b)
Encadrement technique, financier et en formation par les partenaires non
étatiques
Pour atteindre ses objectifs, le SAESSCAM
devra collaborer avec les différents partenaires non étatiques
dans le secteur minier. En effet, les orpailleurs et autres acteurs qui
interviennent dans le secteur de l'orpaillage ressentent un besoin
d'encadrement à divers niveaux, notamment au niveau de la formation et
au niveau de l'accès au financement.
Il y a un fort déficit en formation
technique, l'essentiel de l'apprentissage se faisant sur le tas sans aucun
bagage théorique. Ceci est vrai aussi bien pour les creuseurs que pour
les femmes associées plus ou moins directement aux travaux d'orpaillage.
La formation technique est donc indispensable pour améliorer la
qualité de la production et même pour éviter les accidents.
En vue de préparer l'après mine, on peut commencer aussi à
initier des petits programmes d'apprentissage des métiers en vue de
diversifier les activités des acteurs dans ce secteur.
Le besoin en formation peut être
aussi résolu par l'alphabétisation fonctionnelle (en langue
locale), notamment pour les femmes (0% des diplômées D4, D6, G3,
L2). Elle a pour objectif de donner des notions de base en lecture,
écriture et calcul. Les villageois eux-mêmes savent que les
alphabétisés se débrouillent mieux, que leur cour est plus
propre, qu'ils se font moins rouler par les commerçants, etc.
D'ailleurs, il est très difficile à ceux qui ne sont pas
alphabétisés de suivre des formations, qu'elles soient
données en gestion ou dans d'autres domaines.
On peut aussi organiser de temps à
temps des formations en gestion et en management. Les orpailleurs, en
particulier, après des exercices de comptabilité
élémentaire se rendent compte du coût très
élevé de leurs dépenses sociales (funérailles,
fêtes religieuses, visites des parents, etc.). L'initiation à la
gestion (cahier d'entrée- sortie, estimation des coûts de
production) et au management est indispensable, même si beaucoup
prétendent avoir leurs comptes dans la tête. Cependant s'il faut
initier ces acteurs à la gestion, il faut tenir compte de
l'environnement et formaliser cette comptabilité avec des outils
facilement compréhensibles.
Selon nos enquêtes, 50% des
« mamans restaurants » dans les carrières d'or ont
démarré leur activité grâce à leur apport
personnel, 22,5% grâce aux emprunts contractés dans la famille,
15% grâce à la tontine, 10% grâce au crédit
fournisseur et 2,5% grâce à l'épargne traditionnelle
qui consiste souvent à transformer de l'argent en biens. Le besoin de
financement de leurs activités se fait donc sentir avec acuité.
Il en va de même des creuseurs proprement dits qui ont d'énormes
difficultés pour payer les permis d'exploitation et pour se procurer des
outils de travail.
La propension marginale à
épargner étant très faible (1,3) dans ces carrières
d'or, l'encadrement financier peut se faire donc en créant les caisses
d'épargne et de crédit (argent chaud) et en organisant le
crédit direct (argent froid) dans les milieux. Les coopératives
d'épargne et de crédit mutualistes insistent sur la
nécessité d'une épargne préalable (argent chaud)
avant l'octroi d'un crédit. Le crédit direct (argent froid) peut
se faire soit sous forme du modèle Grameen Bank (crédit
solidaire) ou les sommes prêtées sont garanties par des groupes de
caution solidaire soit sous forme des IMF (Institutions de Micro Finance)
spécialisées dans l'offre de crédit aux petites et micro-
entreprises.
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