Contribution de la radio Belekan de Kati à la réduction de l'écart du taux brut de scolarisation entre filles et garçons en 2005-2006 dans la commune de Dio-gare, cercle de Kati, région de Koulikoro, Mali( Télécharger le fichier original )par Soumana dit Niah Thienta Centre de formation et d'appui conseil pour le développement (DELTA-C), Bamako, Mali - DESS (Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée) Master II 2010 |
PARAGRAPHE 3 : L'UNICEF
PARAGRAPHE 4 : L'UNESCO
Les partenaires venant d'horizons divers ont été impliqués dans la mise en cuvre technique et financière de la campagne radiophonique de promotion de la scolarisation des filles avec comme point focal le MEN. Cette complémentarité a permis : - de former plus de radios de proximité (une quarantaine) sur la problématique de la scolarisation des filles, - de d'utiliser plusieurs langues nationales pour la diffusion des messages, - de diffuser les messages de sensibilisation sur les antennes de plus de 100 radios de proximité sur l'ensemble du Mali, . SECTION 2 : L'EVALUATION DE LA
CAMPAGNE 40 UNICEF, Lettre d'engagement financier à la campagne radio, du 18 Juillet 2005 41 UNESCO, Campagne de scolañsation des filles, Septembre 2005, présentation PowerPoint, P2 42 UNESCO, Lettre d'engagement financier, 10 Août 2005 L'évaluation de la campagne radiophonique a porté sur trois aspects clés, à savoir : - l'évaluation des connaissances des populations sur la problématique de la scolarisation des filles, - l'évaluation de l'impact de la campagne sur le taux de scolarisation des filles, - et la comparaison de ces résultats à ceux de quelques années précédentes. PARAGRAPHE 1 : Impacts des messages diffusés sur
le niveau de a. Impact sur le niveau de connaissance des adultes L'évaluation des connaissances des populations adultes enquêtées au nombre de 76 sur un total de 100 personnes, s'est effectuée en deux étapes à savoir avant (pré-sondage, Juin 2005) et après la diffusion des messages (postsondage, Décembre 2005). Elle a permis d'apprécier l'impact de la campagne radiophonique en matière d'amélioration des connaissances (maîtrise mentale) des problématiques de la scolarisation des filles contenues dans les messages. Sur les 76 personnes adultes, 46 étaient des hommes soit (60,5%) et 30 femmes soit (39,5%). L'enquête s'est déroulée dans la commune rurale de Dio-gare, dans les villages de Dio-gare (50 personnes) et de Sotoly (26 personnes). Dans ces deux villages, HKI dispose de CE, qui facilitent la conduite d'activités comme les enquêtes. Pour mener l'enquête, les artères principales des deux localités ont été suivies et les personnes rencontrées sur ces voies ont constitué les répondants aux questions posées, sans distinction de sexe. Les modalités de notification et le questionnaire sont en annexe 1. La collecte des données, nous renvoie ainsi, à la quantification et à la qualification des informations issues du présent sondage. Les résultats sont ainsi compilés dans les tableaux No 4. Les questions et la codification des réponses sont en Annexe 1 Tableau N°4 : Résultats des sondages sur les connaissances des adultes enquêtés de Diogare et de Sotoly avant et après la diffusion des messages de promotion de la scolarisation des filles diffusés par la radio Belekan de Septembre à Novembre 2005 43. Appréciation Avant la campagne Après la campagne 43 Résultats de l'enquête réalisée par le chercheur Décembre 2005
Graphique 1 : Résultats en % du Pré et du Post-sondage sur les connaissances des adultes enquêtés de Dio-gare et de Sotoly sur les messages de scolarisation diffusés par la radio Belekan de Septembre à Novembre 2005. 40 60 50 30 20 10 0 Insuffisant Assez-bien Bien Très bien Avant la diffusion Après la diffusion Au regard des résultats du tableau et du graphique ci-dessus, il ressort une meilleure compréhension des problématiques de la scolarisation des filles de la part des adultes qui sont leurs parents directs : - 38% des adultes enquêtés, avaient des connaissances insuffisantes contre 9% au post-sondage, - les connaissances de 42% ont été jugées assez bonnes au pré-sondage contre 7% au post-sondage, - 15% au pré-sondage avaient de bonnes connaissances, contre 54% au post-sondage, - 5% avaient de très bonnes connaissances avant la diffusion contre 30% au post-sondage Ce constat prouve que les messages de sensibilisation en faveur de la promotion de la scolarisation des enfants en général et des filles en particulier, diffusés par la radio Belekan ont été écoutés et compris par les populations de la commune de Dio-gare. b. Points d'analyse des discussions des focus groupes
d'autres personnes, elles me disent que les messages de la campagne radiophonique ont attiré leur attention et qu'elles sont prêtes à inscrire tous leurs enfants (filles et garçons) à l'école. Souvent d'autres personnes évoquent des problèmes de moyens financiers les limitant dans cette volonté. Nous enseignant de la commune nous avons bien apprécié cette initiative. Nous vous suggérerons de venir en aide aux familles démunies qui ont la volonté d'inscrire leurs enfants (filles et garçons) à l'école par des actions de parrainage et d'autres appuis financiers ou matériels ». Sachant que tout changement de comportement commence par l'information, ceci peut être le présage d'un processus qui pourra se traduire à court, moyen et long termes par une inscription massive des enfants notamment les filles à l'école. En plus des témoignages ci-dessus, les adultes évoquent certaines raisons cidessous mentionnées, qui les motivent à inscrire leurs filles à l'école, à savoir : - les écoles primaires sont de plus en plus proches des populations rurales, cela contribue à faciliter l'inscription des filles, car derniers restent à côté des parents, ce qui n'était pas le cas les années passées, - avec la mis en place des Comités de Gestion Scolaires (CGS), dont les membres sont issus de la communauté, les parents des filles ont un regard sur la façon dont les écoles fonctionnent, ceci les motivent à inscrire leurs filles, - l'enseignement des langues nationales est évoqué par les parents comme des facteurs qui contribuent à démystifier les contenus enseignés aux enfants (filles et garçons) et renforcement leur confiance et les motivent à inscrire les filles, - les messages diffusés dans les langues maternelles des communautés ont contribué à renforcer leur compréhension, leur acceptabilité et leur exécution par ces dernières. c. Impact sur le niveau de connaissance des jeunes Sur la centaine de personnes interrogées, les moins de
18 ans chez les femmes Ils ont été enquêtés avec les mêmes questions que les adultes et dans les mêmes conditions. Le tableau ci-dessous contient les résultats obtenus. Tableau N°5 : Résultats du Pré et du Post-sondage des connaissances des jeunes enquêtés de Dio-gare et de Sotoly sur les messages de scolarisation diffusés par la radio Belekan de Septembre à Novembre 200544.
Graphique 2 : Résultats en % du Pré et du Post-sondage sur les connaissances des jeunes enquêtés de Dio-gare et de Sotoly sur les messages de scolarisation diffusés par la radio Belekan de Septembre à Novembre 2005.
Le tableau et le graphique ci-dessus renseignent comme pour les adultes que les jeunes ont eu une oreille attentive par rapport aux messages diffusés par la radio Belekan sur la problématique de la scolarisation des filles, plus que les adultes, car au post-sondage, 75 % d'entre eux avaient une très bonne connaissance des problématiques contre 30% chez les adultes. 44 Résultats de l'enquête réalisée par le chercheur Décembre 2005 Les groupes de discussions organisés avec les jeunes ont permis de savoir que les jeunes écoutent la radio en moyenne deux à quatre (2-4 heures) par jour, alors que les adultes totalisent un temps moyen d'écoute variant entre 1 heure et 3 heures. Il ressort également que les jeunes écoutent la radio en groupe. Ceci occasionne des discussions sous forme de débats sur des thématiques les concernant, ou ayant un lien direct avec leur vécu quotidien. Ainsi, l'analyse des résultats des jeunes apparaît comme suit : - 79% des jeunes n'avaient aucune information claire sur le problème de la scolarisation des filles au pré-sondage. Ce taux grâce à la campagne radiophonique, a été réduit à 8%, - au pré-sondage, 17% des jeunes enquêtés avaient des connaissances assez bonnes contre 0% au post-sondage, - 4% de jeunes au pré-sondage avaient de bonne connaissance, contre 17% au post-sondage, - au pré-sondage aucun jeune n'avait de très bonnes connaissances sur les problématiques de la scolarisation des filles, ce taux a été ramené à 75% après la diffusion des messages. Ceci est une contribution très encourageante et augure que les jeunes qui sont les adultes de demain inscriront toutes leurs filles à l'école au moment opportun. PARAGRAPHE 2 : Impact de la campagne sur le taux de
scolarisation La campagne radiophonique de promotion de la scolarisation des filles en plus de l'amélioration des connaissances des adultes et des jeunes sur le problème de la scolarisation des filles, a sensiblement contribué à augmenter le taux brut de scolarisation des garçons et des filles dans la commune rurale de Dio-gare (voir tableau 6 et Graphique 3 et Graphique 4 ci-dessous). Tableau 6 : Taux de scolarisation des Garçons et des Filles de 2001-2005
Graphique 3 : Taux de scolarisation des Garçons et des Filles de 2001-2005 2001/2002 1 2002/2003 2 2003/2004 2004/2005 4 2005/2006 5 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TBS Garçons TBS Filles De 2001 à 2006 la progression du taux de scolarisation est plus marquée chez les filles avec un gain de 12,3 % au cours de l'année scolaire 2005-2006, plus que chez les garçons dont la progression est à 4,7% (voir Tableau 7 et Graphique 4 ci-dessous). Au regard du bon niveau des connaissances acquises des parents exposés aux messages de sensibilisation, nous dirons que la campagne radiophonique a contribué à une plus grande inscription des filles à l'école dans la commune de Dio-gare. 45 CAP de Kati, Rapport de Rentrée 2002, P 3 46 CAP de Kati, Rapport de Rentrée 2003, P 5 47 CAP de Kati, Rapport de Rentrée 2004, P 4 48 Annuaire Statistique CPS/MEN, 2004-2005, Page 137 49 CAP de Kati, Rapport de Rentrée 2006, P 8 Tableau 7 : Progression des taux de scolarisation des garçons et des filles de 2001 à 200650
14 12 10 -2 -4 4 2 8 6 0 1 2 3 4 Garçons Filles
La lecture du Tableau 7 de même que du Graphique 4, indique que de 2001 à 2005, la progression des taux de scolarisation aussi bien chez les garçons que chez les filles n'a guère aussi été importante qu'au cours de l'année scolaire 2005/2006 - 2004/2005. Il s'agit de l'année scolaire qui a suivi immédiatement la campagne radiophonique. Au cours de cette année la progression a été de 12,3% chez les filles contre 3,3% pour 2002/2003 - 2001/2002, 1,2% pour 2003/2004 - 2002/2003 et de 0,4% pour 2004/2005 - 2003/2004. Cette situation 50 Résultats de l'enquête réalisée par le chercheur entre Décembre 2005 à Juin 2006 de réduction de l'écart de TBS en garçons et filles est due en partie à l'effet de la campagne radiophonique. PARAGRAPHE 3 : Impact des messages diffusés sur l'écart de taux de scolarisation des filles et des garçons année scolaire 2005-2006 Avec l'augmentation significative du taux de scolarisation des filles au cours de l'année scolaire 2005-2006, l'écart entre garçons et filles a été réduit de façon remarquable (voir Tableau 8 et Graphique 5 ci-dessous). Malgré cette réduction significative, l'écart entre garçons et filles reste préoccupant. Cette réduction de l'écart au cours de l'année scolaire 2005-2006 dans la commune de Dio-gare est due en partie aux effets immédiats de la campagne radiophonique. La tendance de la réduction de l'écart devrait se poursuivre à moyen et long termes. D'autres actions complémentaires doivent être initiées afin de renforcer ces acquis. La question de la promotion de la scolarisation des filles, pour une meilleure gestion doit être prise en charge par la collectivité locale dans le cadre du Programme de Développement Social, Economique et Culturel (PDSEC). Ainsi des actions précises inscrites dans un plan d'action à court moyen termes pour l'atteinte des objectifs assignés. Il s'agit là d'une question de justice sociale et de développement national, car faisant partie des axes stratégiques du Cadre Stratégique de réduction de la Pauvreté (CSRP 2007-20), ainsi formulé :51 « Axe 2 : Développer les ressources humaines et l'accès aux services sociaux de base. » Tableau 8 : Ecart entre les taux de scolarisation Garçons et Filles de 2001 à 2005
51 http://www.finances.gov.ml/direction_ccslp.php, p 1 52 CAP de Kati,Rapport de Rentrée 2002, P 3 53 CAP de Kati,Rapport de Rentrée 2003, P 5 54 CAP de Kati,Rapport de Rentrée 2004, P 4 55 Annuaire Statistique CPS/MEN, 2004-2005, Page 137 56 CAP de Kati, Rapport de Rentrée 2006, P 8 Graphique 5 : Ecart entre les taux de scolarisation Garçons et Filles de 2001 à 2005 25 20 15 10 5 0 2001/2002 1 2002/2003 2 2003/2004 3 Ecart 2004/2005 4 2005/2006 5 Ecart 2002/2003 2 2003/2004 3 2004/2005 4 52005/2006 2001/2002 1 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TBS Garçons TBS Filles Ecart Graphique 6 : Taux de scolarisation Garçons et Filles et les Ecarts de 2001 à 2005 Les informations obtenues à partir des discussions de groupes, ont montré que certaines catégories de populations ont plus réceptives aux messages que d'autres (qui ont inscrit plus de filles à l'école). Il s'agit : - les personnes (hommes et femmes) qui ont beaucoup voyagés, - qui ont séjournées dans la ville de Bamako pendant une certaine période de leur vie sur pendant leur jeunesses, - les personnes qui mènent certaines activités lucratives (commerçants surtout), Les personnes qui ont moins inscrits leurs filles à l'école sont entre autres : - les artisans, - les personnes qui ne pratiquent que l'agriculture ou le maraichage, - les éleveurs (qui ne sont pas fixés totalement), Aux regards de tous ces constats, les analyses suivantes des hypothèses sont faites : - La deuxième hypothèse, à savoir: la problématique de la scolarisation des filles contenue dans les messages diffusés par la radio Belekan est comprise par les populations de la commune de Dio-gare, est aussi vérifiée, elles ont inscrit un grand nombre de filles à l'école. - La troisième hypothèse intitulée : les messages de promotion de la scolarisation des filles diffusés par la radio Belekan de Kati ont contribué à réduire l'écart entre les taux bruts de scolarisation filles et garçons dans la commune rurale de Dio-gare durant l'année scolaire 2005 - 2006, comme les précédentes est également vérifiée, car l'écart de TBS entre filles et garçons a été réduits à 12,3% contre : > 20,8% en 2001-2002, > 23,3% en 2002-2003, > 20,6% en 2003-2004 et > 19,9% en 2004-2005. |
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