3.5.4. Contraintes méthodologiques
La performance cognitive englobe les réponses
comportementales à des tâches de complexité
différente, aussi bien au niveau de la réaction psychomotrice
qu'au niveau de réponses nécessitant des fonctions cognitives de
haut niveau (par exemple mémoire, langage, fonctions exécutives).
Ces tâches sont clairement différenciées de l'humeur, de la
fatigue et du sentiment d'endormissement bien qu'elles y soient
corrélées. D'un point de vue méthodologique, mesurer les
rythmes circadiens dans la performance humaine est plus complexe que de mesurer
les rythmes circadiens de température ou la sécrétion
pinéale de mélatonine.
Deux problèmes principaux apparaissent dans la mesure
de la performance cognitive circadienne : le type de tâches
utilisé et les différences inter-individuelles de performance
à une tâche (Blatter & Cajochen, 2006)
3.5.4.1. Difficulté de la tâche
A première vue, il semblerait que la complexité
de tâche ne joue pas un rôle crucial dans la recherche circadienne.
La PVT (ou tâche de vigilance psychomotrice), très sensible aux
baisses de performances dues au manque de sommeil et à la variation
circadienne peut difficilement être considérée comme une
tâche complexe. Des tâches plus complexes testant les fonctions
exécutives sont susceptibles également d'être sensibles
à la perte de sommeil et à la phase circadienne.
Cependant, les résultats d'un des tests
neuropsychologiques les plus utilisés, notamment dans les processus
inhibiteurs, le test Stroop couleur de mots, montre des effets inconsistants
d'une étude à l'autre, indiquant un effet du mot de la
journée dans certaines études et pas dans d'autres. Une
explication pour ces résultats divergents est que le contrôle
exécutif n'est pas un processus unitaire mais plutôt des processus
indépendants qui sont reliés. La déprivation de sommeil et
le moment de la journée n'affecteraient dès lors que certaines
composantes du système exécutif (Blatter & Cajochen,
2006).
3.5.4.2. Différences inter-individuelles
On dénote des différences inter-individuelles
marquées dans plusieurs aspects circadiens et reliés au sommeil
de la physiologie tel que la longueur de la période circadienne (de
23,9h à 24,5h), dans le chronotype (matinal, vespéral), la
durée de sommeil ou encore la perte de sommeil. La plupart de ces
aspects sont liés à l'âge, aux traits de
personnalité.
Des études ont révélé que les
individus diffèrent dans leur propension au sommeil ainsi que dans la
baisse de la performance cognitive observée pendant une privation de
sommeil.
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