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La redéfinition du rôle géopolitique Vénézuelien


par Nicolas Lehoucq
Institut d'étude des Relations Internationales Paris - Licence en Relations Internationales 2006
  

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C. Le pétrole comme point d'appui privilégié de la coopération Sud Sud.

Le pétrole est une arme redoutable mais il sait également favoriser l'intégration latino américaine, c'est en effet une excellente monnaie d'échange comme en témoigne le modèle de l'accord conclu avec Cuba, qui reçoit 80 000 barils de brut par jour à prix préférentiel. Le régime castriste paie en effet 80% sur six mois et les 20% restant sont « payés » sous forme d'échange. Notons que les dettes accumulées par Cuba ne font l'objet d'aucune relance de la part du Venezuela ; mais quand on sait que Hugo Chavez a personnellement accumulé par cette convention plus de 200 millions de dollars, on comprend que les impayés ne soient pas son principal souci. Quand on connaît la promesse qu'avait fait Hugo Chavez, en 1998 au moment des élections, de bannir la corruption du milieu politique on peut se demander quelles seront les répercussions si ce scandale vient à éclater aux oreilles de la population vénézuelienne.

Un autre aspect de cette coopération Sud Sud via le pétrole réside dans le souhait émis par Hugo Chavez de créer une compagnie pétrolière pour l'Amérique Latine : la Petrosur. Prenant place dans le projet de l'ALBA (nous développeront ce point dans notre 4ième partie), Petrosur envisage de rassembler les entreprises pétrolières publiques d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, de l'Uruguay, du Venezuela et de l'Equateur. Ceci pour créer les moyens d'éliminer le déficit énergétique des autres pays d'Amérique latine.

Le pétrole est donc la principale arme mais également le principal atout du président Chavez ; malgré tout, il ne se borne pas qu'à cela. En effet, ses idées et ses alliés marquent aussi son écho politique.

II. Hugo Chavez : des idées fortes, des alliés pour choquer et des ennemis définis

A. Le Venezuela au secours de l'Amérique Latine ou la remise en cause de la pax americana

La diplomatie bolivarienne vise à accorder la priorité à la coopération Sud Sud. Ceci correspond à la volonté de construire un monde multipolaire. Pour cela Hugo Chavez soutient les pays d'Amérique Latine comme par exemple l'Argentine. Dans ce pays, depuis son accession au pouvoir en 2003, le président Kirchner a su rester ferme sur la négociation de l'énorme dette de son pays face au FMI. Par le biais de l'envolée du prix du baril de pétrole, Hugo Chavez dispose aujourd'hui d'un véritable « trésor de guerre » qu'il met au service de la « solidarité bolivarienne ». Pour aider son ami Kirchner il a notamment racheté une tranche de 538 millions de dollars de la dette argentine et il s'est engagé à fournir 500 autres millions de dollars de contrats à l'Argentine. Cette aide lui permet d'établir une image de porte parole et de défenseur de l'ensemble du continent Sud Américain, mais également de créer un pouvoir de reconnaissance et donc de pression sur les autres pays d'Amérique Latine. En effet bien souvent en politique la reconnaissance passe par la détention d'un nouveau pouvoir d'influence.

Le président Chavez se dote également d'alliés pour choquer : le terroriste Carlos, les FARC, Fidel Castro.... En effet un des premiers acte officiels de Chavez comme président fut d'adresser une lettre de solidarité à Carlos dit « le chacal ». Pour ce qui est des FARC, la Colombie a récemment dénoncé le fait que le président Chavez accueille des FARCS dans son pays et que le Venezuela est aujourd'hui devenu une base arrière des révolutionnaires colombiens. Notons par la même occasion que le Washington Post déclara le 14 Janvier 2005 que de source sure le gouvernement vénézuelien fournirait des armes achetées auprès de Fidel Castro aux FARCS, le tout sous couverture de la Russie via le général Pavel Gratchev. Ces ventes d'armes seraient gérées par Raul Castro et Adan Chavez. Ceci a d'ailleurs créé une situation de crise entre le président Hugo Chavez et son homologue colombien Alvaro Uribe, cette dernière fut résolue par l'intervention de Fidel Castro.

Pour ce qui est de son lien avec le régime cubain, nous avons noté l'échange de pétrole contre des médecins cubains dans notre deuxième partie et soulignons que cet apport de 80 000 barils de pétrole à prix préférentiel a permis le renforcement de l'industrie cubaine et un allègement de sa crise économique. Remarquons également que le 15 Décembre 2004 Chavez et Castro ont signé un accord d'intégration économique qui lève les barrières douanières entre les deux pays. Mais le plus pertinent dans cette « union » est de savoir qui « porte la culotte » ? Chavez serait-il un pion de Castro, lui-même pion de la Russie ? Ou le président vénézuelien utiliserait-il simplement Castro afin de booster sa communication ? Les rencontres entre les deux hommes sont d'une fréquence inhabituelle pour deux chefs d'Etat et le fait que l'ambassadeur du Venezuela à Cuba soit le propre frère de Hugo Chavez : Adan Chavez, ne fait qu'accentuer l'impression d'une relation quasi familiale. De plus, depuis les tentatives de putch de 2002 contre le président vénézuelien ce dernier a confié sa propre sécurité à la Direction Générale d'Intelligence cubaine. Cette décision ne manqua pas d'énerver les USA et la secrétaire d'Etat américaine Condeleezza Rice affirma que « Hugo Chavez constitue une force négative dans la région qui prend fait et cause pour le régime de Fidel Castro et supprime ses opposants ». En réponse, le gouvernement vénézuelien a demandé aux Etats-Unis de respecter « le droit des peuples à l'autodétermination » en soulignant que les élections furent libres au Venezuela. De son côté l'objectif de Fidel Castro est clair, il tente par le biais de Chavez de déstabiliser les régimes pro américains de la région et de radicaliser les gouvernements progressistes jugés trop timorés aux yeux du « lider maximo ». Par ailleurs Castro tente de mettre en avant Chavez comme son successeur : « on dit que je vais mourir bientôt et qu'une fois le chien mort la rage disparaîtra avec lui... c'est vite oublier que le Venezuela s'est transformé en chien ».Toutefois ne voyons pas ici une marque de domination de Fidel Castro bien au contraire, en effet ce dernier a reconnu que le modèle castriste dépendait aujourd'hui de la révolution bolivarienne.

En vérité le grand vainqueur de cette alliance Castro- Chavez semble être la Russie. Cet ennemi géopolitique éternel des Etats-Unis semble aujourd'hui pouvoir influer sur le Venezuela via Cuba. En effet, nous savons que le pays le plus influent sur Cuba reste encore la Russie ; en extrapolant on peut donc supputer que la Russie a par pays interposés une grande influence sur le président vénézuelien.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery