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Représentations multiples et espaces forts: Le cas de la ville de Nanterre

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par Tristan Blin
Université Paris X Nanterre - Master I aménagement et urbanisme 2005
  

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B. Problématisation.

Le choix de travailler sur la thématique des représentations et des pratiques des habitants a tout d'abord été motivé par un ensemble de questions. En ce sens, je voulais décrypter les représentations et les pratiques des nanterriens, comprendre comment elles se structuraient et quels effets pouvaient-elles avoir sur l'aménagement de la commune. Or ces questions de départ se sont vues bouleversées lors de mon travail exploratoire par la lecture du travail de. P. Sechet et I. Devalière.

C'est à partir de cette étude sociologique, mettant en exergue des représentations collectives  nanterriennes sur le thème de « l'urbanité » que j'ai souhaité élaborer une autre approche des représentations des Nanterriens sur leur ville. L'étude « Habiter, Centralité, Modernité » présente des tendances de représentations, de pratiques générales aux Nanterriens. Pour ce faire elle tient compte des caractéristiques socio-démographiques des habitants. L'échantillon représentatif (selon ses critères) permet de dresser un éventail des représentations collectives de l'urbanité Nanterrienne.

Fort de ces apports sociologiques, j'ai souhaité élaborer une approche géographique de la thématique des représentations nanterriennes. Alors que l'étude P. Sechet et I. Devalière travaille sur les représentations collectives selon la dimension urbaine (thématique de la qualité urbaine, de l'habitable, de l'inhabitable...) ce travail de mémoire se concentre sur les lieux géographiquement identifiables. En ce sens, l'intention est de comprendre comment un habitant lambda se représente un espace X de la commune. Par ailleurs, mon approche émet l'idée, que s'il existe des représentations collectives (au sens Durkheimien) on peut mettre en lumière des représentations différentes, variées, selon les espaces pratiqués et en premier chef, le lieu d'habitation. En effet, j'ai considéré qu'un travail de géographie était plus à même de s'interroger sur l'analyse des représentations à partir d'une variance géographique telle que le lieu d'habitation et l'espace pratiqué.

Par conséquent, on peut penser qu'il existe une variance géographique qui induit une certaine représentation de la ville. Dés lors, on considère selon cette hypothèse qu'une personne habitant dans le quartier du Chemin de l'île n'a pas la même représentation qu'une personne habitant au Petit Nanterre. On regroupe en ce sens les représentations selon la répartition géographique des individus.

Pourtant, certaines représentations collectives sont présentes et ont un rôle fédérateur dans l'identité nantérienne. Ainsi, au même titre que l'étude de P. Sechet et I. Devalière met en avant des éléments (collectifs) de l'urbanité nanterrienne, la deuxième hypothèse de ce travail suppose que certains lieux seraient présents dans un grand nombre de représentations des habitants. Les groupes assemblés selon la variance géographique partageraient donc certains espaces. Le Parc André Malraux, par exemple, peut être présent dans la représentation d'un habitant du Chemin de l'île et dans celle d'un habitant du Petit Nanterre.

Dés lors, ces lieux partagés par les différentes représentations recouvreraient une signification particulière pour les Nanterriens. Par conséquent, mettre en lumière ces espaces permettrait de visualiser des points névralgiques du territoire dans la représentation nanterrienne. Ceci dit, pour isoler ces espaces remarquables il est nécessaire d'élaborer un concept. Ce travail propose de désigner par l'intitulé « espace fort » les lieux de la ville cumulant un nombre significatif de représentations de groupes d'habitants géographiquement différenciés sur le territoire communal.

De fait, si de tels lieux peuvent être identifiés, on peut estimer que les projets d'aménagement doivent tenir compte du caractère singulier de ces espaces. Les habitants leur portent un regard spécial et dans cette nouvelle donne d'un aménagement négocié, de dialogue entre les professionnels, les élus et les habitants, on peut se demander dans quelle mesure les projets intègrent cette dimension de l'avis des habitants. Le projet Seine Arche s'inscrivant sur le territoire communal de Nanterre, il apparaissait opportun d'appliquer ce questionnement à ce grand projet.

Cette réflexion, en partie induite par la lecture du travail Patric Sechet et Isolde Devalière, permet de construire une approche particulière autour de la thématique des représentations. En outre elle soulève une double question :

- Quels sont les « espaces forts » partagés par les Nanterriens ?

- Quels outils méthodologiques mettre en place pour saisir ces espaces forts ?

Ainsi, déterminer les espaces forts de la ville, apparaît comme l'enjeu majeur de cette réflexion. Néanmoins, ressortir ces espaces nécessite des outils. De fait, une des ambitions de ce mémoire est de construire une méthodologie pertinente.

Par ailleurs, selon la thématique centrale de ce mémoire, l'élaboration de ce travail se construit de facto autour du concept de représentation.

La réflexion de Armand Frémont autour de son concept « d'espace vécu » montre le lien particulier qu'entretiennent des individus vis-à-vis de l'espace sur lequel ils sont répartis. Chaque personne tisse un affect de cet espace. Cette approche permet de réaliser une multitude de cartes des représentations de l'espace mais la constitution de représentation par groupe nécessaire dans l'acceptation du concept d' « espace fort » n'est pas prise en compte. Le regroupement des représentations selon une variance géographique oblige à faire appel à un concept de psychologie sociale, la représentation sociale conçue par Serge Moscovici. Ce concept permet d'appréhender les représentations à travers des communautés, des groupes. Ainsi, le regroupement d'individus selon une variance géographique (quartier d'habitation) peut être envisagé.

Selon cette problématique, on peut faire l'hypothèse générale suivante :

Il est possible de faire émerger des espaces forts à travers le cumul de représentations sociales d'habitants ayant trait à l'espace d'une ville.

Cette hypothèse peut être déclinée en deux hypothèses complémentaires :

- Les représentations de l'espace d'une ville sont influencées par les espaces pratiqués et en particulier par le lieu d'habitation.

- Il existe des espaces partagés dans les représentations d'un grand nombre d'habitants.

Il convient de rappeler que cette recherche s'inscrit dans l'enseignement de première année de Master professionnel. Ce travail n'a pas l'ambition de valider des hypothèses. C'est une recherche de type exploratoire. Il s'agit de décrire des représentations, des espaces perçus et des espaces pratiqués de Nanterre chez quelques habitants pour formuler les hypothèses d'une recherche future sur un échantillon représentatif de la ville. Ceci dit, la création d'une démarche appropriée pour capter les espaces forts est aussi un objectif essentiel de ce travail. Cette méthodologie constitue d'ailleurs l'apport essentiel dans une visée opératoire. En effet, son application en amont d'une réflexion d'aménagement permettrait une connaissance des espaces remarquables dans la représentation des habitants.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon