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Comment réussir sa transmission/reprise de petite entreprise de façon pérenne ?

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par Jean-Louis Mourot
Université Catholique de Lille (Iéseg Lille) - Master  2009
  

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Section 2 : La première rencontre.

Le déroulement de la première rencontre se concentre sur l'entreprise et sur la personnalité de l'interlocuteur. Un juste compromis doit être trouvé par les protagonistes. La phase de préparation a permis à chacun de définir les informations à obtenir, de même que les possibles points de connivence et antagonismes. L'ordre du jour sera fixé avant la rencontre.

Le principal objectif est alors de cerner la personnalité de son interlocuteur, en abordant tout autant le sujet de l'entreprise, que des faits d'actualité ou des sujets plus généraux, tels que la vie locale de la commune. Aborder certains sujets tels que la politique ou la religion est tout de même à proscrire, car sources de débats non constructifs. Même si le thème central de l'entretien a été fixé, discuter brièvement de certains sujets périphériques est un indicateur de confiance et d'assurance qu'éprouvent les interlocuteurs.

Les deux acteurs doivent rester eux-mêmes, afin que les bases de la relation soient stables, ce qui évite d'assister à de mauvaises surprises en aval du processus, souvent en compagnie des salariés...

En règle générale, le repreneur se présente de manière concise, puis laisse la parole au dirigeant cédant. Il montrera en effet ses compétences par sa capacité d'écoute et la cohérence de ses questions par rapport aux explications du cédant.

Le cédant présente le marché, réalise un point sur la situation actuelle de l'entreprise, justifie la stratégie employée, ainsi que sa politique sociale. Il expose aussi la structure organisationnelle et sa vision de l'avenir, s'il l'envisage de manière positive.

Dans le cas où il souhaite approfondir cette relation, il doit aborder, entre autres, le déroulement des évènements suite à l'annonce de sa cession aux salariés. Il décrit le climat social qui règne au sein de l'entreprise et ses ressentis (bonnes ou mauvaises surprises par rapport à leurs attitudes).

Ces éléments permettent de mettre en confiance le candidat repreneur. Il peut à son tour confier des informations au cédant, au niveau de son type de management et de certains évènements de sa carrière professionnelle, qui lui serviront étant donné la "carte génétique" (Lecointre) et les caractéristiques humaines décrites de l'entreprise.

Afin de gérer la relation, des règles de jeu communes sont établies, ce qui permettra aux protagonistes d'utiliser le "nous" lorsque des étapes communes sont abordées. La proximité, voire la complicité, se trouve ainsi mis en avant. Ces méthodes conduisent à une estime réciproque et une assertivité qui est indispensable au cours du processus de reprise. Elle consiste à faire partager ce que l'on éprouve et ce que l'on est. Il est alors naturel de faire apparaître des goûts et des repères culturels communs, qui vont approfondir la relation de confiance, réduisant le risque d'une rupture lors de la négociation ou de l'accompagnement. L'avancement au niveau du développement de la relation dépend aussi principalement de l'alchimie qui se dégage entre les deux acteurs.

Au terme du premier entretien, chacun est en mesure de cerner davantage le profil de son interlocuteur. Le concept du MBTI ® peut être utilisé afin de renforcer la complicité des intervenants. Ce test est le pilier des études permettant d'établir un bilan de personnalité sur la personnalité. Le "Myers-Briggs Type Indicator" a été développé par Katharine Cook Briggs (1875-1968) et Isabel Myers (1897-1980), après leurs études la théorie de Jung qui traite de la relation entre "l'inconscience" et la "conscience". Il en ressort 16 types de personnalités, allant du contrôleur au créateur.

Cette analyse est basée sur quatre caractères :

· Extraverti/Introverti

· Sensation/Intuition

· Pensée/Sentiment

· Jugement/Perception

Cette étape peut être source d'échanges riches et passionnants, ce qui permet de développer l'alchimie créée entre les protagonistes.

Grâce à cette rencontre, le cédant peut avancer sur ses deux objectifs : évaluer le potentiel de ce candidat à diriger son entreprise et estimer son souhait de voir cette personne lui succéder.

Le repreneur potentiel a obtenu quant à lui de nombreuses informations afin de mieux comprendre l'entreprise. Il peut, en se basant sur ses premières impressions et sur les déclarations de son interlocuteur, évaluer le pouvoir formel (headship) et informel (leadership) du cédant.

Si le calme persiste dans l'entreprise suite à l'annonce de son départ, l'acquéreur potentiel peut penser que le dirigeant actuel est un leader respecté, en qui les salariés accordent toute leur confiance. Lui succéder relèvera du défi dans le cas où il n'arrive pas à lâcher les rênes de l'entreprise, car il restera le seul et unique chef d'entreprise du point de vue des collaborateurs. Il sera donc primordial que le cédant insiste auprès des équipes sur le fait qu'il ne détient plus le pouvoir de décision et que son rôle se limite à un accompagnement.

Si le climat social se dégrade et que l'inquiétude prend le pas, le dirigeant n'a pas la pleine confiance des salariés. Un contre-pouvoir existe et rassemble les personnes qui dénoncent la décision du chef d'entreprise, ou sa méthode. L'intégration du nouveau dirigeant auprès des salariés sera facilitée, car son prédécesseur ne dispose plus de la même légitimité. Pour lui, l'inconnue afin d'acquérir une légitimité suffisante demeure au niveau de la transmission des informations de la part du cédant pendant la période de transition.

Cette évolution négative du climat social annonce des changements possibles au niveau organisationnel :

· des promotions pour les salariés-relais, personnes sur qui le nouveau dirigeant peut s'appuyer.

· des licenciements, pour les personnes qui s'opposent à la stratégie ou refusent le changement concernant les méthodes de travail.

A noter que si le cédant n'a pas encore annoncé à ses salariés la préparation de son opération de cession lors de la première rencontre avec son interlocuteur, ce dernier peut expliquer que cette action est bénéfique pour chaque membre du trio cédant/repreneur/collaborateurs. En fonction de la qualité de sa relation avec le cédant, il lui proposera directement cette méthode, ou bien par l'intermédiaire de leur conseil respectif.

Il est possible que le dirigeant refuse de révéler la cession, le candidat repreneur peut en déduire qu'il connaît probablement des problèmes relationnels au sein de l'entreprise, d'où une rupture de la relation de confiance. S'il se trouve seul à connaître ces difficultés de collaboration avec certains employés, un problème de management est probablement à l'origine de ce conflit. Il sera donc plus aisé pour le repreneur de s'imposer dans l'entreprise à la place de son prédécesseur, tout du moins si il dispose d'un bon relationnel.

Dans l'autre situation, où plusieurs salariés connaissent aussi des difficultés de collaboration avec ces mêmes personnes, l'origine provient des personnalités différentes de chacun, ou de fautes réalisées au détriment de collaborateurs. On constate donc un climat social difficile,

représenté par l'existence de différents groupes au sein de l'entreprise. Il se caractérise souvent par une baisse de la motivation et de la productivité, mais aussi de la prise d'initiative.

Le repreneur devra approfondir ce point au cours des phases suivantes du processus, notamment en rencontrant des salariés, sous peine de faire face à des problèmes imprévus lors de son arrivée de l'entreprise.

Pour le nouveau dirigeant, acquérir sa légitimité dépendra clairement de la personnalité de son prédécesseur (capacité à assumer le passage de témoin à son successeur) et du climat social (lié à la relation cédant/collaborateurs).

Gardant ce concept en tête, le repreneur potentiel sera donc vigilant quant à l'évolution du climat social et au détachement progressif du dirigeant par rapport à son entreprise, ce qui lui permettra d'aborder l'évaluation de l'entreprise de plus en plus objectivement.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld