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Introduction d'une société à  la bourse des valeurs mobilières de Douala - Enjeux et procédures

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par Félix Zogning Nguimeya
Université de Douala - DESS Gestion financière et bancaire 2006
  

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SECTION II. LA VIE D'UNE SOCIETE COTEE

La performance des introductions en bourse à court et à long terme est un

problème dont nombre d'études ont fait l'objet. Certains auteurs pensent que la performance des sociétés introduites est inférieure à celle des autres firmes (Loughran et Ritter, 1995), ce qui ne facilite pas la décision pour une entreprise de s'introduire. D'autres études soulignent le fait que les résultats des études diffèrent sensiblement en fonction de

la méthodologie employée et qu'on ne peut arriver à la conclusion que la sous performance observée est effective (Brav, 2000).

Il faut tout de même reconnaître qu'en fonction de l'approche adoptée, la valeur

de l'entreprise peut se révéler différente, les sociétés fermées (non cotées) n'étant pas

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évaluées sur les mêmes critères que les sociétés ouvertes (cotées) comme l'indique le schéma ci-après :

Valeur d'une société

COMPTABLE

BOURSIERE

SECTEUR & ECONOMIE

Objectif :

V Ratios & Chiffres

Clefs

V Actif Net

V Cash-Flows

Estimation du goodwill : le haut du bilan (souvent pour vente de société)

Le bas du bilan. Subjectif :

V Management

V Leadership

Mathématique (Méthode de Bates, de Gordon- Shapiro)

V Liquidité

V Transparence

V Bénéfice par action

V Proportion de la distribution des dividendes par rapport au résultat

V Price earning ratio

V Rating

V Analyse graphique

V Activité générale

V Consommation des ménages ou des entreprises

V Performance de l'entreprise vis à vis de celles du

secteur ou du pays

V Cours de la devise si l'entreprise travaille à l'international

V Avantages

comparatifs et stratégiques

Schéma 1 : Détermination de la valeur d'une entreprise

Aujourd'hui une introduction sur un marché financier constitue une étape majeure dans la vie d'une entreprise. Ses dirigeants en attendent, une fois passés les obstacles réglementaires et financiers incontournables, des retombées très conséquentes dans l'un ou l'autre des domaines suivants.

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Certains souhaitent en priorité améliorer le dynamisme de l'entreprise en remobilisant ses salariés et en acquérant un prestige, une notoriété et une image de

marque plus grands.

D'autres cherchent l'accroissement des possibilités de financement, en renforçant les fonds propres de la société, et en ayant une stratégie financière plus stable, soit un soutien

à leurs programmes de développement.

D'autres encore y voient la possibilité d'avoir une plus grande liquidité des titres et un renouvellement, voire un élargissement de l'actionnariat.

Enfin les motivations peuvent également être de favoriser les opérations de

croissance externe, ainsi que d'améliorer la valeur ajoutée des sociétés introduites.

Toutefois, la valeur de la société cotée sera désormais sa capitalisation boursière, et sera donc tributaire de son cours en bourse. C'est pourquoi il sera important de comprendre comment s'opère la cotation sur la plateforme boursière de Douala et d'inventorier les actions que la société devrait mener pour envoyer un signal positif au

marché financier et maintenir ainsi ses cours à des seuils profitables ; car il ne faudrait pas

perdre de vue que si la bourse offre l'opportunité de se procurer de nouvelles sources de financement et d'accroître sa notoriété, elle a également le revers de sanctionner

immédiatement tout dysfonctionnement en provenance de la société dont les titres sont admis à la cote.

A. Cotations et transactions boursières

La cotation des valeurs mobilières est une opération consécutive à celle de la

négociation qui elle, consiste sur une plateforme informatisée, à insérer les ordres dans la

mémoire centrale qui gère les procédés de cotation.

1. Le système de négociation du DSX

La négociation sur la plateforme du DSX est le fait des PSI, qui agissent généralement pour

le compte des donneurs d'ordres, qui se trouvent être leur clientèle.

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Douala Stock Exchange met à la disposition des Prestataires de Services d'Investissement un système de négociation assisté par ordinateur. L'introduction des ordres sur le système de négociation par les Prestataires de Services d'Investissement s'effectue par une saisie manuelle sur des équipements dits stations de négociation. Ces équipements sont implantés actuellement dans les locaux de la Bourse.

L'ordre transmis au système de négociation par un PSI fait l'objet d'une prise en charge

manifestée par un message horodaté d'acquittement qui transfère à la Bourse la responsabilité de l'exécution. Le système attribue à tout ordre saisi un numéro d'ordre séquentiel par valeur.

Le négociateur doit indiquer :

· Le sens de l'ordre (achat ou vente) ;

· la quantité des titres ;

· le prix (ordre au mieux ou à prix limité) ;

· la validité de l'ordre.

Les ordres introduits dans le système de cotation, peuvent être valables soit à date déterminée, soit à validité fin de mois par défaut. A l'échéance de sa validité, l'ordre est éliminé automatiquement du système de négociation.

Les ordres paramétrés au DSX sont des ordres à prix fermés, encore appelés ordres à cours limite et les ordres au mieux.

Les ordres à cours limites comprennent une indication de cours.

- S'il s'agit d'une vente, cette limite s'exprime comme le minimum de FCFA par titre que le vendeur souhaite recevoir pour le dessaisissement de ses actifs financiers.

- Si c'est un ordre d'achat, c'est le prix maximum par titre que I'acheteur est disposé à payer pour acquérir ces titres.

Les ordres au mieux : les ordres sans limitation de cours ne spécifient pas de cours minimal

à la vente ou maximal à I'achat. Le client accepte de se voir appliquer le cours qui sera calculé sur le marché. Cet ordre s'analyse comme « au mieux des capacités du marché » et non pas comme « au mieux des intérêts du client ». Ainsi, le client est certain de voir son ordre exécuté mais pas forcement en totalité, pour autant qu'un cours ait pu être calculé

sur le marché. Les ordres d'achat au mieux ont priorité sur les ordres d'achat dont la limite

est strictement supérieure ou égale au cours coté. Les ordres de vente au mieux ont

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priorité sur les ordres de vente dont la limite est strictement inférieure ou égale au cours coté.

2. Les systèmes de cotation

La cotation (Détermination du cours d'une valeur par le jeu de l'offre et de la demande des investisseurs) peut se faire suivant quatre modèles :

a) La criée

C'est un mode de cotation manuel où la bourse joue un rôle semblable à celui d'un commissaire priseur et adjuge le titre au plus offrant. Les cambistes interviennent lors des séances de négociation pour le compte des investisseurs.

b) Le gré à gré

C'est un marché non organisé où les deals se concluent en bilatéral.

c) Le fixing

Ce mode de cotation entièrement informatisé calcule le prix d'équilibre sur la base des ordres enregistrés en mémoire et retient comme cours, le prix qui rapproche le

maximum de quantités, qui maximise les transactions.

d) La cotation assisté en continu

C'est un autre mode de fixing ininterrompu, en continu.

3. Le processus de cotation du DSX

Le processus de cotation mis en place par Douala Stock Exchange est une cotation informatisée par Fixing dont les principes pratiques de détermination des cours sont successivement appliqués à I'ensemble des ordres centralisés sur la feuille de marché, et concernent :

- Maximisation des échanges ;

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- Minimisation de la quantité résiduelle ;

- Minimisation de I'écart de cours.


· La maximisation des échanges

Dans I'intérêt du marché, des clients et des opérateurs, il conviendra de rechercher le niveau de cours qui permet d'échanger le maximum de titres, parmi les cours possibles et compte tenu des règles de gestion d'écart de cours entre deux séances. Le premier critère

ne permettant pas de déterminer le cours, il convient d'analyser le deuxième critère.


· La minimisation de la quantité résiduelle

La quantité résiduelle est la quantité de titres non satisfaite à un niveau de cours donné. Elle est obtenue en soustrayant du cumul des titres à I'achat le cumul des titres à la vente.

Ce faisant, plus le résultat est élevé, plus le nombre de titres non satisfaits est important. Le

deuxième critère ne permettant pas non plus de déterminer le cours. II convient donc de recourir au troisième critère.


· La minimisation de I'écart de cours

Les deux premiers critères n'ayant pas permis la détermination d'un cours de cotation, il faut donc considérer que les deux cours sont équivalents, et de même qualité. On retiendra par conséquent le cours le plus proche du cours de référence, puisque rien ne permet de justifier un écart de cours plus important.

Au début de chaque processus de cotation, il y a un transfert automatique des ordres vers la boîte de cotation. Cette boîte de cotation, qui est en fait un fichier informatique, sert de support à la confrontation des ordres d'achat et de vente, ce qui permet la détermination du cours d'équilibre. Durant ce processus de cotation, aucun ajout d'ordre, ni annulation, ni modification n'est possible.

Le cours ayant été déterminé selon les principes ci-dessus, les clients peuvent en vérifier les conditions d'exécution, notamment :

- le cours appliqué,

- le nombre de titres répondus.

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Les trois cas de figure suivants pourront se présenter :


· Les ordres totalement exécutés

Sont réputés totalement exécutés les ordres suivants :

- les ordres à I'achat présentant une limite supérieure au cours coté ;

- les ordres à la vente présentant une limite inférieure au cours coté.


· Les ordres partiellement exécutés

Les ordres peuvent éventuellement être partiellement exécutés :

- soit certains ou tous les ordres d'achat exactement limités au cours coté;

- soit certains ou tous les ordres de vente exactement limités au cours coté.


· Les ordres non exécutés

Sont réputés non exécutés les ordres suivants :

- les ordres à I'achat présentant une limite strictement inférieure au cours

coté ;

coté.

- les ordres à la vente présentant une limite strictement supérieure au cours

B. La communication financière des entreprises cotées

La communication financière des entreprises cotées revêt une importance

croissante. De plus en plus étroitement mêlée à la communication institutionnelle, elle fait partie de la stratégie globale des entreprises et répond, dans la majorité des cas, à un objectif de valorisation du titre. Cette communication financière doit faire face à un environnement socio-économique essentiellement mouvant. Elle a pour but de favoriser l'appréciation du cours du titre de sa société et de diversifier son actionnariat. Au sein d'un cadre réglementaire défini, cohérence et dynamisme sont nécessaires à son efficacité.

Elle est confiée à des spécialistes dotés d'une double compétence en finance et communication. Le service chargé de cette mission est souvent méconnu. Il occupe néanmoins une place fondamentale dans la structure des multinationales. C'est une

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interface entre la présidence du groupe et tous les partenaires financiers de ce dernier :

actionnaires, investisseurs institutionnels, analystes financiers, médias spécialisés.

Toutefois, la communication financière est généralement très centralisée afin de

mieux contrôler la diffusion de l'information et d'assurer l'unicité du message délivré. L'ensemble de ces démarches, conjugué à la volonté politique de fidéliser leur actionnariat, conduit les sociétés à identifier des cibles de la communication, présentant des besoins spécifiques qu'elles s'efforcent de satisfaire en adaptant et en segmentant les

supports de leur communication.

La communication financière doit donc s'adapter aux différents publics socioprofessionnels. Le but est de susciter les paramètres selon lesquels l'entreprise veut être appréciée par les marchés. L'information économique a un impact certain sur le comportement du marché et doit par conséquent être pesée et distillée.

Une fois de plus, et dans un souci d'information et de protection de l'investisseur,

la Commission des Marchés Financiers indique la nature et la périodicité des publications qui doivent être faites par les entreprises cotées sur la plateforme boursière, ceci à la lumière des prescriptions de l'acte uniforme OHADA relatif au Droit des sociétés commerciales.

Ces publications peuvent être annuelles, semestrielles ou ponctuelles. Les publications annuelles

Les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs doivent publier au journal habilité à recevoir les annonces légales dans les quatre mois de la clôture de l'exercice et quinze jours au moins avant la réunion de l'assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires, sous un titre faisant clairement apparaître qu'il s'agit de projets non vérifiés par les commissaires aux comptes :

1°) les états financiers de synthèse (bilan, compte de résultats, tableau financier des ressources et emplois et état annexé) ;

2°) le projet d'affectation du résultat ;

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3°) pour les sociétés ayant des filiales ou des participations, les états financiers de synthèse consolidés, s'ils sont disponibles.

Dans les quarante-cinq jours suivant l'approbation des états financiers de synthèse par l'assemblée générale ordinaire des actionnaires, les documents suivants doivent être publiés:

1°) les états financiers de synthèse approuvés, revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes ;

2°) la décision d'affectation du résultat ;

3°) les états financiers de synthèse consolidés revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes.

Toutefois, si ces documents sont exactement identiques à ceux publiés précédemment, seul un avis, faisant référence à la première insertion et contenant l'attestation du commissaire aux comptes, est publié dans un journal habilité à recevoir

les annonces légales.

Les publications semestrielles

Les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs doivent, dans les

quatre mois qui suivent la fin du premier semestre de l'exercice, publier dans un journal habilité à recevoir les annonces légales de ces Etats parties un tableau d'activités et de résultat ainsi qu'un rapport d'activité semestriel accompagné d'une attestation du commissaire aux comptes sur la sincérité des informations données.

Le tableau d'activité et de résultat indique le montant net du chiffre d'affaires et

le résultat des activités ordinaires avant impôt. Chacun des postes du tableau comporte l'indication du chiffre relatif au poste correspondant de l'exercice précédent et du premier semestre de cet exercice.

Le rapport d'activité semestriel commente les données relatives au chiffre d'affaires et au résultat du premier semestre. Il décrit également l'activité de la société au cours de cette

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période ainsi que l'évolution prévisible de cette activité jusqu'à la clôture de l'exercice. Les événements importants survenus au cours du semestre écoulé sont également relatés dans ce rapport.

Les sociétés établissant des états financiers de synthèse consolidés sont tenues de publier leurs tableaux d'activité et de résultat et leurs rapports d'activité semestriel sous forme consolidée accompagnés d'une attestation du commissaire aux comptes sur la sincérité des informations données.

Les publications ponctuelles

Ces publications concernent notamment les franchissements de seuils.

En effet, toute personne physique ou morale qui se trouve, à un moment ou un autre, à détenir seul ou de concert, une certaine fraction du capital ou de droit de vote d'une société cotée doit déclarer le montant de sa participation aux tiers.

Ces seuils de capital ou des droits de vote sont fixés respectivement à 5%, 10%, 20%,

33,33% 50% et 66,67%.

Le détenteur des titres objet par ces franchissements doit fournir une information claire, précise et sincère des éléments suivants :

a) le nombre de titres précédemment détenus par lui et leur nature ;

b) le nombre de titres ayant provoqué le franchissement d'un des seuils fixés supra ;

c) s'il agit seul, de concert ou de bénéfice de son groupe de société ;

d) ses objectifs sur les 12 mois à venir concernant la société dont les titres sont détenus.

Le défaut de déclaration d'un franchissement de seuil à la hausse ou à la baisse entraîne la privation, pour 1 an, des droits de vote attachés aux actions ayant entraîné le franchissement du seuil.

Toutes les informations visées ci-dessus doivent être portées à la connaissance du public sous la forme d'un communiqué de presse dont l'auteur s'assure de la diffusion effective et intégrale, à ses frais et qui transmis à la CMF préalablement à sa publication.

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C- Le gouvernement d'entreprise cotée

Tout comme il est requis pour les sociétés faisant appel public à l'épargne d'être

dotées d'un Conseil d'administration, l'introduction en bourse constitue pour elles l'accession à une plus grande démocratie et une plus grande surveillance de la façon dont elles sont pilotées.

Le conseil d'administration des sociétés est obligatoirement composé de trois

membres au moins et de quinze membres au plus lorsque les actions de la société sont admises à la bourse de valeurs.

Les sociétés sont désormais invitées par leurs actionnaires individuels à mieux communiquer sur leurs administrateurs, notamment sur :

- les principaux mandats détenus ;

- le nombre d'actions détenues ;

- leur expérience ;

- leur rémunération.

Les actionnaires individuels préfèrent généralement que les administrateurs se consacrent principalement à leurs fonctions en limitant leur nombre de mandats exercés.

Ils désirent également que les sociétés fassent preuve de transparence en matière

d'informations relatives aux avantages financiers des administrateurs, sous forme d'actions

(stock options) ou de rémunération (jeton de présence).

La première qualité d'un Conseil d'administration se trouvant selon eux dans sa composition : des administrateurs bien entendu intègres, comprenant correctement le fonctionnement de l'entreprise, soucieux de l'intérêt de tous les actionnaires, s'impliquant suffisamment dans la définition de la stratégie et dans les délibérations pour participer effectivement à ses décisions, qui sont collégiales, pour ensuite les soutenir valablement.

Un Conseil doit ainsi être un savant dosage de compétence, d'expérience et

d'indépendance au service de l'intérêt de la société et de ses actionnaires. On ne saurait trop insister sur la compétence et l'expérience qui sont les qualités premières des administrateurs. Ils doivent maîtriser les enjeux stratégiques des marchés où intervient l'entreprise, ce qui implique qu'ils aient une réelle connaissance de ses métiers. La

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qualification d'administrateur indépendant n'entraîne pas de jugement de valeur. Les administrateurs indépendants n'ont pas de qualités différentes de celles des autres administrateurs, qui feraient qu'ils agiraient davantage dans l'intérêt des actionnaires. La qualification d'indépendant ne vise que la situation objective d'un administrateur qui est réputé ne pas avoir de conflit d'intérêts potentiel avec la société.

La participation de plus en plus active sur le marché camerounais d'investisseurs privés et le développement de l'actionnariat grand public issu des privatisations ont obligé

les sociétés à une plus grande transparence sur le mode de management. Cette demande est aujourd'hui relayée par les actionnaires individuels.

Pour leur part, les sociétés n'ont pas encore pris toute la mesure de l'influence de la pratique du gouvernement d'entreprise sur l'opinion des marchés financiers. Certaines sociétés estiment que la manière dont les représentants des actionnaires exercent le pouvoir n'a pas à être connue.

D. INFLUENCES DE L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES COTEES

La complexité de l'environnement de l'entreprise cotée est le fruit de l'imbrication

de diverses influences qu'elle subit.

Ainsi, cet environnement non seulement oriente les démarches stratégiques de l'entreprise, mais conduit aussi, d'une manière plus insidieuse, certaines sociétés à des pratiques de communication financière plus accrue et à plus grande transparence dans leur gestion. C'est pour tenter de comprendre ces procédés et les variations des cours, qu'il faut considérer les différentes influences qui jonchent le sentier économique que parcourt l'entreprise quotidiennement. Chaque événement touchant de peu ou de loin l'entreprise aura potentiellement un impact sur sa valorisation boursière.

Par environnement interne, il faut entendre les stratégies de l'entreprise et ses caractéristiques internes. Ainsi, la personnalité des équipes de management et de gérance,

la motivation salariale, les produits et services proposés, la localisation des locaux, l'atmosphère de travail, sont autant de facteurs qui influencent le fonctionnement des sociétés et leurs stratégies. Il est souvent nécessaire de considérer tous ces facteurs dans des

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processus d'investissement. Par exemple, la création d'entreprise où l'environnement interne peut prendre une importance toute relative, tout autant que le projet lui-même.

Par environnement externe, on intègre l'environnement gravitant autour de l'entreprise. En effet, toutes les entreprises s'inscrivent dans un secteur, des normes, des règles et des procédures qui leurs sont propres. Bien qu'à un instant donné, certaines

méthodes donnent une photographie de la réalité économique d'une entreprise, elle ne sera pas forcément corrélée à la rationalité des investisseurs, ni aux incertitudes de marché. C'est pour cette raison et pour encore mieux comprendre et appréhender les influences que l'analyse de l'environnement externe reste inévitable.

1. Influences financières et droit de gestion

L'influence financière est corrélée à l'influence de gestion sous forme de droit de vote (pouvoir politique). Elles sont toutes deux dues, entre autres, à la présence de l'entreprise sur les marchés boursiers. Le fait de recourir aux marchés va amener la société

à connaître une double influence. La première est d'ordre financier et la seconde d'ordre politique. Elles correspondent toutes deux à l'influence interne. L'influence externe est, quant à elle, relative à la pression de marché exercée par les investisseurs, les analystes et

les différentes analyses de courbes.

En effet, il faut opérer une distinction entre les investissements majoritaires et

minoritaires. Les investissements majoritaires correspondant à une entrée dans le capital de

la société à hauteur de 10% minimum, jusqu'à la totalité des titres, vont concourir à la dilution du pouvoir politique des entreprises, tandis que les investissements minoritaires vont simplement influer sur le cours et les tendances du sous-jacent sans exercer une réelle influence sur le fonctionnement de l'entreprise.

a. Influence interne

Les groupes s'introduisent en bourse en émettant des actions et/ou des obligations. Les actions d'une manière générale, ouvrent droit à des dividendes (par nature instables)

et donnent aussi un droit de vote. Il s'agit pour une action d'une quote-part de propriété

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sur la dite société. Par opposition, les obligations, dettes de la société, offrent un rendement déterminé à l'avance mais aucun pouvoir de gestion.

En acquérant des actions et par conséquent des droits de vote, les investisseurs

majoritaires ont accès au Conseil d'Administration et vont participer au déroulement de l'activité économique de l'entreprise. Le Conseil d'Administration possède, par nature, un caractère collégial.

On comprend ainsi l'enjeu qui s'établit entre les actionnaires et les entreprises. En accédant au Conseil d'Administration, les actionnaires majoritaires vont élire le Président Directeur Général, en charge au nom des actionnaires de la gestion de la société, de son contrôle, de la définition de ses stratégies. Il régit le tout en veillant à une ventilation correcte du résultat, entre dividendes et mises en réserve. Le Conseil d'Administration vise donc une transparence concernant la gestion financière de l'entreprise.

Et, les entreprises, elles comptent sur le marché pour leur apporter une source de financement autre que les emprunts bancaires. C'est donc un besoin pour les entreprises cotées d'être bien placées, attirant ainsi les investisseurs qui représentent une manne financière non négligeable.

La boucle est donc bouclée. Les entreprises désireuses de se financer par ce biais vont tout mettre en oeuvre pour rester attractives en terme d'investissement et, pour ce faire, vont opter pour une redistribution importante des bénéfices. Il faut cependant ajouter que la distribution de dividende n'est pas le seul outil dont disposent les entreprises. En effet, elles peuvent dans le cas d'une augmentation de capital réserver cette dernière en priorité à leurs actionnaires. De plus l'autre attrait de ce système est de limiter l'entrée de nouveaux actionnaires dans le cercle de gouvernance.

b. Influence externe

L'influence externe se définit quant à elle par rapport à la pression de marché exercée par les investisseurs, les analystes indépendants ou les agences de notation ainsi que les différentes analyses de courbes. L'influence financière externe se base d'une part

sur les investisseurs minoritaires et de l'autre sur le marché dans son aspect plus global.

Cependant, l'ensemble des logiques de marché énoncées précédemment demeure vraie

(demande conditionnée par l'attrait de l'action et donc de l'entreprise).

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Mais, il s'agit ici d'un aspect plus global du marché, moins inhérent aux démarches de l'entreprise elle-même, bien qu'elles soient les déterminants principaux de l'appréciation des cours.

i. Les actionnaires

Dans une démarche d'investissement de type spéculatif, les critères entrant en ligne

de compte sont nombreux et dépendent de la connaissance du secteur, de l'entreprise ou

de méthodes graphiques d'estimation des tendances de cours. Toutes ces techniques sont utilisées par un grand nombre d'investisseurs qui cherchent lors de leurs investissements à obtenir une information fiable, qui sera source d'un taux de rendement élevé. Ils vont alors sanctionner le cours en achetant ou vendant les actions. Même s'ils n'entrent pas

majoritairement dans le capital des sociétés, ces investisseurs jouent également un rôle dans le fixing du prix de l'action en infléchissant le cours à la hausse ou à la baisse. Ainsi,

les entreprises vont aussi tenter d'être les plus attractives possibles.

ii. L'économie

L'économie exerce aussi une influence non négligeable sur l'entreprise dans la

mesure où elle détermine par son fonctionnement la demande des consommateurs, leurs propensions à consommer, les politiques d'investissement des entreprise ou encore la santé de l'économie. Quand les taux d'intérêt baissent, les cours de la bourse augmentent

et inversement. Il faut ajouter à cela tous les critères politiques, diplomatiques, culturels, sociaux ou encore démographiques...

iii. Rating et analystes financiers

Les agences de notation des entreprises cotées, ainsi que les analystes financiers jouent aussi un rôle non moins important dans la détermination de la valeur des placements en attribuant une note ou une estimation financière à chaque société qui va influencer l'attrait des produits financiers émis par cette entreprise. Pour ce faire, ils vont estimer les entreprises sur plusieurs plans. Sur le plan comptable (bilan et compte de résultat, ratio d'endettement...), et le plan économique et sectoriel. Cela va influencer par exemple le taux d'intérêt offert en rendement pour l'achat d'obligations, mais aussi la demande, ainsi que le cours des actions. Cependant, l'objectivité de ces agences et des

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analystes est remise en cause dans le rapport Bouton sur la gouvernance d'entreprise, puisque ces intervenants sont financés par les entreprises qu'elles notent.

Clients particuliers

Sociétés commerciales

Clients institutionnels

Sociétés de gestion

Conseils

Analyses

financières Animations de marché

Fusions & acquisitions

Offres publiques Introduction en Bourse

Analystes financiers

(Buy side)

Etablissement financier

Gérant de FCP et SICAV

Compagnies d'assurances

Informations

Sociétés de Bourse

Analystes financiers

(Sell side)

Vendeurs actions

Banque

d'investissements

Banque d'affaires

Fonds de pension

Schéma 2 : Influences sur les analystes financiers1

2. Influences stratégiques

L'influence stratégique, que nous entendons dans un sens de concurrence, va aussi influer sur l'entreprise d'une manière importante et forcer cette dernière à rechercher en permanence des avantages stratégiques. Ces derniers permettent une différenciation claire

vis-à-vis de ses concurrents. De plus, l'influence stratégique peut aussi influer sur la volonté des entreprises concurrentes de s'associer sous diverses formes (holding, joint Venture,

1 La vie Financière, février 2003, p 19, « Peut-on refaire confiance aux analystes »

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alliance, acquisition, fusion...) et cela pour bénéficier d'une meilleure assise face à leurs concurrents.

Du fait de la globalisation, de l'internationalisation et par voie de conséquence de l'exacerbation de la pression concurrentielle directe et indirecte commandant à l'entreprise une recherche ininterrompue de compétitivité, elle est amenée à une logique de croissance. Cette croissance interne ou externe va être financée par l'autofinancement, les

emprunts et le marché. L'entreprise va aussi chercher à augmenter ses parts de marché ou

tout du moins à les conserver.

Tous ces facteurs amènent l'entreprise à faire des choix plus ou moins risqués. Ils vont aussi conduire l'entreprise à une situation où la menace que représente l'influence stratégique, obligera peut-être celle-ci à réaliser des investissements.

3. Influences juridiques

Les influences juridiques sont nombreuses dans des domaines variés et interviennent

à plusieurs niveaux dans l'entreprise. Au niveau comptable, au niveau salarial, au niveau des matériaux et des produits ou encore au niveau environnemental. Les règles de Droit forment un véritable écran autour de l'entreprise. Soutenues par un contexte de globalisation, il existe de surcroît une imbrication des normes nationales, communautaires

et internationales. Un renforcement des règles comptables cherche, au même titre que la

gouvernance d'entreprise, à retrouver la confiance des investisseurs.

L'ensemble de ces règles de droit, que doivent respecter les entreprises, est autant

de limitations qu'elles subissent. Elles sont aussi les garantes d'une équité inter entreprises

et de la protection des salariés et des consommateurs.

Les normes comptables sont en train d'être renforcées. En Afrique, les décisions sont orientées vers le développement de normes communes et partagées par l'ensemble des entreprises. Le but est de faciliter le contrôle des comptes et la comparaison entre les différentes entreprises qui utilisent le même système comptable.

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4. Conséquences sur l'entreprise

Comme le prouve ce qui précède, les entreprises cotées subissent diverses influences qui concourent toutes à des actions différentes menées par les sociétés. Les démarches actuelles mettent l'accent sur la gouvernance d'entreprise et la convergence des normes comptables afin d'éviter de nouveaux scandales. Cependant même si ces systèmes veulent faciliter la comparaison des entreprises, il n'en demeure pas moins que les outils d'estimation des sociétés, visant la réalisation d'un investissement et l'obtention d'un rendement important, tournent principalement autour de deux méthodes que sont l'analyse financière de l'entreprise et l'analyse boursière des cours.

Ces deux méthodes vont aider les investisseurs quant à la prise d'une décision réfléchie d'investissement. En effet, la pertinence de celles-ci vient de la combinaison dividende et plus-value.

***

L'entreprise cotée s'inscrit dans un environnement complexifié par nombres d'influences qui n'empêchent pour autant le développement des marchés financiers. L'interface visible qu'offrent ces entreprises au public et à leurs actionnaires se résume alors à des rapports de gestion et la publication des comptes annuels ou des prévisions

(ventes, licenciement...). Ces informations, même si leur crédibilité peut parfois être interrogée, vont servir de soubassement à l'analyse fondamentale.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault