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La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à  2010.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014
  

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PARAGRAPHE II : LES ACTIONS POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX ET DES

INSTITUTIONS

Comme nous l'avions indiqué précédemment, les textes de l'Organisation Internationale de la Francophonie lui confère deux démarches principales dans la résolution des crises ; la prévention et la consolidation de la paix. Au niveau de la prévention, notre étude s'est focalisée sur les mesures opérationnelles menées par l'OIF à travers les différentes missions envoyées en Côte d'Ivoire. Quant à la consolidation de la paix, l'autre volet de l'action de l'OIF, notre étude va aborder uniquement l'aspect politique, c'est-à-dire l'accompagnement des états membres pour la préparation des élections et le soutien aux institutions.

A- Un appui au secteur des médias

S'appropriant des recommandations du groupe de travail des intellectuels du 24 janvier 2003, l'OIF a orienté son action dans les domaines des « médias, de l'élaboration des textes fondamentaux et la mise en place des institutions, des aspects sociaux de la reconstruction et sécurité interne et régionale, diffusion de la culture de la paix et des droits de l'Homme »78(*). Au niveau des médias deux missions de l'OIF ont été dépêchées à Abidjan dans le but d'établir un état des lieux et d'identifier les besoins dans ce secteur en vue d'assurer une meilleure contribution au processus de paix. Ainsi, « du 15 au 21 juin 2003, une mission d'information et de contacts a été dépêchée à Abidjan79(*) » a dressé, un état des lieux. « C'est à l'issue de cette mission que la Francophonie a pu, (...), envoyer une mission d'assistance juridique pour apporter de l'expertise dans l'élaboration des textes relatifs au nouveau paysage médiatique80(*) ». Enfin, pour ce secteur l'OIF a apporté une subvention aux journaux ivoiriens et soutenu l'organisation à Abidjan, du 3 au 5 mai 2006, d'un colloque sur le thème des médias dans les processus électoraux.

B- Des actions en faveur de la consolidation des institutions

Dans ce domaine, les actions de la Francophonie ont visé particulièrement la préparation des élections présidentielles et législatives, et cela conformément à l'engagement de la Déclaration de Bamako sur « la tenue d'élections libres, fiables et transparentes ». En effet, « dans la perspective de la tenue des élections présidentielles prévues en 2005, considérées comme l'un des objectifs majeurs de l'accord de Linas-Marcoussis, le Secrétaire général a également dépêché en Côte d'Ivoire deux missions exploratoires en matière électorale81(*) ». Ces missions ont permis d'établir avec la Commission électorale « un diagnostic et des recommandations, y compris quant à la modification des textes en vigueur pour répondre aux engagements pris à Marcoussis ». La première mission exploratoire s'est déroulée du 21 septembre au 24 octobre 2003, et la seconde menée conjointement avec l'ONU, a évalué le contexte et l'état de la préparation des élections prévues en 2005, du 2 janvier au 3 février 2004. « Par cette initiative majeure, destinée à inscrire l'implication de la Francophonie dans la durée d'une part, et à l'ancrer au plus près des réalités du contexte ivoirien, d'autre part, la Francophonie s'est dotée d'un instrument de veille et de suivi permanents, offrant ainsi un cadre propice à l'intense activité de facilitation déployée entre toutes les parties par le Représentant spécial »82(*). « La Francophonie a toutefois poursuivi ses efforts pour que des progrès se réalisent dans les différents domaines d'application de l'Accord, considérant qu'il constitue toujours le seul cadre valable de sortie de crise, à la condition que toutes les parties ivoiriennes impliquées acceptent de prendre leur part de sa mise en oeuvre »83(*). Ces différentes actions, ainsi que l'appui à la 2e réunion (août 2003), de la conférence des intellectuels, ont bénéficié du soutien de la Représentation spéciale de l'OIF, dirigée par Lansana Kouyaté, Représentant spécial du Secrétaire général et membre du Comité international de suivi des Accords de Linas-Marcoussis. Comme, nous pouvons le voir, la Francophonie a inscrit de plus en plus son action dans un cadre concerté, voire intégré, avec l'ensemble des autres partenaires internationaux et régionaux, mais aussi l'identification de plus en plus poussée des modalités spécifiques et diversifiées de sa contribution. Dans ce sens, et en soutien aux initiatives développées par les acteurs nationaux, la Francophonie a, cas par cas, mobilisé son expertisepropre ainsi que celle des partenaires francophones, dans les domaines, notamment, de l'élaboration des textes fondamentaux, du renforcement des capacités des Institutions, et de la préparation des échéances électorales prévues au terme de le processus de sortie de crise. Cette démarche s'inscrit dans la volonté exprimée lors de Bamako+5 et repris par la Déclaration de Saint Boniface, d'avoir « une coopération systématique et rationnalisée avec les organisations internationales et régionales »84(*) d'où le rôle secondaire joué par l'OIF dans la mise en oeuvre du partage des tâches car « ses actions sont toujours en lien avec les acteurs de la région »85(*), mais aussi en harmonie avec l'Organisation des Nations Unies.

En conclusion, l'un des volets des actions de l'Organisation internationale de la Francophonie dans sa stratégie de retour à la paix est de soutenir le renforcement de l'effectivité des institutions instaurées dans les secteurs de la gouvernance démocratique et des médias, ainsi que, de veiller à l'appropriation, par les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, des normes et engagements internationaux et francophones. Dans le cas de la sortie de crise en Côte d'Ivoire, l'OIF a orienté son action en direction des médias et des institutions en charge des élections.

* 78 Kazadi NTOLE, La médiation de la Francophonie en Côte d'Ivoire (2002-2007) », dans Médiation et facilitation dans l'espace francophone, vol. 1, Bruylant, 2010, Bruxelles, p. 432,

* 79 Idem, p436

* 80 Ibid, p436

* 81 Rapport du Secrétaire général sur les actions de l'OIF 2010-2012, www.francophonie.org, p.10

* 82idem

* 83Ibid, p10

* 84Trang PHAN et alii, Francophonie et mondialisation, Tome 2 : Les grandes dates de la construction de la Francophonie institutionnelle. Editions : Belin 2011, Paris, p.90

* 85 Note de cours Frédéric de RAMEL « Francophonie et les relations internationales »,2015

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry