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Une institution culturelle dans le champ de la professionnalisation d'acteurs culturels : le Palais de Tokyo et son projet de Licence en apprentissage médiateur jeune public

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par Vincent Gicquel
Université Paris XII, Faculté des Sciences de l'éducation et des sciences sociales - Master professionnel Sciences de la sociéte, mention Travail, Education, Formation, spécialité Conduite de projets et management 2006
  

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1.3.3 Des formations universitaires peu professionnalisantes pour les étudiants

L'année 2006 a vu de nombreux étudiants des universités françaises, manifestés contre la mise en place du Contrat Première Embauche (CPE) proposé par le gouvernement Villepin. Cette « crise du CPE » comme on l'a appelée, a révélé un profond malaise des jeunes, et notamment des étudiants, dans la société française. Ces étudiants montrèrent en effet une grande inquiétude par rapport à leur avenir professionnel. Ceci incita le gouvernement en place à commander une étude sur l'état des formations universitaires en France. Le recteur de l'Académie de Limoges, Patrick Hetzel, fut ainsi nommé pour mener cette étude. Celle-ci donna naissance à ce qu'on appelle communément aujourd'hui, le « rapport Hetzel ».

La question de l'insertion professionnelle à l'Université

Ce rapport fait état du taux d'échec important pour les jeunes entrés dans l'enseignement supérieur. Pour Hetzel, ce taux est « beaucoup trop élevé en France puisqu'il concerne 20% » des étudiants. Pour lui, l'insertion professionnelle est également problématique puisque qu'elle semble s'être dégradé21(*). Il nous dit à ce sujet que « 3 ans après leur sortie, 11% des diplômés de l'enseignement supérieur sont au chômage ». Pourtant pour Hetzel, ces étudiants semblent manifester « une très forte envie de s'impliquer dans notre société » et souhaiteraient « pouvoir saisir toutes ses opportunités ». Les étudiants français éprouveraient ainsi « des craintes au sujet de leur avenir » et auraient « très peur de la déqualification de leurs diplômes et de la précarité ». La « crise du CPE » où l'on a vu de nombreux étudiants protester contre ce projet de Contrat Première Embauche du gouvernement Villepin a en effet montré de manière spectaculaire aux médias et à l'ensemble des Français ce malaise que vivent les étudiants par rapport à leur avenir.

Selon ce rapport, Il y a nécessité « de tout mettre en oeuvre pour que la situation actuelle où bon nombre d'étudiants se retrouvent seuls, face à la fois, à l'Université et au monde du travail, seuls pour faire le pont entre ces deux mondes, se modifie ». Pour Hetzel, « il convient de proposer aux étudiants un passage progressif de l'Université vers le monde du travail en passant d'une vision où le diplôme est considéré comme un couperet à une vision où le monde de l'emploi est progressivement de plus en plus intégré dans les différents cursus au fil du temps ».

Pour la commission dirigée par Hetzel, « plutôt que d'avoir une vision dichotomique où l'étudiant acquiert d'abord un diplôme et va ensuite vers le monde du travail », il faudrait plutôt « une évolution paradigmatique où la question de l'insertion professionnelle serait prise en charge plus en amont dans les cursus universitaires permettant ainsi une démarche moins brutale et donc nettement plus progressive ». L'idée soutenue ici est de favoriser l'information des étudiants et de les « aider à construire leur parcours d'insertion vers le monde du travail ». 22(*)

Un manque de visibilité des diplômes : 

Selon ce rapport, « il existe [en France] un très grand attachement aux diplômes mais ils [auraient] tendance à devenir illisibles pour les étudiants, les employeurs, [ainsi que pour] les universités étrangères ». Il souligne que le [système] LMD (Licence Master Doctorat) a encore compliqué un système qui n'était déjà pas simple, même s'il est, semble-t-il, jugé comme globalemnt positif par beaucoup. Pour lui, « deux grands types de problèmes restent à surmonter : sa volumétrie (plus de 10.000 dénominations différentes) et sa taxinomie (les intitulés manquent parfois de clarté) ».

Pour Hetzel, même si le coeur de métier pour les enseignants du supérieur est constitué de leur activité d'enseignement et de leur activité de recherche, « tout le monde s'accorde [...] à dire que l'institution universitaire doit se préoccuper de manière très active du sort de ses diplômés et éviter les sorties sans diplômes ». Il faut donc pour lui mettre l'accent sur « l'employabilité des diplômés » (même si ce concept semble rester ambigu), il faut également faire en sorte « que l'argent investi soit utilisé de façon la plus efficace possible ». Il rappelle également qu'au-delà du niveau de chômage des diplômés, c'est la précarité des emplois et la déqualification des diplômes qui fait particulièrement problème. Cette question de l'emploi « ne se résume pas au monde de l'entreprise, il convient d'avoir une acception large de celui-ci et donc d'y inclure aussi la fonction publique et le monde associatif et mutualiste ».

Pour améliorer la relation Université- Emploi, Hetzel considère qu'il est essentiel que les deux systèmes que représentent le système universitaire d'une part et le marché de l'emploi d'autre part puissent se rapprocher l'un de l'autre ». Les universités doivent, pour lui, «développer davantage de partenariats durables avec les milieux socioprofessionnels et accepter que l'un des indicateurs de performance utilisé pour les évaluer soit lié à l'insertion professionnelle de leurs diplômés »23(*).

Ainsi nous pouvons voir que, comme le constate le Palais de Tokyo, de nombreux spécialistes considèrent les formations universitaires comme souvent inadaptées aux besoins des étudiants et des entreprises en termes de possibilités d'insertion professionnelle. Un des points essentiel semble être l'aspect professionnalisant des formations universitaires. Le rapport Hetzel préconise à ce propos de développer les voies de professionnalisation comme les licences professionnelles ou le modèle de l'alternance par l'apprentissage, et de développer le partenariat entre universités et entreprises. Ces deux aspect de la professionnalisation semblent d'ailleurs être deux aspects primordiaux pour les professionnels du secteur culturel.

* 21 Rapport Hetzel,p.3, www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/

* 22 Idem, p.4

* 23 Ibid., p.5

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