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Amnisties et prescriptions penales en droit international des droits de l'homme


par Seth Jireh OUMBA BAZOLA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2021
  

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Paragraphe II : Sur les présumés auteurs

Les solutions relatives aux auteurs sont celles qui permettront un allongement ou une extension des délais de prescription en droit interne et leur application en DI (A), mais également la création des conditions permettant une distance entre les présumés auteurs des crimes et les victimes (B).

A- Allongement des délais de prescriptions

En matière pénale, la prescription est un mode général d'extinction du droit de poursuivre et du droit d'exécuter une peine. Relativement aux poursuites, un délai est fixé selon les législations, pour que les victimes saisissent le juge afin de rentrer dans leurs droits. Ainsi, en matière criminelle nous avons 20 ans au Cameroun et en France, avec une dérogation de 10 ans pour la France. Cependant, les crimes internationaux ne sont pas pris en compte dans ces délais car subissant le principe de l'imprescriptibilité des crimes internationaux.

Cependant, la législation française a beaucoup évoluée dans la mesure où elle n'aligne pas les crimes de guerre dans le cadre des crimes imprescriptibles. Les crimes de guerre, leur régime de prescription n'a pas été aligné sur l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité. Ils

deviennent en revanche imprescriptibles lorsqu'ils sont justement connexes aux crimes contre l'humanité129.

Le droit international devrait prendre en compte non seulement les droits des victimes comme c'est le cas actuellement, mais également prendre en considération les droits des présumés auteurs des crimes internationaux. En effet, l'idée de mettre sur pied des délais de 40 voire 50 ans si les victimes ne se manifestent pas pour que les présumés auteurs ne soient plus poursuivi. Car, tout comme en droit interne, les crimes peuvent aussi être oubliés avec le temps dans la société internationale.

B- Séparation des auteurs amnistiés des victimes

La séparation entre les victimes et leurs bourreaux est une mesure qui permettra d'éviter un certain nombre d'incidents.

En effet, les crimes peuvent être effacés, les crimes peuvent être oubliés par la société et la réconciliation nationale peut être présente. Cependant dans les pensées des victimes ayants perdu des êtres chers ou ayant été rendu handicap a cause des violations, la mémoire subsiste, les souvenirs restent.

C'est pour cette raison qu'il faut éviter de mettre dans les mêmes villes ou quartiers les deux parties car, une idée de vengeance peut toujours traverser la pensée des victimes, c'est ainsi qu'une nouvelle crise peut naitre à nouveau.

Aussi, les violations étant une question du passé et faisant partie désormais de l'histoire du pays, il se peut que la descendance des différentes parties se remettent en conflit si surtout il existe un déséquilibre dans le partage des richesses dans le pays.

Les gouvernants devraient désormais mettre en place une démocratie durable avec des institutions fortes et durables.

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129 CECILE RIDE, « réforme de la prescription pénale, allongement des délais de prescription et traitement particulier des infractions occultes et dissimulées ».

CONCLUSION

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Les solutions données dans cette deuxième partie pour le but de garantir les Droits de l'Homme de manière générale et ceux des victimes de graves violations en particulier ne peuvent être appliquée qu'avec la volonté des diffèrent acteurs tant sur la scène national qu'international car, elles dépendent d'eux. Sur le plan national, nous observons trois parties dont chacune devrait faire sa part de choses. D'abord l'Etat qui, doit impérativement mette en place des mécanismes permettant la bonne administration de la justice à travers une séparation des pouvoirs, ce qui engendre une politique démocratique, ce qui permettra aux victimes de bien saisir les autorités compétentes pour dénoncer les violations et demander réparations. S'agissant des victimes, ces derniers doivent faire des efforts pour saisir les juridictions compétentes sans avoir du retard, ceci, afin que les preuves sur des supposés violations des Droits de l'homme ne disparaissent pas. Elles doivent aussi oeuvrer pour la reconstruction de la Nation, en privilégiant la paix et la réconciliation nationale. Enfin, en ce qui concerne les présumés auteurs des violations des Droits de l'homme, il est important pour eux également d'oeuvrer pour la reconstruction nationale et, celle-ci ne peut être possible qui s'ils se rendaient aux autorités compétentes afin d'établir la vérité.

S'agissant enfin du contexte international, les Etats souverains, les organisations internationales et l'ONU doivent mettre en place en tout accord, les dispositions contraignantes qui permettent de lutter efficacement contre les impunités même en droit national. Egalement élaborer des conventions qui sanctionnent économiquement les Etat qui violent les dispositions des conventions de lutte contre l'impunité.

CONCLUSION GENERALE

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L'étude des amnisties et des prescriptions pénales nous ont permis de comprendre que ce sont deux institutions de clémences utilisées par le droit interne à la base, avant d'etre récupéré par le droit international, plus précisément le Droit international des droits de l'homme, à travers ses différentes branches que sont le DIH pour ce qui est de la question des victimes, et le DIP pour la répression.

De leur étude au niveau national, ce sont des pratiques courantes qui existent depuis plusieurs siècles et dont la réception est plutôt acceptée avec beaucoup de succès. En effet, avec pour but la recherche de la paix durable, la justice, la vérité et la réconciliation nationale, les amnisties et les prescriptions pénales ont des fondements purement sociaux, moraux et surtout institutionnelles, qui encadre leur manifestation. Quant à la manifestation, il importe de relever qu'elle dépend de la politique menée par la législation interne, et l'ampleur des événements. Ainsi les amnistie, bien que prévues par les textes, elles sont prises après une consultation du peuple qui peut être sous forme de referendum ou un vote de ses représentants au parlement. Les prescriptions pénales par contre n'ont point besoin d'une consultation du peuple puisque comme les amnisties, elles sont prévues par la loi mais leur application peut être à l'égard d'un seul individu ou d'un groupe restreint.

Au vu de cette manifestation, le DIDH a jugé bon de récupérer ces institutions dans son système juridique et de les reconnaitre. Toutefois, cette reconnaissance reste mitigée entre acceptation et refus, en considération des droits des victimes. En effet, si les amnisties sont acceptées (avec des conditions) les prescriptions pénales sont à leur tour rejeté au profit du principe de l'imprescriptibilité. Ce conditionnement et ce refus d'acceptation montre une volonté de lutter contre les pratiques d'impunité. C'est alors que nous pouvons affirmer que « L'analyse des différentes institutions de clémence du point de vue du droit international confirme que notre époque, au moins dans le discours ambiant, supporte mal l'impunité, en tout cas pour les crimes les plus graves. On peut y voir une progression des droits de l'homme en même temps qu'une progression des préoccupations pour l'humain mais un tel constat ne saurait être vu comme optimiste dans la mesure où ces progressions se font en corrélation,

mais non en proportion, de l'ampleur des atteintes que subissent les humains et des violations que subissent leurs droits, mais aussi de la connaissance que l'on en a. »130.

Le rejet des institutions de clémence par le DIDH s'explique surtout par l'impact que ces institutions produisent sur la scène nationale, voire internationale car, quand il s'agit des crimes internationaux comme les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité ou les génocides, amnistier ou prescrire les peines c'est laisser impuni les auteurs de violations en leur ôtant toute responsabilité, mais surtout violer les droits des victimes qui veulent rentrer dans leurs droits, que sont : la connaissance de la vérité, la réparations et voir des criminels payer pour leurs actes. C'est dans cette perspective que le DIDH a prévu des mécanismes des droits des victimes non seulement prévus pour les Etats, mais aussi pour la société internationale. C'est mécanismes sont tantôt extra juridictionnels, comme il en est les cas de la Justice Transitionnelle qui permet de mettre en lumière la vérité, réparer les dommages causé et réconcilier la population pour une paix durable. A côté des mécanismes extra-juridictionnels existent des mécanismes juridictionnels qui ont pour but la répression et la recherche de la réparation sans oublier la possibilité d'incarcérer les auteurs des violations des droits de l'homme. Toutefois, le DIDH étant un droit évolutif, plusieurs autres solutions peuvent être avancée pour soutenir les solutions déjà pris par les mécanismes institués, afin de rendre plus efficace le DIDH.

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130 Gabriele DELLA MORTE

BIBLIOGRAPHIE

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams