WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ménages Gécamines, précarité et économie populaire

( Télécharger le fichier original )
par Didier Kilondo Nguya
Université Catholique de Louvain - Diplôme d'Etudes Approfondies 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. LE KATANGA DANS LA PERIODE COLONIALE 1910-1960

Le système Léopoldien, écrit Merlier, entravait le développement de la colonisation. La nouvelle administration eut pour tâche d'orienter définitivement le Congo dans la voie du capitalisme69. C 'est dans cette perspective qu'il faut lire la législation élaborée a partir de 1910 telle que le rétablissement de la liberté commerciale, l'organisation de la vente et de la location des terres. Cela entraInait l'abolition juridique du travail forcé sauf pour les travaux proclamés d' <<utilité publique>> et la substitution de l'impôt en argent a l'impôt en nature70. Dès lors, l'impulsion de l'économie coloniale par l'impôt en argent débuta et coexista avec le travail forcé.

Cette reconfiguration de l'administration coloniale a partir de 1910 constituait d'une part une révision de l'action de l'Etat a l'égard du capital financier et, d'autre part, une ouverture de la base productive de la colonie. Par cet effet, on assista a une prolifération de petits et moyens commercants étrangers disposant de très peu de capital et une apparition d'un grand nombre d'intermédiaires et des commercants itinérants congolais. La hausse des prix d'achats des marchandises et, par voie de conséquence, la hausse des salaires qui s'en découlèrent n'épargnèrent pas la rentabilité des investissements du capital financier. L'administration coloniale s'est vue contrainte de prendre diverses mesures aboutissant a mobiliser le surplus agricole par voie autoritaire et a des prix très médiocres, non pas pour étouffer ces intermédiaires - car l'administration comptait sur cet élargissement de l'assiette fiscale - mais puisqu'elle était confrontée a l'accroissement de la demande alimentaire des troupes en guerre, et de la maind'>uvre pour les nouvelles mines créées. Ces mesures sont généralisées dans d'autres provinces a partirde 1917.

Par la suite, l'administration coloniale intervint de multiples manières pour légiférer l'organisation économique qui commencait a prendre de l'ampleur et qui portait en germes de fulgurants conflits d'acteurs entre dominants et dominés71.

2.2.1. Le Katanga minier avant la grande crise 1910-1930

L'association de l'Etat colonial avec le capital financier dans une forme particulière de partenariat comme nous venons de le voir, préfigura a partir de la création de l'Union Minière du Haut-Katanga, le processus de développement qui devait être amorcé dans la province du Katanga.

Bien que l'Etat colonial ait marqué un tournant radical par rapport au système Léopoldien, l'ère de la libéralisation des modes de mobilisation des ressources dans le contexte de la législation des années 1910 ne profite que théoriquement aux zones concédées a la plupart des compagnies. Par contre, note Merlier, la nouvelle administration attacha plus d'importance a l'expropriation méthodique des paysans, ouvrant la voie au développement agricole et surtout minier par la formation d'un prolétariat abondant72. C'est dans cet esprit qu'il faut comprendre la tentative de colonisation agricole au Katanga par des colons métropolitains qui espéraient s'assurer le marché vivrier des mines et centres urbains au début des années 1910. De l'avis de J.-Ph. Peemans, pendant une brève période au Katanga, les conditions furent ainsi réunies pour l'amorce d'un processus capitaliste basé sur la petite production, qui aurait pu a la longue donner naissance a une petite bourgeoisie africaine, rurale et commercante.

Cependant, des accords passés entre les trusts miniers et les trusts agricoles a partir de 1910 apropos de l'expropriation de la force de travail, on réserva désormais la main-d'>uvre aux mines pour satisfaire les besoins accrus des grosses sociétés minières. Ce transfert de la force de travail du secteur agraire au secteur industriel étouffa l'agriculture et transféra les populations congolaises de la cueillette dans les chantiers.

71 Cette législation concernait par exemple les prix minima et maxima (Décret du 7 aoüt 1918), la limitation du petit commerce et du colonat (Sénat, Documents parlementaires n° 85, 1933-34), l'encouragement aux bourses du travail pour favoriser les ententes entre employeurs afin de contrôler les salaires (Bourse du Travail de Kasal, Règlement général, Bruxelles, 1921 ; Bourse de Travail du Katanga, Règlement général, Bruxelles, 1920). Cf. Jean-Philippe PEEMANS, Le role de l'Etat dans la formation du capital au Congo pendant la période coloniale, op. cit., p. 57.

72 Merlier explique ce fait par la résistance des sociétés a de telles mesures, par les circonstances de l'époque et surtout par les nécessités de la colonisation. Voir M. MERLIER, op. cit., p. 37, dans le chapitre qui analyse l'échec du premier système colonial.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault