En plus de la dépression réactionnelle à
l'annonce et à la gestion d'une maladie grave, il a pu être mis en
évidence que les conséquences des cancers ainsi que les effets
secondaires des traitements accentuaient la vulnérabilité
à la dépression des malades.
Des recherches récentes ont montré les effets
secondaires psychologiques des chimiothérapies sur les 2
dernières années. (Auroy et al., 2000). On y retrouve des
syndromes de détresse psychologique tels que l'anxiété et
la dépression, et des déficits cognitifs secondaires, avec un
écart entre la perception des malades et celle des médecins.
Les effets secondaires des traitements sont essentiels
à prendre en compte car ils conditionnent l'acceptabilité de
ceux-ci et l'adhésion des patients aux protocoles thérapeutiques
et aux recommandations médicales.
Les effets secondaires corrélés avec les risques
dépressifs sont les suivants:
· Fatigue générale ou syndrome
asthénique, douleurs et manque d'appétit associés aux
difficultés quotidiennes qui diminuent la qualité de vie.
· Détresse psychologique: anxiété et
dépression. Prévalence d'1/3 des patients qui ont une
psychothérapie dans certaines études.
· Atteinte des fonctions cognitives : concentration,
mémorisation, réflexion et langage et perdurent plusieurs
années après.
· Effets anticipatoires: nausées et vomissements
anticipatoires refl»tent un dégoüt conditionné des
patients avant la cure.
· Point de vue des patients : les médecins se
focalisent sur les effets somatiques indésirables et négligent
les effets secondaires du domaine psychologique ou social. Les migraines,
bouffées de chaleur, douleurs stomacales, myalgies et arthralgies sont
sous-estimées par les soignants.
Les approches comportementale et neurobiologique proposent de
baser le diagnostic de la dépression mélancolique sur les signes
comportementaux plutôt que cliniques. (Hadzi-Pavlovic, 1996) On concoit
depuis longtemps que le trouble dépressif contient un type biologique,
appelé dépression «endog»ne» ou
«mélancolique» et un ensemble de conditions
dépressog»nes résultant de facteurs sociaux. La
difficulté consiste à différencier le type de
dépression mélancolique sur la base des éléments
cliniques. Cet ouvrage décrit le syst»me CORE,
une approche basée sur les signes comportementaux et démontre sa
supériorité pour le diagnostic par rapport à ceux
basés sur les symptômes. Les auteurs sugg»rent que les signes
psychomoteurs observés peuvent indiquer la pathogen»se de la
dépression mélancolique qui implique les glandes basales et les
connections au cortex frontal.