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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

( Télécharger le fichier original )
par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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PARTIE I:

L'EXISTENTIALISME DE JEAN PAUL SARTRE

ET

LA QUESTION DE RESPONSABILITÉ

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Introduction partielle.

Il faut bien mettre l'accent sur le fait que beaucoup plus que l'auteur, le thème nous importe non pas seulement pour achever de feuilleter des pages mais comme fond, matière, et maintes réflexions. D'où nous essayons ici d'illustrer quelques pensées sur la responsabilité même, à titre d'exemples encore. On connaît les citations telles que : « Connais-toi, toi-même.»1 ; « la responsabilité demande du courage parce qu'elle nous place à la pointe extrême de la décision agissante. »2; « le commerce est une profession qui roule toute entière sur l'argent, qui ne rêve qu'à lui, qui n'a d'autre élément ni d'autre fin, qui n'a point de terme où puisse s'arrêter la cupidité » et « quoi de plus odieux, surtout, que le trafic de l'argent, qui consiste à donner pour avoir plus, et par là détourne la monnaie de sa destination primitive ? »3 ; et tant d'autres que citeront Karl Marx, Karl Polanyi, Max Weber, etc.

À vrai dire, le concept de responsabilité n'est pas nouveau du tout. Historiquement parlant, la chronologie exacte manquera si l'on ne peut se référer aux légendes des premiers hommes dont la plus connue du genre est surement celle de la Genèse. L'histoire de la responsabilité commence donc toujours avec celle de l'homme quoique les hypothèses et postulats se discriminent toujours. Aussi, le panorama de ce concept est aussi large que l'étendue spatio-temporelle de l'Univers. Du plus nord au plus sud, du plus sud au plus nord, de l'est à l'ouest, de l'ouest à l'est, toute personne humaine dans sa grande annexion a connu une forme de responsabilité quelconque.

Cette situation implique alors en effet que le concept n'est pas qu'un concept mais une réalité surtout, mais que son idée ait duré d'une date génériquement humaine propose également que cette réalité connait des discontinuités. Et ainsi, nous allons entamer sur les idées pré-sartriennes et quelques une de ses influences au vu de la dite question. De même que, les accords et désaccords entre l'impératif kantien et la nécessité sartrienne, et en fin partielle, quelques spécificités de l'existentialisme sartrien qui le distingue considérablement de toutes les autres philosophies de l'« angoisse humaine » ou de l'existence.

1 MOUNIER, Emmanuel (1949), LE PERSONNALISME, In UQAC, Université de Québec à Chicoutimi, [PDF] http://classioues.uoac.ca, p.12.

2Jean-Michel REYNAUD (2009), «Approche philosophique et sociale de la notion de Responsabilité », In Comité Médicis, 2 mars 2009, http://icosi.org/1MG/pdf, p.6.

a Aristote, La Politique ; cité dans Ibid., p.4, §5.

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I.I. PANORAMIQUE DE LA RESPONSABILITÉ EN QUESTION, AU TRAVERS D'AUTRES PENSEURS.

Nous l'avons déjà dit, la notion de Responsabilité est tout aussi vieille que l'être humain semble l'être. Ainsi, les pré-sartriens ci-présentes ne sont que des traces plus évidentes de la pensée de la responsabilité, et les post-sartriens prouvent que la question est inachevée. Ce qui laisse apparaître que la responsabilité est peut-être une chose inhérente à toute situation, en tous cas qui se succèdent simultanément ou continuellement.

I.I.1. Les pré-sartriens

A l'exemple de l'antiquité, nous connaissons trop bien Platon (vers 410 avant Jésus-Christ). Chez Platon comme chez Épicure, en nous référant nous-mêmes à Socrate, la conception de la liberté est quelque part moralement analogique avec les désirs, aux modérations de la fortune personnelle par rapport à celle de « l'ordre social ». Le concept de la « Cité juste » qui incite « les vertus cardinales » et les trois classes, forme chez Platon, ce qu'Épicure élabore dans son physique et sa morale : la responsabilité humaine.

D'ailleurs, ce n'est de nul hasard si c'est aux essentialistes qui ne peuvent ne pas platoniser que Sartre adresse ses reproches :« Il ne faudrait pas croire, toutefois, à un platonisme de M. Giraudoux. Ses formes ne sont pas au ciel intelligible, mais parmi nous (...) »1 ; car le Platonisme est déjà un semblable de résumé, à toute une série d'intervalles, sur la notion de responsabilité et d'humanisme. Nous savons bien à quel point le platonisme, issu de Socrate et allant au néoplatonisme et aux platonisants, est visible dans toutes Réflexions ; mais d'un autre côté du tableau chronologique, en passant par les âges du Christ, de nouvelles tournures vont faire apparition, desquelles on finira par lotir un Jean Paul Sartre, n'étant pas immédiat dans le temps.

En effet depuis le fameux « Connais-toi, toi-même »2, jusqu'à son origine latine dont se sert toute conception contemporaine, le mot « Responsabilité » demeure une expression d'engagement personnel.

Socrate apparaît comme le philosophe de la responsabilité individuelle, en ce sens que se connaître soi-même est au préalable une inévitable tâche à laquelle l'homme doit se conformer avec engagement ; mais plus encore, si le fait de connaître implique une idée de

1 SARTRE, Jean-Paul, Situations I, Éditions Gallimard, Coll. Blanche, Paris, 1947, p. 85. 2Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gnothi seauton/connais toi-toi-même.

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reconnaissance consciencieuse, le « soi » implique « une réflexion » que l'on entend sous le nom de « méditation ». Cette responsabilité envers soi-même, qui consiste à connaître sa nature et sa limite, va fmir dans ce que remarque Platon à l'impossibilité d'être absolument « autre » ou individus.

Dans La République, Platon développe assez clairement cette responsabilité qui consiste à reconnaître, c'est-à-dire connaître à nouveau, après réflexion : saisir par l'esprit, par la pensée, en reliant entre elles des perceptions qui la concernent ; distinguer, identifier, connaître par la mémoire, le jugement ou l'action. En effet, Platon élabore une cité juste qu'Aristote, son disciple, reprendra à sa facture. Cette Cité platonicienne est faite de vertu et de responsabilité, un véritable modèle pour les aspirations politiques depuis plusieurs siècles. Les femmes y ont leur place, bien spécifique et nécessairement indispensable ; les hommes forts y ont leur place, bien spécifique et absolument inévitable ; les laboureurs, les intellectuels et les sages y ont également leur place. Chaque place, étant une classe inflexible, est assujettie aux autres et exige un engagement, une responsabilité envers la Cité. Ainsi chaque individu devrait reconnaître sa place et s'y reconnaître ; et chaque classe devrait, à son tour, reconnaître la Cité avec toute son intégrité.

Néanmoins, plus remarquable que les précédents, Aristote a maintenu une certaine continuité philosophique de cette responsabilité et va en effet à énoncer le célèbre «l'homme est un animal politique »2, expression un peu critique du « connais-toi, toi-même »3, jusqu'à distinguer le chrématistique4 de l' « économique » qui désignent deux valeurs (celle de l'usage et celle de l'échange), et donc deux responsabilités, dans la seule tâche d'acquérir les biens (artificiels et naturel) dont nécessitent la Cités. Ce qui n'est qu'illustration de ce que la responsabilité sera une éthique, montrant par là même que l'homme est un animal politique et civique.

1 RENAUD, François, « L'analogie platonicienne individu-État dans le De re publica de Cicéron : méthode antilogique et fondement de la justice », [PDF] , pp.6-10. http://sramata.univ-parisl.fr/Plato/article100.html.

2 ARISTOTE, La Politique (B-1), TraductionJean-François Thurot/Texte entier, in Wikisource, [PDF], p. 21. (référence du 11 septembre 2015, 13 :39 :34).

a Pour lui, « il suffit de s'étonner pour commencer à philosopher », et ce « en nous interrogeant sur nous-mimes et sur le monde au lieu d'y vivre dans l'indifférence, comme si tout allait de soi ».

4 Aristote, La Politique, I, VI, VII ; Id., Éthique à Nicomaque; Thomas d'Aquin, Somme théologique, éditions du Cerf ; cités dans http://fr.wikipedia.ors/Chrématistique.

5 C'est-à-dire, « chrématistikos» comme économie politique ou art d'acquérir, et « Oikosnomos », comme science de la maison ou art d'utiliser, voir Aristote, Politeia,1256a3-5, 1256b27-38,1257b19-25 ; trad. La

Politique, Romeuf, 1956 (numerotation « Bekker » :page-colonne-ligne) ; cité dans
http://www.chrématistique.fr/CH REMATISTI QUE.

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Bon nombre de philosophies ont appris de ces principes de responsabilité avant Sartre, comme Blaise Pascal, Kant, Kierkegaard, Max Weber, et tant d'autres économistes, historiens, sociologues, philosophes ou autres penseurs.

Dans la Phénoménologie, à l'instar de Husserl, le phénomène que l'on peut traduire vaguement chez Sartre par « situation », est toujours un objet pour une conscience et toujours relatif à un sujet. Mais que sera cette conscience chez Sartre ? En liaison directe avec cette phénoménologie husserlienne, les thèmes lévinassiens de l'Il y al ; de la Jouissance2 ; du Visage3 ; et de la Responsabilité4 ne laisseraient pas Sartre désinvesti. Néanmoins, les questionnements ne s'achèvent pas encore avec Sartre. D'autres pensées ou réflexions suivront avec des post-sartriens.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe