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Analyse perspective de la mise en place de la titrisation des créances et prêts bancaires en république démocratique du Congo.

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par Laurent Luaba
Université Pédagogique Nationale - Licence 2015
  

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CHAPITRE VI :

POINT DE VUE DE L'AUTEUR

Pour ne pas se cantonner dans une vision trop optimiste des choses, il importe de noter que la titrisation ne présente pas que des opportunités. Du fait de la complexité de ses mécanismes, elle peut être une bombe amorcée, ou mieux un poison, pour l'économie congolaise, car le manque d'une régulation forte et sérieuse de ses opérations peut paralyser désespérément l'économie du pays par des crises, comme l'atteste la récente crise financière internationale de subprimes. Si les Etas aussi bien organisés, aussi bien développés en viennent à être victimes de catastrophes provoquées par cette technique, elle peut de ce fait être pire pour nos pays sous équipés où les autorités sont facilement corruptibles et guidés par la recherche effrénée des gains personnels.

Les émissions obligataires récentes de grands groupes africains témoignent certes de l'intérêt des investisseurs pour des entreprises offrant une stratégie industrielle cohérente et pleinement identifiée, mais elle démontre surtout qu'un accès régulier aux marchés financiers est une des conditions sine qua non de leurs performances économiques à long terme. Qu'en sera-t-il pour le secteur minier ? A l'image de ce que fit la République Démocratique du Congo, le Zimbabwe a obtenu de la Chine un financement de 2 milliards de dollars en août 2014, gagé sur les revenus miniers futurs, notamment les diamants, pour l'extension de ses centrales électriques et le développement d'une mine. Proche d'une titrisation « on-balance sheet », cette opération atteste certes que l'intérêt pour ce mode de financement demeure intact, mais également des exigences financières accrues des créanciers internationaux lorsque le contexte économique et politique est difficile. Il n'est ainsi pas certain que la titrisation hors-bilan s'affirme, sous sa forme actuelle, comme un des modes importants de financement des capacités de production dans le secteur minier. Outre les questions liées à la stabilité politique et à la protection juridique des investisseurs, plusieurs éléments fondamentaux doivent être pris en compte pour qu'une telle technique puisse s'appliquer. L'effet de taille est le premier d'entre eux. Compte-tenu de l'ampleur des capitaux requis pour mettre en oeuvre une mine ou une usine de transformation, il est dès lors probable que d'autres sources de financement doivent être trouvées. Il importe également que les actifs titrisés soient assez liquides et qu'ils bénéficient idéalement d'un marché financier permettant non seulement de les valoriser en temps continu, mais également de mettre en oeuvre des solutions de hedging assurant une meilleure stabilité des flux de revenus pour l'investisseur. La relative prévisibilité des facteurs d'offre et de demande est un élément tout aussi crucial pour l'investisseur. Les matières premières minérales n'ont pas toutes ces caractéristiques et il n'est de ce point de vue pas surprenant que le recours à la titrisation soit bien plus fréquent dans le secteur pétrolier que pour d'autres commodités. La finance n'est cependant pas un monde figé, bien au contraire, et il n'est pas impossible que d'autres modes de financement titrisés voient le jour, à l'image des Covered Bonds, pour assurer le besoin de financement des industries minières, si celui-ci venait à se renforcer. La qualité et la stabilité de l'environnement légal et réglementaire des activités de financement et d'investissement sont en cela essentielles pour que ces industries, mais également toutes les entreprises ou secteurs de croissance d'un pays, puissent trouver les moyens financiers de se développer.

Enfin, nous recommandons en conséquence que les autorités politiques, monétaires organisent et réglementent la mise en oeuvre de la titrisation des prêts et créances bancaires. La promotion rigoureuse de la titrisation améliorera le dynamisme et l'efficience des banques et des marchés financiers quant à leur contribution à l'essor économique de la RDC. La titrisation permettra aux banques de franchir le cap des crédits à court terme et de s'engager davantage sur les crédits à moyen et long terme résolvant ainsi le paradoxe de la surliquidité de nos banques et le problème du manque à croître del'économie congolaise. Même si tous les prêts bancaires peuvent être titrisés, nous recommandons de privilégier la titrisation des financements accordés à tout projet économique ou investissement productif dont les premières réalisations confirmeront tout au moins les prévisions et la rentabilité que peut attendre le système bancaire congolais et le développement économique dans son ensemble.

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