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Une difficulté majeure en psychologie de la santé : comment appréhender des refus de soins chez des malades atteints d'une maladie grave et d'un syndrome dépressif ?

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par Veronique DI MERCURIO
Université Paris 8 - Master 2 psychologie clinique 2008
  

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A.2 La crise suicidaire en cancérologie

Bien souvent, les idéations suicidaires et passages à l'acte surviennent dans la phase d'aggravation d'un cancer. Pourtant, dans le cas de malades qui en sont encore au début du traitement et avec un bon pronostic, la crise suicidaire peut arriver à la suite de l'annonce du diagnostic (Lefetz et Reich, 2006).

En cancérologie, les actes suicidaires prennent des formes déguisées :

· conduites para-suicidaires comme refus de soins et refus d'alimentation,

· ou demandes d'euthanasie ou de suicide assisté.

Tout comme dans d'autre contexte, en cancérologie, la crise suicidaire est un état de détresse psychique intense dont le risque majeur est le passage à l'acte suicidaire. Elle prend plusieurs niveaux (Moron, 2000) :

· une idée ou une ideation suicidaire comme simple représentation mentale de l'acte suicidaire que tout un chacun peut éprouver.

· La conduite suicidaire touche des personnes qui « sans réaliser directement un geste auto-agressif, (les personnes) multiplient par leurs comportements les situations de risque oil parfois leur vie, ou en tout cas leur santé peut etre mise en jeu . « (Debout, 1996). L'idée de mort n'est pas totalement rejetée ou bien clairement souhaitée.

· La tentative de suicide : acte incomplet se soldant par un échec et traduisant une psychopathologie sous -jacente lorsqu'elle se répete. D'après la National Library of Medecine, « tentative non réussie de se donner la mort «.

· Le suicide (sui caedere, se tuer soi-même) : acte de se donner délibérément la mort, survenant souvent de maniere soudaine, brutale, inattendue et impulsive. D'apres l'OMS c'est un « acte délibéré accompli par une personne qui en conna»t parfaitement, ou en espére l'issue fatale «.

Nous nous limit erons dans ce mémoire aux conduites suicidaires en cancérologie. Lorsqu'un malade est atteint de cancer, une crise suicidaire possede certaines particularités propres au contexte de la maladie grave :

· Le para-suicide ou equivalent suicidaire est un acte extreme par lequel on adopte des conduites à risque pouvant conduire à la mort : refus ou arrest et

abandon des traitements, usage excessif d'alcool ou autres toxiques, conduite automobile dangereuse, etc...

· La demande d'euthanasie à une tierce personne par administration de médicaments ou par conseils.

· La demande de suicide médicalement assisté oü le patient se donne la mort lui-même mais le moyen est conseillé ou donné par une tierce personne.

Il existe des facteurs susceptibles de favoriser les conduites suicidaires des malades:

· Douleurs peu ou non contrôlées, symptômes incontrôlables (nausées, dyspnée, etc...),

· première année qui suit l'annonce du diagnostic,

· maladie avancée ou à pronostic péjoratif,

· localisation tumorale : poumon, ORL, pancréas, SNC,

· dépression, sentiment de désespoir, peur d'être une charge pour autrui, perte de dignité, pensées irrationnelles,

· confusion mentale, désinhibition,

· sentiment d'impuissance, perte de contrôle, perte d'autonomie, dépendance,

· antécédents psychiatriques personnes et familiaux : toxicomanie, trouble de la personnalité, dépression, TS, suicide familial., deuil récent,

· fatigue, épuisement, diminution des capacités,

· isolement social et familial.,

· sexe masculin et %oge avancé.

De plus l'usage des cortico
·des augmente de nombreux symptômes qui font partie des troubles anxio-dépressifs: l'anxiété, l'euphorie, l'excitation, le délire, la confusion et l'agitation.

Il a été constaté que les sentiments de désespoir et d'impuissance, ainsi que la perte de contrôle de la situation sont corrélés avec les idéations suicidaires.

Dans les cas les plus graves, des troubles tels que les états confusionnels, la désinhibition psychomotrice avec hallucinations, les pensées irrationnelles et l'absence d'objet libidinal sont fréquemment observés.

Certains auteurs proposent de décrire la souffrance psychologique de ces malades comme syndrome de démoralisation (Kissane, 2004) qui se caractérise par l'existence d'idéations suicidaires fluctuantes qui ne font que traduire la détresse existentielle caractérisée par le désespoir, la perte de sens, de valeurs et de buts accordés à la vie et aux activités quotidiennes.

Paradoxalement, la rémission, voire la guérison, peuvent aussi être vécues avec de la souffrance. Des auteurs parlent alors de syndromes spécifiques:

· le syndrome de Damocl»s (Koocher & O' Malley, 1981) qui s'accompagne d'un vécu d'abandon et de la crainte d'une rechute, au moment de quitter l'hôpital.,

· le syndrome de Lazare (Dhomont, 1988) touche les patients qui se sentent
rescapés d'une mort certaine et n'arrivent pas à se sentir tout à fait en vie,

· le syndrome dépressif de patient en voie de guérison. Celui-ci touche 20% des patients d'après Pucheu (1988).

Lors du soutien auprès du patient touché par un cancer, il est important de situer le cancer dans l'histoire du patient, tel que celui-ci l'interpr»te, et il a été constaté plusieurs situations assez courantes:

· la maladie est interprétée comme la conséquence d'une faute passée qu'il faut expier,

· ou le revécu de la maladie d'un proche avec une identification à celui-ci.

Dans les différentes approches psychothérapeutiques possibles, il a été constaté qu'il était important d'aider le patient à faire le deuil de son corps sain, d'exprimer son désir de mort et exprimer sa souffrance.

Sur le plan somatique ou chimiothérapeutique, la relaxation permet d'apprendre à gérer son anxiété et son stress, les anxiolytiques et antidépresseurs sont également préconisés, ainsi qu'une hospitalisation en situation de crise, sous contrainte si nécessaire.

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