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Exposition aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé. Cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-betsi au sud-ouest de la ville.

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par Georges Ghislain FOFACK MUJIA
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ  - Master 2016
  

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X.2. CADRE CONCEPTUEL

Le risque, la vulnérabilité, la perception, l'aléa, l'aménagement, la catastrophe, la résilience, sont de toute évidence des termes utilisés par plusieurs disciplines. Il est incontestablement important et même primordial que dans la perspective de cette étude, que ces termes soient clairement élucidés et contextualisés, selon un point de vue appliqué à la géographie et en prenant en compte la notion d'espace et de temps de façon associée ou indépendante.

X.2.1. L'aléa

Pierre George (2009) dans la 10ème édition du dictionnaire de la géographie considère l'aléa comme étant un « évènement incertain qui dépend du hasard » ; en d'autres termes l'aléa désigne la probabilité d'occurrence d'un évènement dangereux.

L'aléa est un phénomène qui se caractérise par son imprévisibilité. Ce concept récent est emprunté au langage des probabilités et qui se traduit par la probabilité d'occurrence d'un phénomène. L'aléa peut être naturel (éruption volcanique, mouvement de terrain, coulée de boue), technologique (explosion chimique, accident nucléaire), il peut tout de même aussi relever de la violence des rapports sociaux (guerres, manifestations) ou provenir d'autres espèces vivantes (épidémies, etc.), Heitz (2005)

Son imprévisibilité, est fonction de :

? L'intensité du phénomène : qui se traduit par l'importance d'un phénomène (Dauphiné, 2001). Cette intensité est difficilement prévisible et ce malgré les efforts techniques mis en place aujourd'hui. L'intensité de phénomènes sociaux (d'une guerre civile, par exemple) ou de phénomènes naturels tels que des orages localisés, gardent un caractère souvent imprédictible. Toutefois, des calculs statistiques ou des simulations tentent de prévoir les intensités de certains phénomènes naturels à partir de plusieurs paramètres tels que l'analyse des évènements passés, les conditions actuelles du milieu, etc. Dans le cas des précipitations, des modélisations du fonctionnement du système à petite échelle tentent de prévoir les intensités d'événements significatifs (de durée de retour de 10, 50 ou 100 ans) en fonction de paramètres environnementaux précis.

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? Son occurrence spatiale (Où aura lieu le phénomène ?) : la probabilité d'occurrence spatiale est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité (géologique, géomorphologique ou climatique par exemple).

? Son occurrence temporelle (Quand ?): nul ne peut prévoir avec exactitude, le moment où un phénomène va se produire et même la durée de ce dernier. Dans certains cas, des régularités temporelles de survenance peuvent être observées (pour les crues, par exemple). Parfois, des signes annonciateurs peuvent faire redouter l'arrivée d'un phénomène, sans qu'il soit pour autant possible de déterminer exactement le moment où il va se produire (les glissements de terrain, les éruptions volcaniques). Enfin, certains phénomènes, tels les accidents technologiques ou les séismes sont totalement imprévisibles. Par retour d'expérience, il est possible de retracer le cheminement de l'aléa après la catastrophe et de conclure, à ce moment-là, à la nécessité de mener à bien des aménagements futurs pour protéger les populations.

? Sa durée (Quelle durée ?): L'aléa peut avoir des échelles de grandeur différentes selon les phénomènes. La cinétique d'un événement fait référence à cette durée par rapport à l'échelle de vie humaine.

? Les enjeux et la vulnérabilité : Ceux-ci sont liés à la présence humaine (personnes, habitations, activités économiques, infrastructures, etc.) et sont difficiles à définir. Pour certains phénomènes, il est possible de prévoir des aires susceptibles d'être touchées ; permettant ainsi d'identifier les zones les plus sensibles de celles moyennement sensibles et peu ou pas sensibles. Il est cependant difficile de savoir où se manifestera exactement l'aléa. S'il est possible de dresser des cartes des régions menacées par les séismes par exemple, personne ne peut prévoir quel sera le prochain site touché. De plus, chaque aléa possède un mode de diffusion spatiale qui lui est propre, sur lequel il est parfois impossible d'avoir un impact. Ce qui est le cas pour les trajets de cyclones ou des nuages toxiques, par exemple. Les aléas se combinent parfois entre eux, rendant leurs conséquences encore plus redoutables. De même, les sociétés par leur comportement, peuvent aggraver l'intensité ou la fréquence de certains aléas et l'étendue de leurs effets. La figure 3 présente une simulation de l'aléa (inondation pour le cas de figure).

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Sens probable de

submersion par les eaux

Cours d'eau pouvant être affecté par des crues

Figure 3: Illustration de l'aléa (inondations)

Source : Bureau des Risques Géologiques et Miniers, octobre 2006 X.2.2. La vulnérabilité

C'est une notion complexe qui exprime la sensibilité globale d'une société vis-à-vis d'un aléa, l'importance potentielle des dommages subis, la capacité de réaction de cette société face aux aléas. Les ingénieurs, les aménageurs, les assureurs s'en tiennent à une conception étroite, analytique et quantitative de la vulnérabilité, définie comme « le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène sur des enjeux (hommes, biens, bâtiments, infrastructures, etc.» C'est aussi la probabilité de souffrir des conséquences d'événements imprévus ou encore la sensibilité aux chocs extérieurs. C'est assurément une notion plus vaste que celle de la pauvreté au sens traditionnel (Lipton et Ravallion, 1995). De ce point de vue, la vulnérabilité est essentiellement physique, économique, sociale, environnementale et évaluable en tant que telle. Ne faut-il pas dans la définition de la vulnérabilité, la prise en compte des dommages psychologiques, moraux, brefs immatériels ? C'est au regard de ce postulat que nombreux sociologues et géographes, notamment anglo-saxons (Fabiani, Theys, 1987 ; Alexander, 1993), ont élargi la notion de vulnérabilité à l'ensemble des modalités d'atteinte et de réaction d'une société face à un ou des aléas.

Dans cette perspective plus synthétique et plus sociale, la vulnérabilité exprime alors la sensibilité globale d'une société face à un aléa en fonction de l'intensité et de la fréquence du phénomène en cause, de la valeur des biens et du nombre de personnes potentiellement affectés, des capacités de résistance au phénomène et des capacités de rétablissement des conditions minimales de fonctionnement de la société. Dans cette acception, la vulnérabilité est sociale, globale (elle implique l'ensemble de la société et de son fonctionnement), et elle est difficile à quantifier en tant que telle. La vulnérabilité s'inscrit dans un système qui englobe les préjudices

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corporels et moraux aux personnes et l'endommagement potentiel des éléments exposés (biens de production, activités socio-économiques et patrimoine).

On peut donc considérer comme vulnérable toute société qui peut être facilement touchés par un aléa. Cela peut être une atteinte physique (corporelle), structurelle (biens ou enjeux matériels) ou encore psychologique. Le risque et la catastrophe éventuelle n'ont de sens que lorsque l'aléa survient dans un espace vulnérable : un aléa majeur n'engendrera aucune catastrophe s'il survient dans un endroit désert. Cette notion est donc un élément essentiel de la réflexion théorique sur les risques et les catastrophes. Elle nous rappelle son étroite relation à une géographie « sociale ».

Cette notion très délicate a été définie diversement, mais nous nous intéresserons particulièrement aux deux approches développées par D'Ercole (1996) et réutilisées dans plusieurs méthodes de cartographie de la vulnérabilité. D'Ercole définit la vulnérabilité selon une approche analytique ou synthétique. L'approche analytique considère la prévision de niveaux de conséquences pour un événement naturel sur des enjeux représentés par les vies humaines, les biens et les activités. Pour chaque enjeu, il faut une évaluation des dommages en fonction des niveaux d'aléas. L'approche synthétique consiste en une détermination de la résilience, c'est-à-dire de la capacité d'un écosystème à absorber le changement, à persister au-delà d'une perturbation. La vulnérabilité est faible si le niveau de résilience est élevé et inversement. Elle pose alors la question de la durabilité d'un lieu anthropisé dans des espaces à risques. La vulnérabilité dépend de plusieurs facteurs :

? Le lieu où sont installés les hommes et leur concentration en ces lieux. Il est

alors possible de tracer des lignes d'iso-vulnérabilité (de même vulnérabilité) autour de lieux à risques,

? Les hommes eux-mêmes : c'est-à-dire des indicateurs socio-économiques : leur
niveau de développement, leur santé, leur âge, etc, sont autant de facteurs qui les rendent plus ou moins vulnérables.

? Divers facteurs humains susceptibles d'amplifier ou de limiter la sensibilité des
hommes ou des installations humaines aux aléas : la présence de postes de secours, la qualité du bâti, la présence ou non des structures de santé, etc.

Il n'existe pas de vulnérabilité intrinsèque, mais une vulnérabilité pour chacun des aléas concernés. La vulnérabilité dépend des éléments exposés et de leur résistance. Elle est caractéristique d'un site à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en fonction de l'activité humaine.

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La figure 4 illustre les enjeux susceptibles d'être endommagés ou de subir des détériorations, des dégradations en cas de la montée rapide des eaux (inondations).

Enjeux

Figure 4: Illustration des enjeux

Source : Bureau des Risques Géologiques et Miniers, octobre 2006

On se rend à l'évidence que la vulnérabilité est ici variable en fonction de la position topographique en particulier : plus les enjeux humains sont localisés à proximité du lit du cours d'eau plus la vulnérabilité est élevé indépendamment des caractéristiques techniques des habitations et des conditions micro-économiques des habitants des demeures et inversement.

Toutefois dans la perspective d'une analyse de la vulnérabilité rendant compte de façon non exacte, mais proche de la réalité de terrain, plusieurs échelles et dimensions doivent être incorporées dans le schéma d'analyse de celle-ci. La figure 5 suivante illustre les dimensions à prendre en compte dans l'analyse de la vulnérabilité.

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INTENSITÉ DU

PHÉNOMÈNE

FACTEUR DE RESISTANCE

DOMMAGE
STRUCTUREL

BIEN

F

MODES ET NIVEAUX D'ENDOMMAGEMENT

FACTEURS
INSTITUTIONNELS

FACTEURS
SOCIO-
ÉCONOMIQUES

FACTEURS HUMAINS

VULNERABILITE

ÉLÉMENTS EXPOSES

PERTURBATION FONCTIONNELLE

PHÉNOMÈNE

ACTIVITÉ

F

FACTEURS
FONCTIONNELS

FACTEURS
CONJONCTURELS

FACTEURS TECHNIQUES

PERSONNE

PREJUDICE CORPOREL

: Niveau d'endommagement FS : Structurel FF : Fonctionnel FC : Corporel

F

INTENSITÉ DU PHÉNOMÈNE

FACTEUR DE PROTECTION

FACTEUR DE MOBILITÉ

PERCEPTION

FACTEURS COGNITIFS

Figure 5 : Les facteurs à prendre en compte dans l'analyse de la vulnérabilité Source : Adaptation auteur à partir de Leone F., Asté J.P. , Leroi E. (1996) 13

13 « L'évaluation de la vulnérabilité aux mouvements de terrains : pour une meilleure quantification du risque » In Revue de géographie alpine. 1996, Tome 84 N°1. pp. 35-46.

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Au regard de ce qui précède, le constat apparent qui surgit, tient au fait que la vulnérabilité est un concept plus complexe, et donc la compréhension et surtout l'évaluation et l'analyse repose sur une pléthore de critères et de paramètres notamment sociaux et économique (André G., 2004)14

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984