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La législation Malagasy à  l'épreuve de la violence conjugale. Cas de la ville de Toliara 2011-2013.

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par Herbert Martino RAZAFINDRADIA
de Toliara - MAÎTRISE (Master I)  2013
  

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B- La tradition

Dans la culture Malagasy, le premier réflexe des individus pour faire face aux actes routiniers de la vie sociale est porté sur la coutume. Or, certaines pratiques des lois coutumiers sont discriminatoires, plus précisément la violence à l'égard de la femme au point qu'elles poussent ce dernière à se sentir mal dans leur peau.39

1- Les méfaits de la pratique des règles coutumières à l'égard des femmes

L'applicabilité des certains dispositions de cette loi par les membres des familles constituent en soi des actes de violences qu'on pose à l'endroit des personnes de sexe féminin. À l'intérieure de la ville de Toliara, sept femmes sur dix ont déclaré que les sanctions de la loi coutumière sont plus sévères à l' endroit des femmes qu'aux hommes.40 On prend un exemple le plus frappant celui du «TROBAKY» dans le «FOKO Masikoro» à Toliara, c'est l'intention du partenaire de faire volontairement une adultère en flagrant. Dans ce cas, seul le mari peut toujours pratiquer cette action. Quand l'époux commet un délit, ceci est excusable au niveau de la société, il doit verser des dommages pour se faire pardonner; par contre si la femme la commette, est injustifiable. Elle est considérée comme une femme mal éduquée par les parents ou portée un blasphème vis-à-vis de l'ancêtre de sa famille.

Retenons que dans le système matriarcat comme dans le système patriarcat, tout pouvoir et tout crédit reposent sur l'homme. Une femme peut se voir répudiée ou obligée de supporter une coépouse parce qu'elle ne met au monde que des filles. Les femmes adultes sont désireuses inconscientes de revanche au nom d'une tradition dont elles refusent d'être les seules perdantes. Ainsi, tous les conseils des mères et tantes à une fille qui se prépare au mariage ne sont pas toujours de nature à la conduire à son épanouissement vers une marche de libération face aux coutumes malfaisantes qui opposent les femmes. Elles mettent dans l'esprit de la femme la mentalité de la résignation de l'acceptation des problèmes, des idées dépassées comme par exemple, celle de ne pas se plaindre et de tout admettre parce qu'on est femme et par surcroît femme de quelqu'un. Cela veut dire qu'on est propriété de celui qui a doté (acheté) la femme, toutes ces pratiques contribuent à alimenter le chemin de la croix de la femme.

39 MUNDA, 1999

40 (TAZ et CECJ, 2013): Extrait du rapport annuel face à la violence basée sur le genre dans la ville de Toliara et son périphérie réalisé par TAZ et CECJ auprès du PNUD, DRPAS, TPI Toliara

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

1- La souffrance des femmes dans la coutume Malagasy

«La violence envers les femmes est un fléau difficile à combattre, surtout dans certaines régions de l'île ; notamment celles du sud, les droits de la femme sont encore bafoués où 53% des femmes subissent des violences de la part de leur conjoint. La violence conjugale est devenue une affaire privée, pire encore, selon leurs coutumes dans ces régions conservatrices, 32% des femmes donnent raison aux hommes qui battent ou maltraitent leur épouse. Alors, en tant que affaire privée et donc il est inutile de dénoncer les faits et porter l'affaire en justice, et pourtant, à peine 10 % seulement des femmes battues osent porter plainte»41. En plus, c'est le fait de contester le principe de FIHAVANANA Malagasy.

Sur le plan social à Madagascar, il y a encore un fort attachement de la population surtout rurale aux traditions. Cette préservation de la culture traditionnelle qui consiste surtout à la supériorité de l'aîné par rapport au cadet et de l'homme par rapport à la femme est assurée par les structures communautaires et la croyance de la population au «FADY», c'est le tabou ou l'interdit. Dans le cadre de la sociologie de genre, cette dernière recouvre le «sexe social ou culturel». C'est-à-dire les qualités attribuées à un sexe et la hiérarchie entre les sexes qui ne résulte pas de la nature mais de la culture. Elle permet de faire ressortir certains des leviers des rapports de pouvoir au sein des sociétés, notamment celles que l'on appelle traditionnelles.

2- L'influence de la tradition Malagasy au sein du couple

La violence conjugale dans la société en voie du développement, on a privilégié le cas de Madagascar plus précisément dans la ville de Toliara, étant une cause de stress et de souffrance pouvant produire différentes formes de troubles psychiques. C'est un phénomène lié au fonctionnement de la société elle-même : à la violence du colonialisme, s'ajoute celle d'agir sous l'influence de parage, sans oublier le poids des coutumes et des traditions. Quant au code de la famille et à la loi coutumière, ils font de la femme un être faible, soumise, sous la protection de la société des hommes au nom de la tradition, ainsi que la valeur et les préceptes traditionnels l'exige le pouvoir et la force physique de l'homme «Fanjakan-dehilahy».42

L'environnement socio-culturel Malagasy maintien de la supériorité de l'homme et de l'infériorité de la femme, cependant, les femmes ne connaissent pas leurs droits et sont sous

41Articles a publié par Manitrisa du mercredi 09/05/13 à 11:30 dans «le journal online» Midi Madagascar 42«Fanjakan-dehilahy»: le pouvoir exorbitant donné à l'homme qui est exploité pour satisfaire plus particulièrement ses besoins et fantasmes, ou bien c'est la puissance dominatrice de l'homme fondé par le pouvoir et la force physique.

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

l'influence de la tradition. Il est notoire que la plupart des victimes préfèrent garder le silence, en particulier les femmes. Mais ce silence a des nombreuses explication comme par exemple, le manque ou l'absence de ressource financière qui permettent à la femme de subvenir seule à ses besoins et éventuellement à ses enfants, l'ignorance, car il arrive que la femme ne sache pas qu'elle a le droit de porter plainte, d'ester en justice et la prédominance de la tradition à Madagascar «Ny tokatrano fihafiana sy fifandeferana ary tsy ahahaka»43. C'est-à-dire que dans la vie conjugale on doit supporter, on doit tolérer et on est en privé ou intime. Le rejet de la famille est aussi un obstacle, il arrive en effet que les proches rejettent la femme après une séparation, car ils estiment qu'elle devient alors une honte et une charge pour la société, donc la tradition est un facteur favorisant la violence conjugal par l'existence de la loi du silence liée aux femmes Malagasy.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault