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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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1. Le cadre juridique de la libéralisation agricole au Cameroun.

A partir de 1988, l'Etat du Cameroun a entrepris sous la houlette des bailleurs de fonds et notamment du FMI un programme de réformes structurelles visant à rétablir la croissance économique. Pour ce faire, plusieurs mesures législatives seront édictées pour déterminer les conditions juridiques de libéralisation. Dans le domaine des cultures pérennes, le mouvement normatif de la libéralisation sera lancé par la loi n° 95/11 du 27 juillet 1991 portant organisation du commerce du cacao et du café. Son décret d'application n°95/674/PM du 15 décembre 1995 sera parachevé en 1997 par la signature de trois textes réglementaires :

· Le Décret n°97/130/PM du 23 mars 1997 portant réglementation du conditionnement et de la commercialisation des fèves de cacao

· Le Décret n°97/131/PM du 23 mars 1997 réglementant le conditionnement et la commercialisation des cafés verts

· le Décret n°97/142/PM du 25 août 1997 modifiant et complétant certaines dispositions du

Décret n° 9 1/272 du 12 juin 1991 portant création de l'office national du cacao et du café Ces textes législatif et réglementaire constituent la base juridique de la libéralisation agricole des cultures pérennes au Cameroun. Ils en fixent les cadres et en déterminent les conditions d'exercice. En ce qui concerne le cacao et le café, les traits majeurs de la libéralisation sont définis ainsi qu'il suit :

La promotion des marchés périodique de cacao et de café est laissée à l'initiative des producteurs, des groupements de producteurs, et des coopératives en liaison avec les acheteurs et les exportateurs.

Le contrôle de qualité à l'achat est laissé à l'appréciation et sous la responsabilité conjointe de l'acheteur et du producteur. Les opérateurs d'achat de cacao et de café sont réservés exclusivement aux titulaires de la carte professionnelle délivrée par le conseil interprofessionnel de cacao et de café. Les acheteurs sont responsables des actes répréhensibles de leurs

mandataires. Les acheteurs sont tenus de déclarer le premier lundi de chaque mois dans les services de la préfecture du ressort, leurs achats de cacao ou de café effectués dans le mois écoulé. Le fichier des exportateurs est mis à jour chaque année en début de campagne, pour en extraire les exportateurs qui n'auraient exercé aucune activité pendant deux campagnes successives. Enfin le contrôle de qualité à l'exportation est confié aux sociétés privées.

Par ailleurs en ce qui le renforcement du pouvoir de négociation des paysans l'Etat a mis sur pied une réglementation favorisant l'émergence d'organisation paysannes et communautaires. Il s'agit de :

La loi n° 90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association. Ce texte remplace la loi n° 67/LF/1 9 du 12 Juin 1967 qui elle-même abrogeait la loi de 1901. La loi de 1990 s'est avérée plus souple et donnait le pouvoir aux préfets des Départements (administration territoriale) de certifier l'existence des associations.

La loi n° 92/006 du 14 août 1992 concernant les sociétés coopératives et les groupes d'initiatives communes (GIC), en remplacement de la loi N° 73/15 du 07 décembre 1973 portant statut des sociétés coopératives. A travers cette loi, de nombreuses organisations de base, ayant un nombre réduit de membres, ont été légalisées et se sont engagées dans un processus de structuration en unions et fédérations de GIC. Cette loi a permis également aux producteurs agricoles, en particulier dans les filières café et cacao, de se libérer d'un long passé coopératif dirigiste où le défaut de transparence dans la gestion a créé des attitudes de rejet du terme "coopérative" chez les agriculteurs. Actuellement, on assiste à une véritable recomposition sociale dans les bassins cacaoyer et caféier où les GIC et unions de GIC prennent le pas sur les anciennes coopératives qui ont perdu la confiance des planteurs. C'est dans le sillage de la loi de 1992 que le registre des coopératives et groupes d'initiatives communes, a été créé pour permettre parmi d'autres attributions de légaliser ces formes d'associations paysannes. Il faut toutefois noter que la souplesse de cette loi a laissé la place à des dérives. Des sociétés privées de prestations de services, n'ayant rien à voir avec des activités agricoles ou pastorales ont pu se légaliser en GIC pour échapper à la fiscalité.

Ces réformes avaient pour but d'instaurer des logiques concurrentielles dans la commercialisation des cultures agricoles ; d'établir une responsabilisation plus profonde des opérateurs privés. Toutefois l'Etat s'est réservée le droit de veiller à la bonne marche du système et notamment de sanctionner les abus des opérateurs qui évoluent en margent de la réglementation ou du code de déontologie du CICC.

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