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Le comportement psychologique de l'investisseur

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par Boujlida Ahmed
ISCAE Tunis - Maitrise en finance 2005
  

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SECTION 2 : LA FINANCE COMPORTEMENTALE

I. Historique de la finance comportementale

Précisément l'histoire débute à la fin des années 1960, alors que les deux compères DANIEL KAHNEMAN et AMOS TVERSKY (psychologues à l'université hébraïque de Jérusalem) réfléchissent, à la demande d'instructeurs de l'armée de l'air israélienne, sur la meilleure façon de motiver les jeunes pilotes à l'entraînement.

A l'époque, les instructeurs s'élevaient notamment contre la sagesse populaire qui prétend que l'encouragement donne de meilleurs résultats que la punition.

Ils avaient en effet remarqué que les pilotes qui se faisaient réprimander après un mauvais vol s'amélioraient la fois suivante alors que ceux qui recevaient des félicitations après un vol réussi tendaient à être moins performants le vol d'après. Pour eux le lien était évident et la conclusion aussi. En fait, ils ignoraient (ou oubliaient d'appliquer) le concept statistique élémentaire de régression vers la moyenne.

Quand quelqu'un réalise une performance très en dessous de son niveau, la probabilité qu'il s'améliore au prochain coup est très importante. Et inversement celui qui a réussi exceptionnellement bien a de grandes chances de moins bien réussir la fois suivante. Cela ne veut pas dire que la conclusion des instructeurs soit nécessairement fausse ; il faudrait faire des testes pour s'en assurer. Ce qui est sur c'est que le raisonnement qui les a conduit à cette conclusion est fallacieux : les faits observés peuvent très bien s'expliquer sans faire intervenir les méthodes de motivation.

C'est à partir de ce moment que les deux chercheurs n'ont plus cessé de s'intéresser aux « heuristiques » de jugement, c'est-à-dire aux règles non écrites qui permettent aux individus de se faire un avis rapidement et de prendre une décision.

Ils l'ont fait en Israël puis aux Etats-Unis où leurs recherches ont enfin trouvé l'écho qu'elles méritent, KAHNEMAN enseignant à Princeton et TVERSKY à Stanford jusqu'à sa mort en 1996.

La façon novatrice d'aborder les comportements économiques qu'ils ont initiés s'est diffusée durant la dernière décennie au domaine de la finance où la recherche dispose désormais d'un courant comportementaliste très dynamique. La finance comportementale permet notamment d'éclairer ce qui motive les décisions des investisseurs.

II. Emergence de la finance comportementale

La confrontation des points de vue de la finance et de la psychologie a donné naissance à un nouveau courant de recherche qui est la finance comportementale.

Plusieurs chercheurs ont longuement considéré que la psychologie joue un rôle clé dans la détermination et l'analyse du comportement des marchés. En effet, l'idée la plus répandue dans ce domaine, estime que l'étude de la psychologie et des autres sciences sociale, peut aider à éclairer et à analyser l'efficience des marchés financiers. Cela permet de comprendre plusieurs phénomènes, comme les anomalies de la bourse, les bulles des marchés et les crashes.

Cependant, c'est seulement dans les 70 que des études et des recherches se sont concentrées sur ce problème. PAUR SLOVIC (1972), dans un article sur la perception du risque par l'individu, et AMOS TVERSKY et DANIEL KAHNEMAN (1974, 1979), dans leurs articles sur la structure des décisions à prendre, ont joué un rôle important à ce sujet.

Même s'il existe plusieurs définitions de la finance comportementale, un lien considérable les lie. THALER (1993) définit la finance comportementale comme une simple « ouverture d'esprit », c'est-à-dire que pour trouver une solution à un problème empirique (financier), il est nécessaire de déterminer l'état ou la situation dans laquelle certains agents, appartenant à l'économie, agissent d'une façon moins importante que l'ensemble des agents rationnels.

LINTNER (1998) définit la finance comportementale comme l'étude du comportement de l'individu, quand il analyse et agit en présence de décisions d'investissements.

OLSSEN (1998) affirment que la finance comportementale, n'a pas pour objectif de définir un comportement rationnel ou une décision d'étiquette, mais elle cherche à comprendre et à prédire les implications systématiques et financières liées au marché, et au processus psychologique de prise de décision.

Il est important de noter qu'il n'existe pas une théorie unifiée de la finance comportementale en ce moment. OLSSEN (1998) indique que dans la plus part des propositions qui existent dans la littérature, la manière d'identifier les décisions comportementales montre qu'il est préférable d'avoir, dans le comportement du marché financier, des effets systématiques.

SHILLER (2003) indique que « The collaboration between finance and other social sciences that has become known as behavioral finance has led to a profound deepening of our knowledge of financial markets »4(*).

MANGOT (2004) affirme que la finance comportementale, née de la confrontation des points de vue de la psychologie et de la finance, s'efforce de jeter la lumière sur ce qui motive les décisions des investisseurs ; elle rend compte de la façon dont les émotions viennent interférer dans leurs décisions.

CONCLUSION

La finance comportementale, qui représente un alternatif de la théorie d'efficience des marchés financiers, constitue l'une des plus importantes découvertes. Cette nouvelle discipline a obtenu sa consécration en 2002 avec l'obtention par DANIEL KAHNEMAN, son cofondateur avec AMOS TVERSKY (aujourd'hui décédé), du prix Nobel d'économie.

MANGOT (2004) considère que les apports de cette discipline sont révolutionnaires, ils permettent de mieux comprendre les erreurs récurrentes que faisaient les investisseurs.

Ce nouveau courant de recherche apporte deux principaux développements :

Le premier développement a été porté sur l'élaboration d'une théorie appelée « théorie des perspectives » (KAHNEMAN et TVERSKY (1979) ) qui se présente comme alternative à la théorie d'utilité avec la prise en compte de facteurs comportementaux plus réalistes susceptibles de mieux expliquer les agissements des investisseurs.

Le deuxième développement, qui a concerné l'identification des biais comportementaux, permet d'analyser un bon nombre de phénomènes considérés par la théorie de l'efficience comme des anomalies.

En tout état de cause ; l'analyse de ces phénomènes permet d'avoir une nouvelle vision du marché financier et de mieux comprendre ses mécanismes.

Chapitre 2:

INTRODUCTION

Le champ de la finance comportementale a connu ces deux dernières décennies une expansion et un développement important. En effet, ce domaine englobe à la fois des concepts de psychologie et de finance. Il a pour but la construction d'un modèle plus détaillé du comportement de l'investisseur.

Ce nouveau courant de recherche a proposé ainsi des biais émotionnels relatifs aux émotions des investisseurs qui sont principalement l'aversion à la perte et la confiance excessive.

La littérature de la psychologie de l'investisseur a considéré la théorie de la perspective, qui a été proposée par KAHNEMAN et TVERSKY (1979), comme un modèle descriptif et pertinent de la prise de décision dans une situation caractérisée par l'incertitude et le risque.

En outre, cette théorie a été à la base de l'émergence de la notion d'aversion à la perte de l'investisseur, qui stipule que les individus sont beaucoup plus sensibles aux pertes qu'aux gains. En plus, les investisseurs répondent différemment à des situations équivalentes, et ce en fonction de l'état de l'investisseur : soit dans un contexte de gain ou de perte.

La confiance excessive constitue l'un des biais comportementaux les plus traités en littérature.

Dans leurs travaux portant sur le comportement des investisseurs, DE BONDT et THALER (1995) déclarent le fait que les individus aient un excès de confiance comme l'une des caractéristiques les plus pertinentes dans la psychologie des jugements.

Les psychologues ont trouvé que les investisseurs attribuent systématiquement une pondération plus importante pour certains types d'information et une pondération moins importante pour d'autres.

Cette confiance excessive des investisseurs affecte les marchés financiers et principalement elle affecte le volume des transactions.

Dans la première section de ce chapitre, nous traiterons le biais de l'aversion à la perte. En premier lieu, en s'intéressant à l'importance de la théorie des perspectives dans l'apparition de ce biais. En second lieu, en expliquant le développement de la notion de l'aversion aux pertes.

La seconde section se focalisera sur l'étude de la confiance excessive et du biais d'optimisme.

* 4 SHILLER « from efficient markets theory to behabioral finance » ; journal of economic perspectives (17); winter 2003; pp 83-104

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe