2.2.2. La méthode MASK : orientée capitalisation

En effet, la méthode MASK est basée uniquement sur la modélisation de la connaissance. Les aspects de type GPEC ne sont pas pris en compte, car la méthode part de l'analyse de ce qu'est la connaissance. Son auteur, Jean-Louis Ermine, l'a mise au point en 1989 après de nombreuses phases de développement dans différentes entreprises et en particulier au CEA qui en a alors déposé une marque « MKSMTM ». Elle peut être traduite par « Modèle d'Analyse et de Structuration de Konnaissances »61. Ce modèle propose une vision systémique d'un projet de capitalisation des connaissances dans une organisation. Cette dernière fonctionne alors avec trois sous-systèmes indispensables, le système opérant (ici les experts), le système de décision (la direction et managers) et le système d'information (où se situe l'information, comment elle est stockée). Pour les besoins de la capitalisation des connaissances, on identifie le patrimoine des connaissances apportées par les « agents » des sous- systèmes. Il est alors nécessaire pour modéliser la connaissance, de faire appel à un Ingénieur des Connaissances ou Ingénieur Cogniticien (IC). Il peut être interne ou externe à l'organisation. Dans le cas d'un projet où l'IC est externe, on a souvent en plus un Chef de projet qui fait le lien entre l'organisation et l'IC. La particularité de cette méthode est qu'elle peut s'adapter à tous les processus et méthodes de fabrication d'une entreprise. Cela peut être la création d'une fiche technique, le démarrage d'un réacteur nucléaire ou le processus de nomination des experts. Elle ne comporte pas d'aspects collaboratifs particuliers. En effet, la méthode se base sur la réalisation d'entretiens entre l'IC et la population interviewée (ici, les experts). Les connaissances prendront la forme d'un Livre de la Connaissance (LC) sous format numérique grâce à des outils de plus en plus connus comme Microsoft Visio, PowerPoint, MindManager ou Xmind (pour le mindmapping). Certains de ces outils sont payants (MindManager), d'autres gratuits (Xmind, FreeMind, FreePlane, Mindmapple). Les

61 En gestion des connaissances, la lettre « K » fait souvent référence à la connaissance.

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avantages du mindmapping sont la fluidité de l'outil, sa rapidité d'utilisation et de lecture ainsi que son aspect à la fois synthétique et parfaitement complet.

Pour pouvoir réaliser les interviews, l'IC se base sur le « macroscope de la connaissance » 62 qui est une méthodologie pour identifier tous les aspects de la connaissance et ainsi externaliser le plus de connaissances tacites possibles. Ainsi, la modélisation de la connaissance avec la méthode MASK se base sur deux hypothèses cumulées : la première appelée « sémiotique » part du principe que la connaissance se perçoit comme un signe qui contient de l'information, du sens, et un contexte. La deuxième appelée « systémique » voit la connaissance comme un système global ayant une structure, une fonction et une évolution. Par exemple, sur une montre, lorsque l'aiguille est tournée vers le haut (c'est l'information), je prends conscience qu'il est midi (c'est le sens que je perçois) et qu'à cette heure-ci j'ai un rendez-vous (c'est le contexte). Par ailleurs, une montre donne l'heure (c'est sa fonction), possède un mécanisme particulier (c'est sa structure) et peut avoir la dernière technologie inventée (c'est l'évolution). Puis à partir de chaque point de vue « sémiotique » (information, contexte, sens), on peut analyser l'aspect « systémique » (structure, fonction, évolution).

Figure 6 : Le macroscope de la connaissance

Ci-contre, le schéma du

« Macroscope de la connaissance » par J-L Ermine, montre l'imbrication entre le système sémiotique et systémique.

Pour exemple, l'information (du système sémiotique) se décrit en termes de données (qui est l'aspect structurel de l'information dans le système systémique), de traitements

62 Jean-Louis Ermine. Management et ingénierie des connaissances. Modèles et méthodes. Hermes-Lavoisier, 2008, p.13

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(qui est l'aspect fonctionnel du système systémique), de datation (qui est l'aspect évolution de l'information dans le système systémique). Par souci de synthèse, nous ne détaillerons pas ici les deux autres caractéristiques de l'hypothèse sémiotique.

Grâce à ce système, la personne en charge des interviews va décrypter puis modéliser une connaissance dans un processus global. C'est donc une méthode exhaustive qui structure la connaissance. Cela peut être très apprécié par les experts. À la fin des trois à sept entretiens (pour la capitalisation poussée), il en résulte le Livre de Connaissance qui modélise les connaissances en six points de vue : les connaissances fondamentales, les activités, le contexte historique, les savoirs faire, les concepts ainsi que l'historique des solutions et de leur justification.

À ce jour, trois versions de la méthode existent (voir Annexe 9 : Les différentes méthodes MASK. p.107) : MASK I pour la réalisation du livre de la connaissance, MASK II pour l'alignement entre la stratégie de l'entreprise et les compétences et les domaines critiques, MASK III pour le partage et le transfert des connaissances. Cependant, MASK II et MASK III sont exclusivement mis en place par le cabinet KIP en lien avec Serge Ariès et Jean-Louis Ermine. En effet, ces méthodes ne sont pas modélisées à ce jour. À ce titre, il existe un Livre de la Connaissance sur la méthode MASK I. Ainsi, toute la méthode est accessible sur internet et permet de se former. Le livre « Management et ingénierie des connaissances : Modèles et méthodes » (2008) de Jean-Louis Ermine permet aussi de comprendre le macroscope de la connaissance. Cependant, il semble peu probable que cela permette sa maitrise totale. Par conséquent, les recours à un Ingénieur des Connaissances ainsi qu'à une prestation globale sont très recommandés afin de pouvoir maitriser la démarche.

À noter que la méthode MKSMTM (aujourd'hui MASK) a déjà été mise en place chez Areva à une autre époque et dans des circonstances différentes. En effet, avant la formation du groupe en 2001, Areva NC (anciennement COGEMA), avait mis en place cette méthode. Il s'agissait en effet de mettre à disposition de l'entreprise les connaissances accumulées pendant la phase de R&D (dix ans par 300 personnes) du procédé SILVA d'enrichissement de l'uranium. L'objectif final étant alors d'industrialiser le projet dans les meilleures conditions.

La méthode MASK semble donc être une forte alternative à la méthode KALAM®.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon