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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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Chapitre premier : GENERALITE SUR LA CHAINE DE VALEUR AGriCOLe

2.1. Cadre théorique :

2.1.1. Approche chaîne de valeur

Historiquement, la notion de «chaîne de valeurs» tire son origine de la notion de «filière» (Raikes et al. 2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par les acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et pour consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une chaîne de valeurs, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (KIT, Faida MaLi et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de valeurs.

De ce point de vue, une chaîne de valeurs peut être définie comme l'ensemble des activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service du lieu de conception aux consommateurs finaux, en passant par les différentes phases de production (impliquant une combinaison de la transformation physique et l'apport de services aux différents producteurs) et de livraison aux clients finaux (Kaplinsky 1999 et Morris, 2003).

Il convient de mentionner que le concept « chaîne de valeur » fut introduit dans la littérature économique pour la première fois par Michael Porter dès 1985. Pour cet auteur, le concept s'appliquait au secteur industriel et décrivait l'ensemble des activités devant concourir harmonieusement à produire et à vendre un produit en permettant aux intervenants à tous les niveaux d'engranger les meilleurs bénéfices possibles. Dans cette perspective, l'auteur identifie deux types d'activités dans une organisation, les activités primaires (ou principales) de l'organisation et les activités de support. Les activités primaires sont celles qui ajoutent de la valeur au produit de l'organisation tandis que les activités de support sont celles qui contribuent aux réalisations des activités principales, telles que les fonctions d'administration, les finances ou les TIC.

Dans l'industrie, la chaîne de valeur comprend plutôt l'ensemble des firmes fournissant les intrants y compris les matières premières en amont, l'entreprise qui fabrique le produit lui-même et les firmes qui interviennent dans diverses activités en aval du produit

Les chaînes de valeur gouvernée(s) par le(s) producteur(s), qui sont celles dans lesquelles le(s) producteur(s) impulse(nt) et contrôle(nt) les activités de la chaîne ; C'est le cas

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pour sa commercialisation et/ou sa distribution jusqu'au consommateur final national ou international.

La chaîne de valeur s'installe alors entre ces acteurs lorsqu'ils collaborent pour améliorer la qualité du produit, accroître l'efficacité de leurs actions ou diversifier leurs productions pour engranger plus de bénéfices à chaque niveau de la chaîne et accroître leur performance sur le marché.

Cependant l'application du concept a atteint au fil des années d'autres domaines que l'industrie. Les partenaires au développement se servent de ce concept pour concevoir leur stratégie d'appui aux secteurs pouvant contribuer à la lutte contre la pauvreté dans des pays en développement, surtout dans le domaine agricole au sens large. Ceux-ci mettent un accent particulier sur la structuration de la chaîne basée sur la capacité du produit agricole final à accéder aux marchés local et global. Ils essayent d'organiser les petits producteurs pour qu'ils tirent les meilleurs bénéfices de leur labeur et vivent plus décemment avec leurs familles ; la finalité étant d'aider les pays à réduire l'extrême pauvreté et de la faim.

Lorsque ce terme est orienté vers le secteur agricole, on parle de la chaîne de valeur agricole. A ce titre, elle identifie l'ensemble d'acteurs (privés et publics y compris les prestataires des services) et d'activités qui font passer un produit agricole de base dès sa production dans le champ jusqu'au consommateur final, chaque étape ajoutant une valeur au produit (USAID, 2007). Le processus peut inclure la production, la transformation, l'emballage, le stockage, le transport et la distribution. La chaîne de valeur agricole permet donc d'intégrer les différents acteurs intervenant dans le processus de production, de transformation et de la commercialisation des produits agricoles chaque maillon de la chaîne ayant au moins une liaison en amont et/ou en aval.

Tous les théoriciens de la chaîne de valeur mettent un accent particulier sur le rôle de la gouvernance de la chaîne de valeur ; il s'agit de déterminer qui gouverne l'interdépendance des acteurs de la chaîne. Les spécialistes en la matière (Kaplinsky et Morris, 2001) retiennent deux types des chaînes de valeur : notamment les chaînes de valeur gouvernées par le(s) producteur(s) et les chaînes de valeur gouvernées par le(s) acheteur(s).

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des chaînes contrôlées par des firmes nationales et des multinationales ou des producteurs organisés en coopératives hiérarchisées ; par contre les chaînes de valeur gouvernée(s) par le(s) acheteur(s) ou par le marché, qui sont celles contrôlée(s) par les grands groupes chargés de la commercialisation du produit ou même par le marché boursier. Ces dernières sont parfois appelées chaînes de valeur globales parce qu'elles s'étendent sur plusieurs continents. Les deux types de gouvernance s'appliquent aux produits agricoles selon le cas.

La chaîne de valeur vue sous l'angle du développement du secteur agricole s'apparente à une filière agricole structurée autour d'une organisation. Son avantage comparatif par rapport à une agriculture traditionnelle réside dans le fait qu'elle vise à la fois l'élévation du niveau de vie des petits producteurs, le développement de l'entreprenariat et des PME, une productivité élevée et des produits de qualité contrôlée.

Les acteurs qu'on retrouve généralement dans une chaîne de valeurs inclus les fournisseurs d'intrants, les producteurs, les transformateurs, les transporteurs, les collecteurs, les grossistes, les détaillants et les consommateurs finaux. Il y a un ensemble d'activités de transformation, de conditionnement, de stockage, de transport, de labellisation du produit fini et autres dans la chaîne, qui sont toutes liées les unes aux autres. A chaque étape, le produit se voit ajouter de la valeur grâce au processus de cette étape. Dans cette étude, nous allons nous limité à quatre types d'acteurs : les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les transporteurs. On y retrouve également différents types de relations ou de «liens»: les relations entre les activités, les relations entre les entreprises/acteurs, les relations entre l'entreprise et ses acheteurs et les fournisseurs. Les relations entre acteurs peuvent être horizontale (c'est-à-dire entre acteurs se trouvant dans la même branche ou activité) ou verticale (relation avec agent se trouvant dans d'autres secteurs).

Selon Shank et Govindarajan (1992 et 1993), une analyse de chaîne de valeurs prend explicitement en compte l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des fournisseurs. Dans cette analyse, la chaîne de valeurs est décomposée en activités stratégiquement pertinentes.

Ensuite les coûts, les revenus et les actifs sont affectés à ces «activités à valeur ajoutée». En réalité, il n'existe pas de méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse des données. Selon

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Rich et al. (2011) l'utilisation de l'approche qualitative seule ne permet pas de répondre aux questions telles que :

(i) quand (et comment) investir et (ii) quel sera l'impact économique d'interventions spécifiques sur les différents acteurs de la chaîne?

Au plan pratique, il existe quatre (4) principales composantes dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001) comme présenter sur la figure 1.1 ci-dessous :

Figure 1.1. Principales composantes dans une analyse de chaîne de valeurs

Cartographie des chaînes et caractérisation des acteurs

Analyse de la gouvernance dans chaque chaîne

Analyse des possibilités de perfectionnement

Calcul et analyse de la répartition des bénéfices

la cartographie et la caractérisation des acteurs participant à la production, la distribution, le marketing et les ventes d'un produit particulier;

une évaluation des mécanismes de gouvernance de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour accroître la valeur ajoutée. L'analyse de la gouvernance permet d'identifier les gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs. Vu l'objectif assigné à ce travail, nous allons essayer de faire un aperçu sur cette étape de gouvernance de la chaîne de valeur.

une analyse des possibilités de perfectionnement au sein de la chaîne par les différents acteurs de la chaîne,

le calcul et l'analyse de la répartition des bénéfices dans et entre les acteurs de la chaîne pour déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels acteurs pourraient

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bénéficier d'un soutien accru ou une organisation particulière. Ces opérations passent par la détermination des indicateurs retenues dans le tableau 1.1 ci-dessous :

Tableau 1.1. Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs

Indicateurs

Part des ventes dans la chaîne

Forces et faiblesses

Pas un indicateur fort étant donné qu'on peut vendre de grandes quantités sans avoir d'influence

Source de données Les bilans

Part de la valeur

ajoutée de la chaîne

Un meilleur indicateur pour mesurer la taille car il reflète la part des activités de la chaîne

Interviews au niveau des

entreprises

Part de profit de la chaîne (maillon)

Peut être un bon reflet de la puissance de la chaîne, mais peut également découler d'un contrôle monopolistique sur les matières

premières rares et, Peut avoir peu
d'influence sur le traitement en aval

Les bilans, mais il est probable

que ces données ne seront

disponibles que pour les
entreprises publiques

Taux de profit

Un mauvais indicateur puisque les petits

acteurs de la chaîne peuvent être

relativement rentables, mais ont peu
d'influence

Les bilans, mais il est probable

que ces données ne soient

disponibles que pour les
entreprises publiques

Part du pouvoir

d'achat dans la chaîne

Un bon indicateur de la puissance, en

particulier s'il existe des asymétries, c'est- à dire que leur dépendance à l'égard de ses fournisseurs est inférieure à leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise leader

Interviews au niveau des

entreprises

Détenteur de l'identité

du marché de la
chaîne

Peut-être critique dans les marchés où

l'image de marque est très importante

Interviews au niveau des

entreprises, étude de marchés

Source : Adapté de Kaplinsky et Morris (2001)

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard