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Systemes d'exploitation de la cuvette nord du lac Tchad: cas du maraichage sur le site de Kimé Gana dans la commune urbaine de N'Guigmi (Niger)


par Hamissou Achahabou
Universite de Diffa - Master en Evaluation Environnementale et Developpement durable 2019
  

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Abstract

The northern basin of Lake Chad presents optimal conditions for the practice of farming systems that varying from one area to another. With an area of 35 hectares (Ha), of which 11 ha are only highlighted, the site of Kimé Gana is an old lake bed; it is located in the southern part, 7 km from the capital of the town from N'guigmi.

The main objective is to analyze the truck farming operating system of the irrigated perimeter of Kime Gana for its development.

The data collection method is based on the choice of the survey period, and by means of a questionnaire drawn up on the basis of a representative sample of the site.

Kime Gana's site is mostly operated by 75% women. Operators are ranked according to the size of their cultivation (large, medium and small). Large producers and average producers use the labor for the various works of preparation of the plots until the transplanting of the young plants and during the period of harvests.

The main fashions of acquirement of the earth on the site are: the inheritance and the loan. The mains vegetables that are producing on the enhanced perimeter are: the cabbage, the salad, cassava, the gourd, the onion, the tomato, wheat, the garlic. The profit of that activity permits to reduce: the vulnerability of the populations already victim of the exactions of Boko Haram, the rate of unemployment, the clandestine migration.

The development of this activity by modern's technics is a solution to household food security.

Key words: Niger, Chad Lake, Insecurity, population, Kimé Gana, truck farming

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INTRODUCTION GENERALE

Au sahel, la baisse tendancielle de la pluviométrie (sècheresses successives) observée à partir des années 1970 ainsi que la forte croissance démographique et la dégradation des ressources naturelles (baisse de fertilité des sols), ont eu conséquences sur les productions agricoles. Ces facteurs ont largement un engouement en faveur de l'adoption de l'irrigation comme stratégie prioritaire en matière de développement agricole (Awal, 2011).

Le développement de l'agriculture irriguée est une des solutions pour améliorer la sécurité alimentaire des populations sahéliennes. L'autosuffisance alimentaire est donc au coeur des stratégies de développement du pays, (Nazoumou et al, 2016).

A Diffa comme dans toutes les autres régions du pays, on observe une irrégularité des pluies, des sècheresses récurrentes, des inondations, une croissance démographique et dégradation des ressources naturelles par la baisse de la fertilité des sols. On note avec l'intensification de la culture de contre saison une croissance des cultures irriguées et maraichères dans les cuvettes, sur les rives et les zones d'épandage de la Komadougou. Les cultures se pratiquent au niveau, des mares et le long de la Komadougou Yobé. Le caractère mobile de cette agriculture le rend assez complexe et aléatoire.

Le maraîchage est une activité qui est pratiquée partout au Niger, il procure des importants revenus et des apports nutritifs. Il permet aussi de réduire le taux de chômage, qui est un facteur influençant la délinquance juvénile, la consommation de la drogue et l'exode rural vers d'autres cieux. A travers les cultures maraîchères plusieurs acteurs se retrouvent notamment les producteurs, les revendeurs, les commerçants, les transporteurs.

Cette filière génère beaucoup d'emplois non négligeables. Certaines localités font face aux attaques du groupe terroriste Boko Haram, plusieurs activités se retrouvent en panne dont les principales sont : l'agriculture, l'élevage et la pêche. Certains villages riverains du lac Tchad sont détruits et pillés, des personnes sont massacrées. En Mai 2015, l'état adopte la politique de relocalisation de cette population vers les zones stables et sécurisées.

Ces réfugiés et déplacés sont appelés communément en gudun hijira dans les localités d'accueil (Hamani et al. 2017).

Le lac Tchad constitue une figure emblématique de la menace du changement climatique et de ses enjeux dans les pays pauvres, ce qui explique l'intérêt qu'il suscite dans le cadre de la COP 21. La superficie de ce lac est en effet très variable, du fait notamment de sa faible profondeur et de son exposition à une forte évaporation, liée à sa proximité du Sahara (CBLT, 2015a).

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Il est partagé entre quatre états dont une forte proportion de la population est pauvre (Cameroun, Niger, Nigeria, Tchad) et dépendant d'un bassin réunissant 6 pays au sein de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Cette situation d'insécurité pèse sur les ressources et les moyens de subsistance des communautés résidentes, qui subissent déjà des difficultés économiques et des aléas climatiques qui s'abattent régulièrement sur la région.

Ce conflit a poussé alors la population à se tourner vers d'autres activités plus prometteuses dans les zones ou la sécurité est stable et garantie par les forces de défenses et de sécurité conjointement avec la force multinationale d'intervention. Au niveau des ménages en milieu rural, les stratégies paysannes consistent surtout à accroitre la production agricole et développer une économie rurale permettant d'assurer une sécurité alimentaire en période de faible production. Aussi convient-il d'explorer toutes les filières de production agricole notamment la filière maraîchère.

Les pratiques culturales sont faites à l'aide des moyens des puisettes ou de chadouf dans les cuvettes et dans l'ancien lit du lac. De nos jours les maraîchers utilisent des moyens diversifiés pour l'amélioration du rendement de la production maraîchère qui sont entre autre : les semences améliorées, les engrais, les motopompes, les forages.

Les cultures maraîchères apparaissent comme une alternative intéressante dans la lutte contre l'insécurité alimentaire des ménages en milieu rural dans le contexte actuel du phénomène des changements climatiques qui provoquent des déficits céréaliers récurrents (Bognini, 2010).

Il constitue depuis des millénaires, un pôle de développement, d'échanges commerciaux et culturels entre les populations du nord du Sahara et celles du sud. En tant que lieu d'accueil des oiseaux aquatiques migrateurs, le Lac Tchad joue également un rôle dans la conservation de la faune. Il offre de ce point de vue de très riches écosystèmes dans un environnement marqué par l'aridité et est de ce fait inscrit sur la liste des zones humides d'importance internationale de Ramsar (CBLT, 2015b).

La sécurité alimentaire demeure de nos jours une préoccupation dans les pays du monde entier actuellement confrontés aux perturbations climatiques et à une crise économique.

Ainsi l'agriculture, l'élevage et la pêche constituent les principales activités de la région. Depuis 2013 l'insécurité sur les rives nigérianes du lac Tchad a modifié les conditions de vie des communautés et le fonctionnement de l'économie régionale. En effet, ce contexte d'insécurité a induit à l'interdiction de toutes les activités productives du lac Tchad au Niger mais aussi les échanges commerciaux (Kiari Fougou et Lemoalle, 2016). L'accroissement de la population dans le bassin du lac Tchad est sans doute aujourd'hui l'une des plus grandes

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menaces face à la faible disponibilité alimentaire. Bien que des efforts importants aient été consentis pour lutter contre l'insécurité alimentaire, celle-ci demeure une source de préoccupation et d'inquiétude. Les causes attribuées à cette insécurité tiennent essentiellement aux aléas climatiques, à la pauvreté conjuguée à la pression démographique et à l'instabilité politique de certains pays. Si les blocages semblent moins rédhibitoires au Cameroun, au Niger et au Tchad, les quatre pays riverains du lac partagent en revanche le souci de faire le lien entre sécurité et développement (Magrin et Marc-Antoine, 2018).

Ainsi l'objectif principal est d'analyser le système d'exploitation maraicher de la cuvette nord

du lac Tchad afin de mettre en valeur le site de Kimé Gana.

Pour atteindre l'objectif précédemment cité, quelques objectifs spécifiques suivants sont

énumérés:

V' identifier les différentes spéculations des produits cultivés sur le site;

V' Identifier la typologie des exploitants et analyser les techniques utilisées par ceux-ci

pour améliorer les rendements des spéculations;

V' analyser le circuit de commercialisation des produits;

V' analyser l'impact de l'occupation momentanée des déplacés du lac Tchad sur le site en

terme de production et de menace.

L'étude s'organise autour d'une hypothèse principale et de quatre hypothèses secondaires.

L'hypothèse principale porte sur le développement des cultures maraîchères qui contribue à la

mise en valeur de la cuvette nord du lac Tchad ;

Pour la réalisation de ce travail, les hypothèses suivantes sont formulées :

V' La pratique du maraichage contribue à l'augmentation des revenus des populations ;

V' l'installation momentanée des déplacés du lac Tchad à Kimé Gana a impacté la

production maraichère du site

V' l'accès à la terre pour le maraîchage dans le site de Kimé Gana ;

V' La mise en valeur agricole du périmètre de Kimé Gana, contribue à la sécurité

alimentaire des exploitants et à la réduction du taux de chômage.

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Au Niger, les différents documents de politique de développement et stratégies en vigueur partagent une vision commune centrée sur la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la gestion des ressources naturelles dont dispose le pays en vue d'une amélioration durable des conditions de vie des populations. Dans la thématique sur « Systèmes d'exploitation de la cuvette nord du lac Tchad : cas du maraîchage sur le site de Kimé Gana dans la commune urbaine de N'guigmi (Niger) », nous aurons à étudier l'organisation des cultures maraîchères que pratiquent les populations de la cuvette nord du lac Tchad , de leurs dimensions d'exploitations, les modes d'organisation ainsi que les techniques, types et l'importance de cette activité dans l'économie de la commune, du département, de la région et du Niger pouvant permettre d'assurer la sécurité alimentaire durable. Nous aurons aussi à proposer des pistes de développement à travers ce thème car des marges de développement disponibles de nos jours sont dans les capacités d'acquisition des nouvelles technologies, la disponibilité d'une main d'oeuvre, et de potentialités à travers l'ouverture aux changements et à la motivation des capacités à innover. Pour ce dernier point, il faudra faire un sous chapitre avant la conclusion générale du chapitre pour montrer les capacités d'innovation de cette culture.

La lutte contre la pauvreté en général et l'insécurité alimentaire en particulier est une des priorités du Niger dans la recherche d'un développement durable des zones les plus sensibles et vulnérables du pays (PASAM, 2011). En 2015, la région du lac Tchad est frappée par des violences de grande ampleur, avec l'ensemble du nord-est du Nigeria et les zones frontalières du Niger, du Cameroun et du Tchad, liées au mouvement Boko Haram. On compte des dizaines de milliers de déplacés. Les échanges sont interrompus, l'économie régionale déstabilisée. Cette situation a renforcé une dynamique intégrative développée depuis quelques années entre les états riverains du lac : accords sur les frontières, solidarité et mobilisation commune pour rétablir la sécurité, projets communs (CBLT, 2015). Avec la présence des réfugiés sur le périmètre maraicher de Kimé Gana, les travaux s'estompent. Les exploitants s'étaient retrouvés dans une impasse totale sans activités régénératrices de revenus. Ils avaient abandonnés leurs activités pour se tourner vers d'autres tandis que les plus pauvres s'enlisaient d'avantage dans la pauvreté.

Après avoir tiré avantage des monts Mandara à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, et de la vaste forêt de Sambisa, au nord-est du Nigéria, le groupe terroriste a habilement déplacé son centre de gravité sur cet espace lacustre, qu'il utilise depuis plusieurs années pour sa logistique militaire, financière et alimentaire (Lavergne, 2017).

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Estimé à 2 millions les acteurs qui puisent directement des ressources du lac et indirectement estimée à plus de 13 millions (Magrin et Lemoalle, 2014). Il est important de noter l'apport du lac Tchad dans la sécurité alimentaire de la sous-région. Mais depuis l'occupation de cette région par Boko Haram, le fonctionnement socio-économique du lac s'est fragilisé, obligeant certains acteurs à migrer vers des zones mieux sécurisées.

Les violences ont déplacé des millions de personnes et ont entravé l'accès aux terres et actifs agricoles, provoquant des besoins humanitaires immenses dans une région déjà confrontée à l'insécurité alimentaire, à la pauvreté et à la dégradation environnementale (FAO, 2017).

La production agricole dans son ensemble fait face à la baisse de la fertilité des sols due principalement au changement climatique constaté depuis ces dernières années, avec l'accroissement des industries polluantes. Ce qui aura pour conséquences la baisse des rendements agricoles et de la productivité. Partant de ces analyses et constats sur la région du bassin du lac Tchad, il est nécessaire de se poser des interrogations.

Pour bien mener l'étude, des questions de recherche ont été posées à savoir :

(i) Quel est l'apport des cultures maraîchères dans le développement socio-économique des populations dans un contexte de pauvreté, de démographie croissante et du changement climatique? (ii) Les cultures maraîchères peuvent-elles véritablement jouer un rôle dans la réduction des vulnérabilités des populations en milieu rural? (iii) Cette activité permet-elle de manière spécifique à améliorer le régime alimentaire des populations et procurer des revenus nécessaires à la satisfaction des besoins alimentaires des ménages?

Cette étude porte sur le système d'exploitation et les pratiques culturales sur le périmètre irrigué de Kimé Gana, en cette période d'instabilité sécuritaire qui a occasionnée le déplacement des villages en bordure du lac Tchad.

Ce mémoire est subdivisé en trois chapitres :

(i) le chapitre premier traite du cadre théorique et de la présentation du milieu d'étude ; (ii) le second chapitre fait cas de la démarche méthodologique entreprise pour la réalisation de ce travail, (iii) le troisième chapitre est consacré aux résultats et à la discussion et fait le point sur les différents acteurs et pratiques culturales sur le périmètre irrigué.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry