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Une difficulté majeure en psychologie de la santé : comment appréhender des refus de soins chez des malades atteints d'une maladie grave et d'un syndrome dépressif ?

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par Veronique DI MERCURIO
Université Paris 8 - Master 2 psychologie clinique 2008
  

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A ETAT DES RECHERCHES SUR LA DEPRESSION ET LES CRISES
SUICIDAIRES DES MALADES SOIGNES POUR UN CANCER

A.1 Epidemiologie

De nombreuses études s'intéressent au syndrome de dépression en co-morbidité avec une maladie somatique grave et chronique en l'occurrence le cancer. Sans entrer dans les interrelations causales entre maladies psychiques et maladies somatiques, nous pouvons déjà mettre en évidence l'état des lieux de ces recherches du point de vue épidémiologique.

La dépression clinique est relativement commune parmi les malades atteints de cancer. En effet, tous les malades qui font face à un diagnostic mortel doivent surmonter une réaction émotionnelle douloureuse et une minorité substantielle développera une dépression. (Brown, 1986). Concernant le syndrome dépressif, la plupart des études montrent un taux très élevé de dépression chez les malades atteints de cancer avec une prévalence allant jusqu'à 80% (Nezelof et Vandel, 1998). Une étude de 100 patients hospitalisés pour un cancer a montré une prévalence de 56% d'état dépressifs et de 40% de maladie neurologique. (Levine et al., 1978)

Néanmoins, les symptômes de la dépression se présentent sur un large spectre, depuis la tristesse jusqu'au trouble affectif majeur. De plus, ils sont difficilement évalués car l'humeur des patients confrontés à des menaces pour la vie répétées est fluctuante, les traitements induisent de la fatigue physique et la maladie de la douleur. Les prévalences varient considérablement selon les études, de 0 à 58%. Les cancers du pancréas, des voies orales, des poumons et de la poitrine sont les cancers les plus corrélés avec la dépression. (Massie, 2004).

Si l'on consid»re uniquement certains signes du syndrome dépressif, on trouve que 47% des patients montrent une adaptation difficile au stress avec des troubles psychiatriques, dont la 2/3 est des troubles anxio-dépressifs, et 13% présentent une dépression majeure, en réaction au traitement ou à la maladie. (Grassi et al., 1996)

Pour tous les types de cancer, le risque dépressif est lié à plusieurs facteurs (Chochinov et al., 1995):

· une dépression dans la période qui précède la maladie avec 2 épisodes ou plus,

· des antécédents familiaux,

· la douleur mal contrôlée,

· des antécédents d'addiction à la drogue ou à l'alcool,

· des troubles métaboliques,

· et certains traitements,

· certains types particuliers de cancer. (tumeur du pancréas, tumeur au cerveau, cancer de la tête et du cou, les cancer des voies orales associés à l'alcool et au tabac),

· l'%oge avancé,

· et la phase terminale du cancer.

Plus particuli»rement, et concernant la maladie qui touche la patiente présentée en partie B, les études ont tenté de relever les facteurs prédictifs d'une dépression chez les patients atteints de myélome (Grassi et al., 1996):

· greffe de cellule souche,

· des troubles anxio-dépressifs au moment de l'admission à l'hôpital.,

· des troubles anxio-dépressifs pendant les jours d'isolement.

De plus, la dépression est associée à la mortalité de ces patients à la suite de la transplantation. (Loberiza et al., 2002)

Afin de pouvoir mieux prédire et donc anticiper le risque dépressif, qui aggravera le risque de mortalité, un outil diagnostic pour les malades atteints de cancer a été utilisé. Il a été trouvé que certains crit»res du Ham-D sont associés de mani»re significative à une dépression majeure (Guo et al., 2006):

· insomnie tardive,

· agitation, anxiété,

· symptômes génitaux et

· variation diurne.

Certains critéres du Ham-D se retrouvent plus frequemment chez des malades souffrant de cancer que la population générale :

· humeur depressive,

· insomnie moyenne,

· diminution du travail et des activités,

· ralentissement,

· symptômes gastro-intestinaux,

· symptômes somatiques divers,

· symptômes génitaux,

· perte de poids

· et troubles obsessionnels compulsifs.

Concernant le risque suicidaire, en tant que symptTMme de la depression, plusieurs etudes s'intéressent à la prevalence des conduites suicidaires chez les malades atteints de cancer. On a tout d'abord constaté que le risque suicidaire est deux fois plus élevé chez les personnes atteintes de cancer par rapport à la population générale. (Allebeck & Bolund, 1991)

Parmi une population de personnes atteintes de cancer, 32,2% des patients présentent des idéations suicidaires et 22,6% ont effectué une tentative de suicide. (DRUSS et al., 2000)

De plus, l'état psychologique de ces malades est perturbé, puisque 20% des patients atteints de cancer et décédés par suicide sont confus. (Walter & Zemer, 2004)

Etant donnée la prevalence importante d'état dépressif chez les malades atteints de cancer et son aggravation par des risques suicidaires, il est nécessaire d'étudier la particularité des crises suicidaires en cancerologie afin de savoir les gérer et éventuellement les prévenir.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault