UNIVERSITE DU LAC TANGANYIKA
FACULTE DE DROIT
LES ASPECTS JURIDIQUES DE LA TRANSFORMATION DE
L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE EN UNION AFRICAINE
Sous la Direction de :
M. Egide MANIRAKIZA Professeur à
l'Université du Lac Tanganyika.
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du diplôme de Licence en
Droit
Par
Elodie INAMAHORO
&
Guy-Fleury NTWARI
Bujumbura, août 2006
i
DEDICACES
Je dédie ce mémoire,
A mes Chers Parents,
Qu'ils y trouvent également le fruit de la bonne
éducation qu'ils nous ont toujours assurée et de leur tendre
affection.
A mes petites soeurs et, à mon petit frère, A tous
mes parents proches et amis,
A toi, mon Cavalier sur les mystérieux sentiers de la
vie.
Elodie INAMAHORO
A mon père et à ma mère,
pour lesquels j'ai une inégalable affection et estime ;
à mes deux soeurs et à mon frère,
pour lesquels je suis fier d'être le grand frère
;
à la grande famille NICOBAHARAYE, particulièrement
au patriarche NICOBAHARAYE Nicodème ;
à celle qui a donné un nouveau sens à ma vie
;
je dédie ce mémoire.
Guy-Fleury NTWARI
ii
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail, nous désirons remercier les
professeurs de la Faculté de Droit de l'Université du Lac
Tanganyika pour la formation à la fois scientifique, morale et
humaine qu'ils nous ont dispensée. Cette formation nous a
été indispensable
à la réalisation de cette étude.
Nos plus vifs remerciements vont à M. Egide
MANARIKIZA, qui dès la première année de notre cursus
académique nous a introduits dans la science juridique
et qui au terme de ce cursus nous a encore une fois
tendu la main en acceptant de
diriger et de coordonner cette étude. Monsieur Egide
MANIRAKIZA nous a soutenus dans notre travail, et ses judicieuses remarques
adoubées de ses pertinentes critiques nous ont aidés à
préciser notre pensée.
Nos vifs remerciements s'adressent également
à toutes les personnalités du milieu administratif et
diplomatique qui ont bien voulu mettre à notre disposition une vaste et
riche documentation intéressant notre travail.
Enfin, que nos familles respectives trouvent nos
sincères remerciements et notre modeste reconnaissance pour tous les
efforts et pour toute l'affection qu'ils ont consentis pour nous.
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
1.
|
AFDI
|
: Annuaire Français de Droit International
|
2.
|
Art.
|
: article
|
3.
|
CEE
|
: Communautés économiques européennes
|
4.
|
Dec.
|
: Décision
|
5.
|
Décl.
|
: Déclaration
|
6.
|
éd.
|
: éditions
|
7.
|
EDICEF
|
: Editions Classiques d'Expression Française
|
8.
|
EU
|
: Etats-Unis
|
9.
|
Ibid.
|
: Ibidem, même auteur, même ouvrage et même
page
|
10. Idem : même auteur et même ouvrage
11. L.G.D.J : Librairie Générale de Droit et de
Jurisprudence
12. n° : numéro
13. ONG : Organisation non gouvernementale
14. ONU : Organisation des Nations Unies
15. op. cit. : Opere citato
16. OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique-Nord
17. OUA : Organisation de l'Unité Africaine
18. p. : page
19. pp : pages
20. PUB : Presse Universitaire de Bruxelles
21. PUF : Presses Universitaires de France
22. RASD : République Arabe Sahraoui
Démocratique
23. Res. : Résolution
24. ss. : suivants
25. UA : Union Africaine
26. UE : Union Européenne
27. UB : Université du Burundi
28. URSS : Union des Républiques Socialistes
Soviétiques
29. Vol. : Volume
1
INTRODUCTION GENERALE
Une sagesse universelle affirme opportunément que l'Union
fait la force.
Toutes les régions du globe y compris l'Afrique, se sont
insérées dans cette logique.
En effet, après la deuxième guerre mondiale,
l'Europe voit se créer et se développer successivement le Conseil
de l'Europe (5 mai 1949), la Communauté européenne (25 mars 1957)
et l'Union européenne (07 février 1992).1
En Amérique, dès 1948, il est
créé une organisation des Etats américains (OEA).
L'Asie, elle, connaît deux regroupements importants : la ligue
des Etats arabes et l'ASEAN (Association des Nations du Sud Est
asiatique).
Aussitôt libérée du joug colonial,
l'Afrique s'est inscrite dans cette perspective. Durant le 7ème
congrès panafricain à Accra (GHANA) en 1958, les leaders
africains sous la houlette du Ghanéen NKRUMAH sont intimement convaincus
que le continent africain doit devenir un acteur sur la scène mondiale ;
et pour ce faire, une seule phrase était à l'ordre :
l'Afrique doit s'unir. 2
C'est dans ce contexte que l'Afrique et les africains ont
assisté à la création, le 25 mai
1963 à Addis-Abeba, de l'Organisation de l'unité
africaine (OUA).
Trente-neuf ans plus tard, les dirigeants des Etats
africains se sont réunis de nouveau à Durban en 2002. A
cette occasion, ils ont décidé de transformer leur
traditionnelle institution et de lancer officiellement une
nouvelle organisation dénommée Union africaine (UA).
Cette transition de l'OUA vers l'UA a
suscité d'abondantes et vives interrogations. Pour une grande
majorité de l'opinion publique africaine et panafricaine, la
préoccupation majeure était de savoir si l'Afrique
était prête à s'engager sans faux-fuyants sur les chemins
de l'unité.
1 Cf. DE SCHUTTER (O.) et al., Code de droit
international des droits de l'homme, Bruxelles, Bruylant,
2ème
éd., 2003, pp. 341-562
2 « Nkrumah, alors président du Ghana
indépendant et quelques autres illustres, affirmeront à
contre-courant, un panafricanisme fort, que traduit bien le titre de son
ouvrage, Africa must unite »dans sa version anglaise.Voir
ADJOVI (R.), L'Organisation de l'Unité Africaine et la
gestion des conflits internes, Paris, mémoire Paris X
Nanterre, 1996, p. 4
2
Dans les milieux scientifiques, ce changement institutionnel
continental n'a pas manqué d'éveiller aussi des
réflexions.
Pour le politologue, le passage de l'OUA vers l'UA
inaugurait un nouveau chapitre dans la problématique « d'une
Afrique face au défi de l'Etat multinational » tandis que pour le
sociologue, il fallait « analyser la nouvelle dynamique sociale du
panafricanisme ».
Pour le juriste, la transformation de l'OUA vers l'UA
était avant tout la succession d'une organisation internationale
à une autre.
En ce qui nous concerne, le changement institutionnel
de l'OUA vers l'UA nous a amenés à nous poser la
question de savoir si sur le plan strictement normatif, les
dispositions organiques de l'UA permettent un renouveau face aux multiples
défis de l'OUA ?
C'est cette interrogation qui nous a poussé à
intituler notre travail :
« Les aspects juridiques de la transformation de
l'Organisation de l'Unité africaine
en Union africaine. »
A ce stade, le lecteur pourrait être amené
à s'interroger sur les motivations de ce choix. A l'origine du choix de
ce sujet des sentiments ont prévalu, ceux d'une prise de conscience de
notre « africanité » et surtout de notre volonté
farouche de l'exprimer en contribuant, à notre modeste
manière qui est la réflexion, à améliorer
l'état de l'Afrique.
Ce choix trouve également une deuxième
explication dans la problématique
dont le sujet est vecteur : pourquoi et comment s'est
opéré la transformation de l'OUA
vers l'UA, sur le plan juridique?
En effet, nous partons du postulat que les
organisations internationales sont des organismes « vivants »
appelés à évoluer et à se modifier, car ils doivent
s'adapter à une succession de situations pouvant être très
différentes les unes des autres. Ainsi, des circonstances politiques
et juridiques conduisent autant à leur naissance qu'à
leur mutation.
En outre, la succession d'une organisation
internationale à une autre révèle des problèmes
généraux qui se posent avec plus ou moins d'acuité telle
que l'attribution des fonctions assumées par l'organisation
appelée à être succédée. Enfin, la
question
de succession interfère avec les notions de temps,
d'identité et de continuité.1
1 BARDONNE (D.), La succession d'Etat à
Madagascar, Paris, LGDJ, 1960, p. 3
3
Dans cette optique, l'étude de la transformation de
l'OUA en UA doit être menée à la lumière d'une
démarche chronologiquement progressive. Celle-ci doit avoir comme
point de départ de la création de l'OUA et comme destination la
disparition de cette organisation, suivie simultanément de la
création de l'UA.
Notre travail sera subdivisé en trois chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons jugé bon que pour
éclairer le lecteur sur la terminologie qui sera utilisée
tout au long des développements de notre travail, il s'impose de
mettre en lumière les généralités sur les
organisations internationales.
Le deuxième chapitre quant à lui traitera
des aspects propres à l'OUA ; sa genèse, sa structure, son
fonctionnement ainsi que les difficultés auxquelles elle a
été confrontée.
Enfin, les innovations dont l'Acte constitutif de l'Union
africaine a été porteur feront l'objet du troisième et
dernier chapitre de notre travail.
4
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