WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'independance de la banque centrale : application aux cas des PVD

( Télécharger le fichier original )
par Zouhaier El ouardi
FSEG Tunis - Master 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2. L'indépendance des objectifs et l'indépendance instrumentale

La distinction entre indépendance des objectifs et indépendance instrumentale retenue par Debelle & Fischer (1994) est assez importante. Cette distinction reflète celle établie par Grilli, Masciandaro & Tabellini (1991) entre indépendance politique et indépendance économique. Elle se réfère à la façon dont la politique monétaire est déterminée et réalisée. On parle d'indépendance des objectifs (goal independence) quand la banque centrale est totalement libre dans le choix des objectifs de sa politique monétaire, notamment la poursuite de la lutte contre l'inflation.

«A central bank has goal independence when is free to set the final goals of monetary policy.» 30(*)

Par indépendance instrumentale (instrumental independence), on entend la possibilité que la banque centrale possède de décider les actions monétaires (en particulier la détermination du taux d'intérêt) dans le but d'atteindre son objectif.

«A bank that has instrument independence is free to choose the means by which it seeks to achieve its goals.» 31(*)

Ces définitions se réfèrent donc aux deux éléments avec lesquels on peut décrire une politique économique: les objectifs et les instruments. L'indépendance des objectifs sans l'indépendance instrumentale est difficilement soutenable: on ne peut pas réaliser un but si on n'a pas les moyens et les instruments. Au contraire, l'indépendance instrumentale sans l'indépendance des objectifs peut être soutenable: les objectifs sont déterminés par une autre autorité, la tâche de la banque centrale se limite à la réalisation de ces objectifs.

«The most important conclusion of both the theoretical and empirical literatures is that a central bank should have instrument independence, but should not have goal independence.»32(*)

Cependant, il se peut que l'objectif soit donné par le législateur, de telle sorte que la banque centrale est indépendante dans les objectifs par rapport au gouvernement, sans que cela ne signifie une complète liberté d'action: la banque centrale à qui la loi donne la tâche de poursuivre la stabilité des prix n'est pas libre de choisir l'objectif monétaire selon son propre gré : donc, elle ne possède pas l'indépendance des objectifs. Cependant, cette même banque centrale ne dépend pas d'un objectif déterminé par le gouvernement: elle possède donc une indépendance des objectifs par rapport au gouvernement.

On peut interpréter, l'indépendance des objectifs soit comme la possibilité de choisir n'importe quel objectif, soit comme la possibilité de poursuivre la stabilité des prix librement sans indication ou interférence de la part du gouvernement (comme le soulignent aussi Debelle & Fischer (1994) en discutant l'indépendance politique de Grilli, Masciandaro & Tabellini (1991)).

«Goal independence is related to the Grilli, Masciandaro and Tabellini (1991) concept of political independence; however, by political independence they mean the central bank's ability to pursue the goal of low inflation free of political interference.» 33(*)

En outre, Cukierman (1996) considère la distinction entre indépendance large, étroite et partielle des objectifs (broad, narrow, partial). La première indique la complète liberté donnée à la banque centrale de déterminer son propre objectif, situation qui n'existe pas en pratique :

«The ultimate determination of broad objectives even in the case of one of the most independent central banks is, thus, under authority of legislator.» 34(*)

Alors que, l'indépendance étroite reflète le cas où l'objectif de la stabilité des prix est la tâche principale de la banque centrale: elle ne peut pas suivre un autre objectif, mais elle est libre de donner sa définition du terme «stabilité des prix», comme il est le cas pour la Banque Centrale Européenne. L'indépendance partielle, quant à elle, revient au cas où même l'interprétation de l'objectif ne serait pas effectué de façon indépendante: c'est le cas de la Nouvelle-Zélande où la banque centrale doit s'accorder avec le gouvernement sur le taux d'inflation à atteindre.

* 30 Debelle, G. & Fischer, S. «How independent should a central bank be?», Conference Series 38, Federal Reserve Bank of Boston, (1994)

* 31Debelle, G. & Fischer, S. «How independent should a central bank be?», Conference Series 38, Federal Reserve Bank of Boston, (1994)

* 32 Stanley Fischer «Central bank independence revisited» AER papers and proceeding MAY 1995 vol 85 2 p202

* 33 Debelle, G. & Fischer, S. «How independent should a central bank be?», Conference Series 38, Federal Reserve Bank of Boston, (1994),

* 34A.Cukierman «Targeting monetary aggregates and inflation in Europe», European Monetary Policy, , (1996)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo