Exploitation artisanale de l'or et développement en territoires de Mambasa et Wamba (province orientale, RD Congo)( Télécharger le fichier original )par Jean de Dieu AYBEKA KOPIKAMA Universite Catholique du Graben - Licence en Economie de developpement 2010 |
b) Les exploitants miniers artisanauxSur terrain, nous avons aussi constaté que les exploitants artisanaux se repartissent en deux catégories : les grands exploitants et les petits exploitants. A ces deux catégories, nous y avons ajouté les ouvriers journaliers qui sont associés d'une façon ou d'une autre au travail de ces deux premières catégories. Tous ne possèdent aucune structure de leur encadrement ni de défense de leurs intérêts. 1° Les grands exploitants Ce sont des orpailleurs qui sont les détenteurs des cartes d'exploitant artisanal en cours de validité pour la zone concernée et sont ainsi appelés propriétaires de la carrière ou PDG (Président Délégué Général). Ils possèdent généralement les facteurs de production et un fond de roulement plus ou moins élevé. Ce capital leur permet d'engager dans leur unité de production de la main d'oeuvre. Ces grands orpailleurs possèdent souvent des motopompes qui les aident à vider les puits pendant les travaux de creusage. Une grande partie de cette catégorie d'acteurs n'est pas novice dans l'activité. Ils ont déjà exercé ailleurs et leur ancienneté dans l'activité leur permet d'acquérir le fond de roulement, les moyens de production et les connaissances pratiques dans le lavage du fond limoneux contenant les particules d'or. En réalité, ces grands exploitants ont commencé pour certains en tant que petits exploitants, pour d'autres en tant que ouvriers ou même main-d'oeuvre gratuite au près de leurs parents. Dans tous les cas, ces grands exploitants ne sont pas venus sans avoir appris quelque part. A coté des grands exploitants, il existe aussi les petits exploitants dans les mêmes carrières d'or. 2° Les petits exploitants Ils sont les plus nombreux. C'est parfois même toute la famille au complet qui s'engage à l'exploitation de l'or. Pour la plupart, l'orpaillage se présente comme une stratégie de survie, « (...) un marché self -service et anarchique, à la limite de l'informel et duquel le pays ne tire en réalité aucun profit substantiel. Tout au plus permet-il aux masses désoeuvrées de s'assurer une certaine survie »53(*). La quasi-totalité de petits exploitants n'a pas d'autorisation d'exploitation. Ils exploitent soit dans la clandestinité (illégalité) soit dans des zones gérées par les grands exploitants qui ont des cartes d'exploitation artisanale. Dans l'incapacité de se procurer les moyens de productions de masse, ils se contentent de creuser la terre à la recherche de pierres ou encore de ramasser celles rejetées par les grands exploitants. Les grands exploitants et même quelques petits exploitants se font souvent aider par les ouvriers journaliers. 3° Les ouvriers journaliers Ce sont des jeunes, voire des enfants (filles et garçons) sans emploi. Ils offrent leur force de travail aux grands exploitants et aux petits exploitants moyennant une rémunération journalière. Leur travail consiste à creuser la terre, à transporter jusqu'au bassin où se fait le lavage et enfin à laver la terre. Les tâches des ouvriers sont souvent classifiées en fonction du genre. Les hommes sont affectés aux tâches qui nécessitent beaucoup de forces physiques. Ainsi, ils s'occupent du creusage de la terre et du lavage. Les filles quant à elles s'occupent du transport de la terre creusée et aussi à servir l'eau pour le lavage. Cependant, l'attribution de ces postes n'est pas figée. Il arrive que des filles lavent la terre ou encore que des hommes assurent le transport de la terre jusqu'au lavage. * 53 Le Quotidien kinois Le potentiel, dans son Edition 3679 du samedi 18 mars 2006. |
|