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L'utilité d'une coopération technique au sud du Sahara: Le cas des relations Cameroun-Unesco

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par Gérard Martial AMOUGOU
Université de Yaoundé II SOA - DEA en Science politique 2006
  

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B. MÉTHODE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

1. MÉTHODOLOGIE

« Le propre de la méthode, dit A. Kaplan (1964), est d'aider à comprendre au sens le plus large, non les résultats de la recherche scientifique, mais le processus de recherche lui- même. » Considérée au sens philosophique comme une somme d'activités spirituelles permettant à un domaine particulier de la connaissance d'atteindre, de vérifier et de démontrer les vérités qu'elle recherche, la méthode surtout « dicte(...) des façons concrètes d'envisager ou d'organiser la recherche » ( Madeleine Grawitz, 2001, 351). Fort de cela, la vérification des hypothèses apportées au questionnement de notre travail nous conduira vers deux approches : l'analyse stratégique et la méthode historique. Parce que liée, selon Grawitz, à une tentative d'explication, le choix de l'approche historique se justifie également par le fait qu'elle est empirique et implique de ce fait des observations concrètes. A côté de celle-ci, sera associée l'analyse du système d'action et de relation chère au fonctionnalisme stratégique de Crozier. Cette dernière nous permettra, tout en restant dans la perspective historique, d'examiner la place de l'acteur/agent dans le système des relations établis entre les deux parties.

Dans la perspective stratégique en effet, les relations Cameroun-UNESCO sont productrices d'un ensemble de pratiques mobilisées par des acteurs aux rationalités différentes. Celles-ci sont productrices de méthodes et d'institutions irréductibles à la somme de ces actions, ainsi qu'aux aspirations des individualités. Exprimé autrement, la coopération Cameroun-UNESCO est fédératrice d'un « système », qui lui-même rentre en rapport avec les acteurs dont l'existence ne peut se concevoir en dehors de ce système qui en retour, définit la liberté et la rationalité mobilisées par ceux-ci dans leur action. Mais également, le système de relations établies entre les deux parties n'existe que grâce à ces acteurs qui seuls peuvent le façonner en même temps qu'ils lui procurent un sens. C'est fort de cela que Crozier et Friedberg notent que « c'est de la juxtaposition de ces deux logiques que naissent ces contraintes de l'action organisée ». (Crozier et Friedberg, 1977 : 9) Il s'agit en effet d'une construction sociale de la réalité au sein de laquelle les acteurs relativement autonomes sont engagés dans une « configuration » en vue de résoudre le plus fondamental des problèmes posés dans leur mode d'action collective : celui « de leur coopération en vue de

l'accomplissement d'objectifs communs, malgré leurs orientations différentes » (Crozier et Friedberg, 1977 :13) Dans notre cas d'espèce, il est question de la coopération en vue de la promotion des idéaux de paix par le biais d'un certain nombre de programmes de développement.

C'est dire aussi que l'examen des relations Cameroun-UNESCO en tant que lien permet ainsi d'observer le « pouvoir » comme fondement de l'action organisée. Car du point de vue de l'acteur, le pouvoir, en tant qu'action de groupes ou d'individus sur d'autres groupes ou individus, s'entend en termes de relation, qui peut être instrumentale (quand les acteurs sont motivés par un but), non transitive (car une hiérarchie reste indispensable pour obtenir des actions), et enfin réciproque (mais déséquilibrée afin d'obtenir des forces de pouvoir). Cette approche par le système d'action et des relations permet également d'appréhender le « jeu » comme instrument de l'action organisée ». (ibidem, 79)

L'analyse stratégique adoptée par nos auteurs conçoit l'organisation comme un ensemble de « jeux structurés » les uns aux autres, c'est-à-dire, ensemble de stratégies possibles. Ici, le jeu (ou stratégies) est ce « mécanisme concret grâce auquel les hommes structurent leurs relations de pouvoir et les régularisent tout en leur laissant en se laissant- leur liberté », de façon à profiter des écarts pour créer de nouvelles opportunités et réaliser des transformations de l'ensemble du jeu. C'est pourquoi nos auteurs considèrent le jeu comme un instrument de l'action organisée. Cette approche qui restitue la place de l'acteur au sein de toute organisation ne minore pas pour autant le rôle du groupe dans la mesure où cette entreprise organisée s'inscrit prioritairement dans l' « action collective ». En cela, elle se complète avec l'approche historique qui elle, est réellement holistique.

La méthode historique ici sera appréhendée dans la perspective synchronique et diachronique. Diachronique dans la mesure où elle nous permet d'appréhender la coopération Cameroun-UNESCO depuis ses origines (1961), afin d'en remonter les faits marquants qui aujourd'hui, permettent l'intelligibilité. Aussi peut-on difficilement concevoir une explication qui ne soit à la fois génétique et historique. (Grawitz, op. cit, 422)

Bien entendu, il nous sied de mettre à la marge de notre démarche, « l'idole chronologique » qui conçoit l'histoire comme un rouleau ininterrompu. Aussi cette dernière qui généralement amène à considérer toutes les époques comme également importantes, et de ce fait considère tous les faits et tous les moments comme indifféremment dignes d'études, comme susceptible d'une même étude, ne s'aperçoit pas que certaines périodes sont plus caractéristiques et importantes que d'autres. C'est pourquoi nous convenons avec Lacombe que la constitution de « l'histoire science » est un ouvrage qui s'impose à notre temps. Ainsi,

plutôt que de dérouler mécaniquement et indéfiniment le tissu de la chronologie pure et simple des relations Cameroun-UNESCO, il nous faudrait plutôt rechercher des périodes et groupements explicatifs, d'une cohérence objective, afin de déterminer les vrais rapports.

Ce qui est possible avec la perspective synchronique, qui à travers la sélection et l'observation de l'ensemble de pratiques résultants de certains faits probants tels que les OMD, l'EPT, le programme de financement des radios communautaires et autres projets, constitue une option essentielle de notre travail. Et parce que le matérialisme historique applique les principes du matérialisme dialectique aux phénomènes de la vie sociale, à l'étude la société, et à l'étude de l'histoire de la société, cette méthode veut que les phénomènes soient considérés non seulement du point de vue de leur relation et de leur conditionnement réciproque, mais aussi du point de vue de leur mouvement, changement, développement, apparition et disparition. (Marx et Engel) En cela, nous comprendrions peut-être mieux pourquoi certains projets réussissent tandis que d'autres n'ont qu'une courte durée d'existence. Il s'agit en effet d'une méthode considérablement ancrée sur les faits et la réalité, fut-elle en mouvement, le fait social étant à la fois unique et historique. (ibidem : 393)

En effet, parce que notre étude porte sur l'impact de ladite coopération au sein de la société camerounaise pour l'essentiel, il importe de garder à l'esprit que « l'existence de l'homme en tant qu'être individuelle est indissociable de son existence en tant qu'être social » (Elias, 1987 :241). Mais si la méthode constitue « une conception intellectuelle coordonnant un ensemble d'opérations », très souvent est-elle associée à des procédés opératoires assez rigoureux et biens définis, et qui de surcroît, permettent d'appréhender les problèmes lorsque ceux-ci sont clarifiés. Il s'agit en un mot des techniques.

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