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Ménages Gécamines, précarité et économie populaire

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par Didier Kilondo Nguya
Université Catholique de Louvain - Diplôme d'Etudes Approfondies 2004
  

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CHAPITRE 2: CAPITALISME INDUSTRIEL ET DYNAMIQUE SOCIALE AU KATANGA (1885-1989)

Introduction

Lorsque les colons belges arrivent au Katanga, i ls trouvèrent une organisation agraire de savane sur un sol très peu fertile et une population indigène clairsemée. L'artisanat était particulièrement développé58 et un commerce très actif par caravanes s'y effectuait avec l'Ouest puis l'Est du continent, malheureusement il concernait le commerce des esclaves pour une bonne partie. Sur le plan politique, le Katanga était parvenu a des conceptions politiques évoluées, organisés en royaumes dont certains s'avérèrent très farouches a l'implantation étrangère et coloniale.

L'organisation de la vie matérielle et des jeux d'échanges dans la société katangaise pré-coloniale reposait sur une gestion communautaire des ressources disponibles. Comme mode d'occupation de l'espace, les mines comme les terres cultivées étaient la propriété collective de la tribu. Seuls les puits creusés ou la carrière ouverte appartenaient en propre au groupe d'individus qui y travaillaient. Quant au régime foncier, il n'existait pas de terres vacantes, méme les terrains inoccupés pendant le nomadisme agricole en application de la technique de la jachère, n'étaient pas sans maItres. Par rapport au mode de mobilisation des ressources, nous retrouvons dans cette société katangaise les traces d'une division de travail et l'organisation spontanée en corporations des métiers semblables a celles du moyen-âge européen. Le métier de fondeur par exemple, était un métier sacré empreint d'une mystérieuse grandeur. L'exercice d'un tel métier nécessitait une initiation. En plus, cette campagne du cuivre s'organisait a la saison sèche, après la récolte de sorgho, dès que le chef du village en donnait le signal. Les femmes et les enfants glanaient en surface la malachite tandis que les hommes creusaient au pic.

Quant a l'organisation des institutions politiques, la succession au trône dans les royaumes implantés au Katanga pré-colonial se faisait en descendance matrilinéaire et donnait lieu a une élection ou une compétition des concurrents qui pouvait dégénérer parfois en querelles fratricides. Cette organisation politique ne demeurait toujours pas stable, surtout lorsqu'on se réfère aux intenses querelles de pouvoir et aux luttes fratricides que la société katangaise avait connues. Le puissant royaume de M'siri - auquel se heurteront les premiers colons - doté d'une

aristocratie militaire étrangère, constitue un curieux épisode dans l'histoire de la province du Katanga.

L'une des premières actions des colons belges au Katanga dès la prise de connaissance de l'existence des richesses minières, est l'exploration de la province et la délimitation de ses frontières. Puis suivra son organisation territoriale. Par la suite, ce sont les modes pré-coloniaux de mobilisation et de gestion des ressources, d'organisation institutionnelle et d'occupation de l'espace qui sont considérés comme "traditionnels" et "primitifs", et sont remis en cause. A partir de ce moment, la société katangaise va subir une mutation profonde de ses construits historiques comme il en sera question dans les sections qui suivent.

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