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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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0.2 DEFINITION DU PROBLEME DE RECHERCHE

Au Sud-Kivu, la majorité de la population s'occupe de l'agriculture ; et, le manioc y constitue l'une des principales cultures vivrières. (Ahadi, 2013).

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Le manioc est un produit essentiel sur la majeure partie du pays, particulièrement à l'Est du pays2. La production totale actuelle est estimée à 15 millions de tonnes, en nette régression par rapport à celle réalisée en 1991 (20 millions). Le rendement moyen est de 7 à 8 tonnes/ha ; il est manifestement faible pour ces principales raisons : l'utilisation des variétés traditionnelles à faible productivité et sensibles aux maladies3 et aux insectes et l'utilisation de techniques culturales inadéquates (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p.17). Il convient de noter à cet effet que, la faiblesse des rendements du manioc est aussi liée à la baisse tendancielle des prix agricoles, des mauvais états des infrastructures d'évacuation des produits vers les débouchés, entrainant des coûts des transactions énormes provoquant ainsi une baisse de la production. (Lusenge, 2006 ; cité par Ahadi, 2013). La FAO, le SECID (USAID) et l'IITA appuient la relance de la production par le biais d'un programme visant à la multiplication et à la distribution accélérée de boutures saines de variétés sélectionnées pour leur tolérance ou leur résistance à la mosaïque.

Comme sur toute l'étendue du pays, la transformation agroindustrielle du manioc (pour la fabrication de l'amidon et comme un substitut du blé dans la fabrication du pain, des biscuits et des gâteaux) reste encore non effective au niveau des ménages dans la province du Sud-Kivu dit au non accès à la technologie. La transformation du manioc est artisanale et manuelle. Le manioc frais, cossettes de manioc, le chikwangue, le foufou de manioc et farines de manioc constituent dans la plupart des cas les produits finis les plus commercialisés.

Dans la province du Sud-Kivu, et dans le territoire de Kalehe en particulier, la culture du manioc mobilise une main d'oeuvre relativement peu qualifiée et est pratiquée par les ménages ruraux. La main d'oeuvre familiale, suivie de la main d'oeuvre salariée sont dominantes dans les exploitations et sont utilisées pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte.

Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons de transformation et de commercialisation. Les petits exploitants qui cultivent 1-2 ha environs, font encore recours aux anciennes variétés et à des technologies de production traditionnelles, ils ne possèdent pas des outils mécanisés, utilisent peu d'engrais, et d'autres intrants, ne sont pas organisés et vendent leurs produits principalement aux commerçants informels ou sur le marché local. A

2 Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema.

3 La mosaïque, l'anthracnose et la cochenille

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cela s'ajoute l'enclavement des zones productrices et le quasi inexistence de financement des activités du monde rural ; l'agriculture en particulier. Les IMF encore implantées dans le milieu ont dévié leur mission ; celle de financement des pauvres. Ces raisons expliquent aussi les faibles rendements qu'on enregistre dans ce sous-secteur (N'SIMIRE Balika, Mai, 1012).

L'enclavement des zones de production prive les populations de l'accès aux services des marchés et les distances séparant les zones rurales de centres urbains de consommation deviennent le cadre d'activités d'une multitude d'intermédiaires dont la structure, le comportement et les performances en termes de gestion de l'information et de pouvoir de marchés, accès aux services des marchés, coûts de transactions réduisent les marges de profitabilité des producteurs (Mastaki, 2006 cité par Mpanzu Balomba, 2013).

Quand c'est l'acheteur qui fait le déplacement dans les zones les moins enclavées, les prix sont dictés par celui-ci et d'un niveau de rémunération généralement bas décourageant ainsi les producteurs à produire pour le marché. En plus de ces contraintes physiques, ils font face à une série de tracasseries portant sur des prélèvements fiscaux de diverses natures.

Cela étant, la présente étude s'inscrit dans la perspective de chaîne valeur plutôt que celle de la filière en ce sens que l'approche chaîne de valeur permet de diagnostiquer les problèmes et de trouver des voies d'amélioration de la situation au niveau des maillons à faibles marge.

La chaîne de valeur agricole, et particulièrement de la filière manioc est un sujet bien documenté en ce sens qu'elle a déjà fait l'objet de plusieurs recherches scientifiques à travers le monde en vue de sa promotion. Cependant cette analyse semble ne pas être abordée pour le cas de la République Démocratique du Congo, d'où l'importance de cette étude.

L'étude sur « le diagnostic actualisé de la filière manioc pour une analyse de la chaîne des valeurs ajoutée » menée par Diancoumba en 2008, a montré comment la filière est organisée au Burkina Faso. Elle a permis aussi de connaître la valeur ajoutée des activités de chaque maillon, de dégager les forces et les faiblesses de la filière. Tougma et al (2008) ont cherché à comprendre l'organisation du maillon de transformation d'attiéké au Burkina. Cette étude a abordé la rentabilité financière de transformation de l'attiéké uniquement en occultant les autres produits dérivés comme le tapioca et le gari etc.

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Les études de CALVOSA (2008) sur les potentialités de commercialisation dans les marchés CEMAC4, ont permis de déterminer les produits dérivés soumis à l'exportation, d'identifier les contraintes d'entrées des produits sur les marchés existants ou potentiels, de mesurer le degré de concurrence entre les pays concernés et de décrire la chaîne d'approvisionnement des produits entre les pays CEMAC. Une telle étude permet de renforcer les capacités de commercialisation et permet de profiter des avantages comparatifs des acteurs impliqués dans la commercialisation du produit.

Tidjani-Serpos (2004) a montré que la production de manioc permet au producteur d'accumuler de la richesse. Arouna et Afomassè (2005) ont analysé la compétitivité de la filière manioc au Bénin et sont arrivés à la conclusion que la production de manioc est rentable sur le plan financier (c'est-à- dire pour le producteur) et sur le plan économique (c'est-à-dire pour la nation). Agoundoté (2007) a travaillé sur la stratégie des acteurs et la répartition des valeurs ajoutées produites dans la filière manioc au Bénin principalement dans la commune d'Abomey-Calavi. L'un des résultats auxquels cette étude est parvenue après une analyse de l'ensemble des valeurs ajoutées sur la filière et en considérant le temps nécessaire pour acquérir ces valeurs ajoutées par les acteurs, est que la richesse produite dans la filière est répartie de façon inéquitable.

Cependant, toutes ces études se placent beaucoup plus dans une perspective filière. Cette manière de procéder ne permet pas d'orienter les intervenants en fonction des besoins et des spécificités de chaque catégorie d'acteurs. Par exemple, Sissinto (2005) puis Arouna et Afomassè (2005) ont effectué des études dans une perspective filière c'est-à-dire sans une prise en compte des différentes chaînes de valeurs. L'analyse de la rentabilité de manioc dans une perspective filière donne une rentabilité moyenne de la filière sans mettre en exergue les maillons les plus rentables et ceux les moins rentables. Ce qui a pour conséquence la non spécification des interventions en fonction des besoins spécifiques de chaque catégorie d'acteurs selon la chaîne de valeurs considérée.

Vue les limites de la littérature existante sur la filière manioc, l'objectif poursuivi dans étude est alors d'essayer d'analyser, les aspects économiques et financiers que revêt la culture du manioc dans le groupement de Buzi par l'approche de chaînes de valeur. Plus concrètement, il s'agit dans ce travail :

4 Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

La reproductibilité des activités de la filière étant fortement liée à sa rentabilité que profitent le plus aux transformateurs et aux commerçants (FAQ, 2008), la présente étude se

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D'évaluer la rentabilité financière et économique des différentes chaînes de valeurs ainsi que celui des acteurs intervenants dans ces différentes chaînes de valeur manioc;

Identifier les facteurs qui bloquent la croissance du profit au niveau des maillons à rentabilité faibles.

Abondant dans cette optique, Epiphane, Bankolé et al. (2011), par leur étude sur

« l'Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin » ont su proposer une démarche pour analyser les CVA. En effet, pour trois types des produits de l'ananas: ananas frais, les jus & sirop d'ananas et l'ananas séchés, ils ont ressorti une cartographie de cinq types d'acteurs classifiés en deux groupes en fonction d'activités exercées dans la chaîne:

Les acteurs qui exercent les activités primaires: le producteurs, les commerçants - parmi lesquels ils distinguent les grossistes, les semi grossistes et les détaillants- et les transformateurs et ;

Les acteurs qui exercent les activités de support: les fournisseurs d'intrant, les collecteurs (transporteurs), les consommateurs.

En fonction de la destination des produits et des produits dérivés de l'ananas et des marchés existants, ils ont définis six (6) grandes chaînes de valeurs (CV). Il s'agit de : la CV « ananas frais pour le marché européen », la CV « ananas frais pour le marché local », la CV « ananas frais pour le marché sous régional », la CV «le jus d'ananas pour le marché local et régional», la CV « ananas séchés pour les marchés local, régional et européen. Les résultats de leur recherche ont montré que toutes les chaînes de valeurs étaient rentables sur le plan financier. Leurs valeurs ajoutées et profits sont aussi positifs pour tous les acteurs. En d'autres termes, la production d'ananas était profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant/exportateur quelle que soit la chaîne dans laquelle ils exercent leurs activités. La comparaison entre les différentes chaînes de valeurs a indiqué que celle produisant le jus d'ananas est la plus rentable au plan financier. Les transformateurs ainsi que les commerçants y obtenaient les valeurs ajoutées et les profits les plus élevés.

Cependant, cette démarche d'analyser les chaîne de valeur paraît être intelligible et par conséquent, elle sera retenue dans le cadre de cette étude à quelques différences d'adaptations près par ce qu'en fait notre étude ne prendra pas en compte des analyses au niveau international, mais seulement au niveau local et urbain et s'intéresse au produit « manioc » que de l'ananas.

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veut alors être une réponse à question de recherche suivante : « dans quelles mesures les chaînes de valeur manioc sont rentables dans le groupement de Buzi ? »

? Pertinence de la recherche : cette étude en adoptant une perspective longitudinale et en prenant en compte des acteurs qui exercent les activités primaires (producteurs, transformateurs et les commerçants) va permettre de :

? Relever l'intérêt d'une démarche qui privilégie l'approche chaîne de valeur en lieu et place de l'approche filière.

? Une meilleure compréhension de l'analyse SWOT dans la chaîne valeur ;

? Utilisation des résultats : les résultats de cette étude seront utiles aux acteurs étatiques et non étatiques intervenants dans le secteur agricole qui disposeront d'informations valides leur permettant de réorienter les politiques agricole dans le territoire de Kalehe. Ils pourront aider également les acteurs de première ligne à améliorer la performance de la chaîne de valeur manioc par la prise en compte des insuffisances relevées et dont la résolution serait à leur portée.

Le choix porté à ce sujet de recherche est influencé par l'instabilité économique que traversent les milieux ruraux de la R.D Congo, plus particulièrement le territoire de Kalehe, la médiocrité des conditions de vie, la pauvreté qui y prévalent en dépit de toutes les potentialités humaines et naturelles qu'elle renferme. Du point de vue scientifique, ce travail va contribuer à renseigner sur la chaîne de valeur manioc dans le territoire de Kalehe avec une particularité d'axer l'analyse sur les aspects économiques et financiers de chaque maillon. Ce travail constitue aussi un support scientifique et une source d'informations qui peut être intéressante pour les scientifiques et chercheurs futurs qui voudront approfondir leurs analyses dans la composition des coûts dans les analyses de la chaîne de valeur agricole.

Mis à part de l'introduction et la conclusion, ce travail s'articule autour de trois grands chapitres à savoir : chapitre premier parle de la généralité sur la chaîne de valeur agricole, le deuxième chapitre explique la méthodologie suivie pour rédiger ce travail et la présentation du milieu d'étude et en fin, le troisième chapitre présente et discute les résultats d'analyse.

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