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Relation investissement-épargne privée en RDC

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par Franchement MUHINDO KAYITENGA
UNIGOM - Licence 2010
  

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I.2.2 Théorie générale d'une identité entre l'investissement et l'épargne

L'expansion se caractérise par un excès de l'investissement sur l'épargne et la récession se caractérise par un excès de l'épargne sur l'investissement.

Dans une série de conférence donnée en 1931 à l'Université de Chicago, JM Keynes donne son analyse de la crise économique et les remèdes possibles pour en sortir. Une abondance d'épargne peut avoir des effets néfastes sur l'économie et sur l'emploi en particulier. Avant de s'intéresser aux différences et aux fluctuations entre l'épargne et l'investissement, Keynes analyse les deux notions et trouve une identité entre les deux.

L'épargne est la part du revenu non consommé immédiatement. L'investissement permet de créer ou d'acheter des biens de production. L'investissement peut être matériel, c'est par exemple, l'achat de nouvelles machines de production, mais aussi immatériel, comme dans les services.

Deux grands courants de la théorie économique ont analysé les relations entre l'épargne et l'investissement. Dans les années trente, l'école autrichienne et F. Hayek en particulier, estiment que l'épargne doit être préalable à l'investissement, si non l'entrepreneur doit avoir fait recours au crédit, ce qui augmente son endettement.

Keynes a une vision complètement différente : pour lui trop d'épargne peut être nuisible à l'économie et c'est l'investissement qui détermine l'épargne notamment avec le processus du multiplicateur.

L'épargne peut-elle être identique à l'investissement ? L'identité étant une notion plus large que la notion d'égalité, comment Keynes peut-il affirmer cette identité ? Nous analysons d'abord l'ensemble des points de vue sur la question en essayant de voir leur évolution dans le temps:

-Pour les classiques (A. Smith, D. Ricardo, TR, Malthus) et aussi K. Marx, l'épargne de l'un permet à l'autre d'investir. Il y a identité entre l'épargne et l'investissement. L'épargne précède l'investissement.

- Quand aux néo-classiques, ils s'opposent à la pensée Keynésienne et reprennent la loi des débouchés de J.B Say « L'offre crée sa propre demande ». Pour Say, une augmentation de la production permet de distribuer un supplément de revenu. L'individu, plus riche, achètera plus de biens ou services, et facilite ainsi l'écoulement des nouveaux débouchés. C'est une économie basée sur l'offre qui servira de base aux néo-classiques. Pour eux, il y a égalité a priori entre l'épargne et l'investissement. L'Epargne est faite pour être investie.

Le revenu est égal à la somme de la consommation et de l'épargne et la demande est égale à la somme de la consommation et de l'investissement. Les néo-classiques en déduisent que le revenu est égal à la demande. C'est le taux d'intérêt qui permet de réaliser l'équilibre. L'augmentation du revenu permet de transmettre l'accroissement de l'offre à la demande.

Keynes réfute ces analyses où l'épargne égale l'investissement à priori et surtout où c'est l'épargne qui détermine l'investissement.

L'investissement peut-il conduire à l'épargne ? Keynes s'oppose à la logique de l'équilibre de marché, il préfère une approche par le circuit (demande-revenu-dépense). Pour lui, l'épargne est la différence entre le produit global et la consommation, et l'investissement est la différence entre le produit global et la consommation.

La condition d'équilibre I=S est-elle toujours vérifiée ? L'analyse faite par le Suédois G. Myrdal sur la distinction des valeurs ex ante et post permet de séparer les variables entre celles qui sont possibles ou souhaitables (ex ante) et celles qui seront effectivement réalisées (ex post).

Si nous nous situons ex ante, nous avons donc I ex ante=S ex ante (notés I*=S*) uniquement à l'équilibre, dans les autres cas, l'épargne des ménages n'est pas forcement égale à l'investissement des entrepreneurs. Cette notion doit être comprise en termes d'équilibre stable. Comme l'écrit, M. Herland, l'équilibre stable est une situation où les agents n'ont pas de raison de modifier leur comportement pour faire changer le système économique. Dans ce cas, l'épargne et l'investissement s'égalisent. Et comme l'équilibre est stable, on doit avoir égalisation des valeurs réalisées. Ce sont alors les variations du revenu qui permettent l'équilibre.

Dans le traité de la monnaie, Keynes définit autrement le revenu et l'épargne. Pour le revenu, Keynes n'inclut pas dans sa valeur le montant des pertes ou des profits anormaux. L'épargne est égale à la différence entre le revenu normal et la consommation.

S=I si le montant des profits ou des pertes est nul. « L'épargne des ménages a été compensée par les pertes des entrepreneurs ». Pour Keynes, la variable d'ajustement est le revenu et non le taux d'intérêt comme le prétend Hayek.

- Les classiques analysent l'épargne et l'investissement comme la même dose. L'épargne thésaurisée par un individu doit être utilisée par un entrepreneur. A chaque moment, il y a identité entre l'épargne et l'investissement. Les néo-classiques ne reprennent pas l'identité entre les deux notions mais font une analyse en termes d'égalité entre l'épargne et l'investissement. La variable clé des néo-classiques est le taux d'intérêt qui permet d'ajuster les deux niveaux. Comme dans le cas de l'équilibre général Warlasien une situation de concurrence pure et parfaite l'équilibre se fait spontanément sur tous les marchés. La relation causale qui s'établit entre l'épargne et l'investissement, va de l'épargne vers l'investissement. C'est l'épargne qui détermine le montant de l'investissement. Keynes s'oppose à cette égalité et reprend l'identité des classiques. Pour lui, la relation causale est inverse, c'est l'investissement qui détermine le revenu, et celui-ci permet, en fonction du partage que font les ménages entre la consommation et l'épargne, de déterminer le niveau de l'épargne.

G. Myrdal reprend le schéma Keynésien en l'enrichissant avec la distinction ex ante - ex post. Nous pouvons avoir une égalité entre les deux notions ex ante. Ce qui ex post n'est pas forcement réalisable.

Lorsque la valeur de l'investissement est supérieure à l'épargne des ménages, les recettes des entrepreneurs sont plus importantes que leurs coûts, et ils font donc un profit. Au contraire, lorsque la valeur de l'investissement courant est moindre que l'épargne des ménages, les recettes des entrepreneurs seront moindres que leurs coûts, et ils feront une perte.

Keynes dans la deuxième conférence des Harris, propose son analyse de la crise économique. Pour lui, les coûts de production des entrepreneurs qu'il définit comme étant les salaires, traitements, rentes et intérêts sont la contre partie des revenus des agents. A un coût de production correspond un revenu, Keynes établit une partie du revenu entre la consommation des ménages et l'épargne.

Cette même épargne sera utilisée par les établissements financiers qui peuvent la distribuer à d'autres ménages sous formes de crédit.

On reconnaît le processus causal Keynésien, le revenu permet de créer l'épargne qui entraîne un autre revenu qui est lui-même devisé en consommation et épargne. Keynes introduit la notion de déséquilibre après avoir réfuté l'égalité entre l'investissement et l'épargne. Il expose deux cas ; si le taux d'épargne est trop important, de fortes pressions peuvent diminuer le montant de l'épargne. Il prend l'exemple des chômeurs qui veulent continuer à consommer. L'Etat peut aussi désépargner et la production peut ainsi s'accroître.

En concluant, Keynes affirme que ce qu'il appelle l'équilibre de prospérité ne peut avoir lieu que si l'investissement est à niveau égal à celui de l'épargne nationale pendant la prospérité. Pour les classiques, l'épargne devient investissement au cours du temps. Pour les néo-classiques, c'est l'épargne qui détermine l'investissement, et la variable d'ajustement qui permet d'avoir une égalité entre les deux, est le taux d'intérêt. Pour Keynes, c'est l'inverse, c'est l'investissement qui détermine l'épargne et la variable d'ajustement et le revenu.

La distinction faite par G. Myrdal sur les variables ex ante et ex post, permet de clarifier l'identité ou l'égalité entre les deux notions.

Dans la théorie générale, et en fonction des définitions données par Keynes, il y a forcement identité entre l'épargne. L'investissement supplémentaire augmente le revenu qui lui-même permet un accroissement de l'épargne qu'équivalent à l'investissement initial. Pour les valeurs ex ante, la relation d'égalité entre épargne et investissement n'est vraie qu'à l'équilibre.

Dans les autres cas l'investissement des entreprises n'est pas automatiquement égal à l'épargne et l'investissement, c'est un point crucial dans la théorie Keynésienne surtout si on prend en compte la distinction faite par G. Myrdal sur les valeurs ex ante - ex post.

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