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Comment réussir sa transmission/reprise de petite entreprise de façon pérenne ?

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par Jean-Louis Mourot
Université Catholique de Lille (Iéseg Lille) - Master  2009
  

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Chapitre 2 : Les principaux risques encourus liés à l'aspect humain lors des différentes étapes menant à la signature du protocole d'accord.

Au-delà du risque financier, les protagonistes font face, tout au long du processus, à des risques humains liés à leur propre personnalité, à la personnalité de leur interlocuteur et à la qualité de la relation qu'ils ont nouée.

Ce chapitre rend compte des différentes étapes de l'opération de transmission/reprise, depuis le premier contact avec l'interlocuteur principal jusqu'au départ du cédant. Grâce à l'analyse des résultats obtenus lors des interviews, l'objectif est de déterminer, lors de chaque phase, l'origine des risques humains pour le cédant et le repreneur, au sein du trio cédant/repreneurs/collaborateurs. Les réactions possibles des partenaires de l'entreprise (actionnaires, créanciers, clients, fournisseurs) seront aussi prises en compte dans cette étude. La première section est consacrée à l'environnement de l'opération, abordant les principes de transparence et de confidentialité des données dans la recherche d'un interlocuteur adapté et dans les échanges menant à la signature du protocole d'accord.

Les risques encourus par chaque partie ayant un impact direct sur la qualité de la relation cédant/repreneur sont abordés dans la deuxième section, tandis que la troisième section nous permet d'étudier les facteurs humains impactant sur le déroulement des phases d'analyse et d'évaluation de l'entreprise.

La quatrième section se concentre sur la phase de négociation, en particulier sur les méthodes utilisées par les différents acteurs afin de parvenir à un accord définitif.

Section 1 : Les risques liés au contexte de l'opération de cession d'entreprise.

Le contexte n'est pas seulement un environnement qui joue dans la construction des relations. On peut en effet distinguer plusieurs dimensions constituantes du contexte : "le cadre, la situation et l'institution" (Marc & Edmond, 2002).

Le cadre est déterminé par l'ensemble des éléments physiques et temporels qui servent de "fond d'écran" aux interactions. Ces facteurs ont clairement une portée culturelle et symbolique. On peut tout d'abord citer le secret dans lequel une entreprise va être mise en vente, dans le but de minimiser les pertes liées aux réactions et interrogations des employés et des partenaires de l'entreprise. Le cédant se trouve donc confronté à une situation contradictoire, où il se doit d'annoncer la mise sur le marché de la transmission de son entreprise afin de trouver un repreneur, tout en gardant secrète cette décision au sein de l'entreprise. Après avoir étudié des pistes dans le domaine familial puis en interne, la majorité des cédants ciblent un repreneur externe au sein de leur réseau de contacts. La dernière

solution consiste à travailler avec un cabinet de consultants, et rédiger éventuellement une annonce sur des sites spécialisés.

Afin de préserver au maximum la confidentialité de l'opération, le cédant doit accepter un nombre limité d'acquéreurs potentiels. Un engagement de confidentialité doit être signé à la présentation de l'entreprise. Un engagement simple permet au cédant de rendre les données qu'il communique confidentielles, tandis qu'un engagement réciproque est à l'origine de la confidentialité des données apportées par les deux acteurs. On peut citer entre autres les clauses de non-concurrence, non-débauchage (le repreneur potentiel s'engage à ne pas recruter de salarié de l'entreprise) et non-divulgation des informations du dossier de reprise, sauf à destination des conseils du repreneur, identifiés par le cédant.

Le constat général de cette étude est le suivant : les dirigeants qui s'apprêtent à céder sont plutôt d'accord avec les repreneurs rencontrés sur le fait de ne pas divulguer l'opération de cession/reprise en cours aux équipes. On trouve trois arguments à cela :

1) C'est la méthode la plus couramment utilisée. Le repreneur rencontre les personnes clés de l'entreprise pendant la phase d'analyse de l'entreprise. Ils les informent avant l'arrivée du repreneur à la suite de la concrétisation de l'opération, afin de leur montrer le rôle prépondérant qu'ils jouent et confirmer les liens de confiance qui les unissent. Les équipes sont effectivement informées le jour de l'arrivée du repreneur.

2) L'opération est plus facile à mettre en place car la discrétion est de mise pendant les phases d'évaluation et de négociation. Le cédant y voit plus de tranquillité et le repreneur la possibilité de se rendre dans les locaux et rencontrer certaines personnes, en se faisant passer pour un client (avec l'accord du cédant).

3) Quel serait l'intérêt, pour chaque partie, que soit annoncée la cession de l'entreprise aux salariés avant le début du processus de reprise ? En tant que repreneur ou cédant, ils voient dans cette démarche plus de points négatifs que d'avantages.

Dans le cas où la cession n'est pas annoncée, le principal inconvénient est qu'une discussion au sujet de cette opération peut être lancée par le dirigeant à un salarié en particulier, mais aucun salarié ne peut proposer sa candidature pour remplacer le chef d'entreprise. Nous étudierons les conséquences possibles dans la section réservée aux collaborateurs.

Certains cédants conseillent de rechercher le repreneur en priorité en interne car il est possible que la personne désirée ne se soit pas manifestée par respect ou par manque d'informations des intentions du dirigeant. Selon Alary-Grall, Estival et Pijaudier Cabot (2001), "lorsque le cédant prospecte parmi les candidats potentiels à la reprise, il doit se montrer discret : trop de communication nuit à la conclusion d'une bonne affaire." Ils confirment donc qu'une annonce

officielle de cession de petite entreprise peut engendrer une perte de confiance de l'ensemble des stakeholders (collaborateurs, clients, fournisseurs, créanciers, actionnaires...), et probablement une diminution du prix.

Préserver l'information sur l'opération prochaine de cession ne s'obtient pas en communiquant le moins possible, mais en divulguant l'information nécessaire à un nombre restreints de candidats sérieux à la reprise. Leur objectif est donc de cibler davantage les personnes recherchées, souvent par l'intermédiaire de cabinets de consultants. Il peut aussi avoir directement recours à des journaux et sites internet spécialisés, des cercles de repreneurs ou des organismes tels que les CCI.

Le cédant est en effet, dans la majorité des cas, l'initiateur de l'opération, ce qui lui permet de maîtriser son calendrier de départ de l'entreprise.

L'avis d'un coach accompagnant les acteurs de transmissions et reprises concorde sur ce point, mais part du principe que l'aspect financier ne doit pas être le sujet prédominant chez le cédant. Le départ de ce dernier sera délicat, il est donc raisonnable de mettre toutes les cartes de son côté afin de faciliter cette dernière étape, et qu'il reste ainsi en bons termes avec son successeur et ses collaborateurs.

D'autre part, la situation d'interaction se décrit comme le scénario qui organise les relations. Elle va principalement dépendre de la situation économique de l'entreprise, mais aussi du statut du dirigeant. L'entreprise est-elle dans une phase de croissance maîtrisée ? Le dirigeant agit-il sous la contrainte concernant son départ de l'entreprise ?

Un des acteurs de l'opération prendra une position de force dans la relation. Si l'entreprise est saine, il s'agit souvent du cédant, car il détient l'information, qu'il communique à son rythme. Mais le temps joue clairement en sa défaveur, dans la mesure où l'information se propage et où des signes peuvent alertés les employés ou partenaires de l'entreprise (changement de stratégie, de comportement...).

Enfin, le cadre et la situation s'inscrivent dans le facteur institutionnel. Chaque institution est caractérisée par certains types de rapports et de style relationnel.

Marc & Edmond (2002) affirment "que le cadre, la situation et les institutions se renforcent
mutuellement pour déterminer en profondeur les relations qu'ils tendent à favoriser".

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