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Impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnle des enfants de moins de trois ans en Centrafrique

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par Emmanuel LITTE - NGOUNDE
Institut de Foramtion et de Recherche Démographiques - DESS en Démographie 2004
  

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INTRODUCTION GENERALE

L'homme est au centre de tout développement. Il est à fois la fin et le moyen du développement. Si l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition est une fin en soi, des êtres humains en bonne santé, dotés d'une solide formation sont également le principal instrument du développement. De nos jours, tous les pays aspirent au développement économique. Ce développement exige des hommes et des femmes en bonne santé tant sur les plans éducationnel et sanitaire que nutritionnel.

L'amélioration de la santé des enfants est une préoccupation majeure pour des chercheurs et gouvernements, surtout dans les pays en développement où les enfants paient le plus lourd des risques de morbidité et de mortalité. Les problèmes de santé dont éprouvent la plupart des pays d'Afrique subsaharienne ont donné lieu à de nombreuses recherches sur la santé des enfants. Ces recherches jouent un rôle essentiel dans l'élaboration des politiques et programmes de santé en faveur des enfants. Toutefois, les expériences de certains pays à faible revenu tels que le Costa Rica et le Sri Lanka montrent que même dans les pays où la pauvreté est profondément enracinée, il est possible de protéger et d'améliorer la santé de la population (Banque mondiale, 1994). Le but est d'intensifier et de réorienter les actions sanitaires déjà mises en oeuvre pour pouvoir améliorer davantage la situation.

Cette recherche s'inscrit dans le respect des droits de l'homme dont la santé fait partie intégrante depuis la déclaration d'Alma Alta (1978). Les problèmes de santé concernent toute la population, qu'il s'agisse de l'enfant ou de la femme. Mais, les enfants sont les plus exposés aux maladies, aux infections. Les causes de la mortalité élevée des enfants en Afrique subsaharienne sont multiples et complexes. Les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires et la malnutrition sont parmi les causes les plus connues et récurrentes observées chez les enfants de moins de trois ans.

S'agissant de la malnutrition en particulier, il convient de mentionner qu'elle sévit partout en Afrique noire et figure parmi les principaux problèmes sanitaires (Akoto, 1985). Dans de nombreux pays, elle contribue pour plus d'un tiers à la mortalité infantile et

juvénile (Banque Mondiale, 1994). D'après l'UNICEF, la malnutrition constitue une urgence silencieuse et invisible faisant de terribles ravages chez les enfants. Elle est causée par une combinaison de facteurs comme l'insuffisance alimentaire qualitative et quantitative, les maladies infectieuses, la mauvaise qualité d'eau consommée que l'on peut toutefois éviter par une hygiène adéquate. Elle est également une des causes principales d'insuffisance pondérale à la naissance et de troubles de croissance. La malnutrition sous forme de carences en vitamines et minéraux essentiels reste la cause de maladies graves ou de décès chez des millions d'individus à travers le monde. Lorsque l'enfant est malade, il commence à perdre de poids, puis il devient malnutri et il se trouve au grand risque de contracter des maladies et finalement de décéder. La malnutrition a des effets néfastes sur le développement physique et psychique de l'enfant. Elle est un déterminant de la mortalité des enfants par le fait qu'elle rend faible les enfants face aux agents pathogènes et constitue un élément essentiel du retard de croissance de ces enfants (Rakotondrabe, 2004).

La grande majorité des victimes de la malnutrition vit en Asie et au Pacifique. Presque un quart des victimes de la malnutrition se trouve en Afrique subsaharienne, région du monde où l'on note la proportion la plus élevée des enfants sous-alimentés (OMS, 1998). La cause fondamentale est la pauvreté au niveau du foyer, de la communauté et de la nation, qui a pour résultat l'absence d'accès à des nécessités de base comme la nourriture, les services de santé et l'eau potable et l'hygiène alimentaire.

La République Centrafricaine est l'un des pays d'Afrique subsaharienne qui n'échappent pas à cette situation. Selon le rapport de l'Enquête Démographique et de Santé (EDSRCA, 1994-1995), au niveau national, 27,3 % des enfants de moins de trois ans souffrent d'insuffisance pondérale modérée et 7,5 % souffrent d'insuffisance pondérale sévère ; 33,6 % souffrent de retard de croissance modérée et 14,3 % connaissent un retard de croissance sévère ; 7,1% sont émaciés de façon modérée contre 1,1 % le sont de façon sévère. Le problème de déficience nutritionnelle en Centrafrique est un sujet préoccupant.

Outre, ces inégalités face aux risques de maladies ou de décès, les enfants centrafricains sont également exposés à des inégalités en matière de soins de santé. L'implication de la femme dans la protection de l'état nutritionnel des enfants est très

importante. Malgré leur rôle essentiel de mères, les femmes sont dans leur grande majorité défavorisées quant à l'accès à l'éducation, à une activité économique décente et à d'autres moyens leur permettant d'améliorer la qualité de leur vie et celle de leurs enfants.

Pour que les enfants soient en bon état nutritionnel, il faudrait que la mère soit bien éduqué, et bien instruite afin d'assumer sa responsabilité dans la gestion des problèmes de santé de ses enfants. Il est aujourd'hui communément admis qu'une éducation appropriée est source de développement de par son impact sur la productivité ainsi que sur les comportements individuels et sociaux. L'instruction n'est pas uniquement importante pour accroître la productivité des individus et des communautés. Elle est un moyen fondamental pour améliorer les conditions et la qualité de vie. Lorsqu'elles ont bénéficié d'un certain niveau d'instruction, les mères peuvent jouer un rôle majeur dans l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants.

Ainsi, l'éducation de la mère pèse lourdement sur l'état de santé de l'enfant (Cantrelle et al, 1985). Selon Koffi Annan, « toutes les études sans exception montrent qu'aucun instrument de développement n'est plus efficace que l'éducation des filles et l'émancipation des femmes. [...] La pleine participation des femmes donne des résultats immédiats : les enfants ou les familles sont en meilleure santé. Or, ce qui est vrai pour les familles l'est aussi pour les collectivités, et finalement pour le pays entiers»1.

A l'instar des autres pays d'Afrique, la Centrafrique est confrontée depuis un certain temps à un problème tant sur le plan nutritionnel qu'éducatif. La situation de la femme dans la société centrafricaine s'est encore plus détériorée avec la dure crise économique que le pays traverse depuis quelques décennies et suite aux différentes crises militaro-politiques qui ont secoué le pays entre 1996 et 2003. On assiste à de vives tensions sociales marquées par de multiples grèves des enseignants et du personnel de santé, d'où la détérioration du système sanitaire et éducatif et enfin des conditions de vie des ménages. Les effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants risque de s'accroître, ces facteurs ne sont pas pris en compte. La meilleure stratégie pour améliorer l'état nutritionnel des enfants serait la promotion de la femme, en l'associant dans la prise de décisions concernant la santé des enfants. Toutes ces considérations suscitent en nous le

1 KOFFI Annan Secrétaire Générale des Nations Unies, Session des Nations Unies sur le développement, 8 mars 2003.

questionnement suivant : en quoi l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans en Centrafrique est lié au niveau d'instruction de la femme?

Objectif de l'étude

L'objectif de cette étude est de contribuer à améliorer la connaissance sur les déterminants de l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. Pour cela, nous tenterons, d'une part de faire ressortir l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants et de cerner les mécanismes d'action par lesquels celui-ci agit sur l'état nutritionnel des enfants d'autre part. Plus spécifiquement, il s'agira de :

. Décrire le niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans ;

. Chercher l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants ;

. Déterminer les mécanismes par lesquels le niveau d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants.

Afin d'atteindre les objectifs fixés, la présente étude s'articulera autour de deux grandes parties. La première partie comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous ferons le point sur la revue de la littérature sur les relations entre les deux (le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants). Le deuxième chapitre traite de la méthodologie. Il sera essentiellement question d'examiner les sources de données, de procéder à leur évaluation, de la construction des indicateurs et décrire les méthodes statistiques retenues dans cette étude. La deuxième partie sera consacrée à l'analyse des données et à l'interprétation des résultats d'analyse. Elle se subdivise également en deux chapitres. Le chapitre trois, présente l'analyse différentielle de l'état nutritionnel. Enfin, au chapitre quatre, nous examinerons les effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille