III.3. DISCUSSION DES
RESULTATS ECONOMETRIQUES OBTENUS ET IMPLICATION EN TERME DES POLITIQUES
ECONOMIQUES
III.3.1. Discutions des
résultats
La procédure du test de causalité reporte
des valeurs inférieures aux valeurs critiques, conduisant ainsi à
ne pas rejeter l'hypothèse de non causalité de l'épargne
privée et de l'investissement.
Ce résultat entre en contradiction avec la
prédiction du modèle théorique qui suggère Un effet
positif et significatif de l'épargne privée SUR
l'investissement.
Le résultat de test de causalité indique
que l'épargne a un effet positif et non significatif sur
l'investissement
Les banques offrent plus de crédit au secteur
privé lorsque l'économie connaît des taux de croissance
élevés. En fait, la croissance économique stimule la
participation des agents sur le marché du crédit, ce qui facilite
la création et l'expansion des institutions financières.
Ces dernières ayant plus confiance à
l'économie et anticipant la croissance à venir, se montrent
beaucoup plus généreuses.
Plusieurs éléments peuvent être
avancés pour expliquer cette incohérence empirique. Tout d'abord,
la non significativité de l'épargne privée et de
l'investissement pourrait s'expliquer par une insuffisance même du
crédit, résultant d'un rationnement du crédit tendant
à rendre l'offre inférieure à la demande.
L'absence de causalité entre épargne du
secteur privé et l'investissement nous amène à questionner
l'efficacité allocative du crédit. Autrement dit, l'absence de
causalité entre l'épargne privée et l'investissement
suggère que l'épargne serait allouée soit à des
usages ou à des projets non rentables, soit à des dépenses
de consommation ou d'investissement en biens durables dont l'effet n'est pas
immédiat.
III.3.2.IMPLICATIONS EN TERME
DE POLITIQUE ECONOMIQUE EN RDC
Bien que l'étude de la relation entre
l'investissement et l'épargne privée se heurte à certaines
difficultés, elle laisse entrevoir des belles perspectives quant
à la formulation d'une bonne politique économique.
Les implications de notre analyse sont claires.
L'efficacité du système bancaire dans l'exercice de ses fonctions
fondamentales d'intermédiation et de financement des activités
économiques constitue l'un des enjeux prioritaires pour faciliter une
croissance accélérée du secteur réel et permettre
à la RDC de jouer pleinement son rôle de locomotive dans le pays
de la SADEC et de la CEPGL.
Le développement des institutions de financement et
la qualité de l'affectation de l'épargne à
l'investissement sont des mesures qui doivent être mise en oeuvre pour
assurer, à long terme, une amélioration durable du niveau de la
production et du revenu des agents économiques.
Dans cette perspective, les institutions de micro-finance
ont un rôle important à jouer. Par leur capacité à
mobiliser l'épargne des ménages et à les redistribuer aux
pauvres, elles permettent aux agents privés d'entreprendre des
activités productives, contribuant ainsi à la croissance
économique. Cependant, il est important de souligner que le
développement financier ne peut garantir à lui seul une
croissance économique stable. Le développement financier sera
d'autant plus favorable à la croissance et à la réduction
de la pauvreté que l'environnement macroéconomique sera stable.
Il importe donc de garantir d'abord un climat de stabilité favorable
à l'investissement et à l'épargne.
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