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Exploitation artisanale de l'or et développement en territoires de Mambasa et Wamba (province orientale, RD Congo)

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par Jean de Dieu AYBEKA KOPIKAMA
Universite Catholique du Graben - Licence en Economie de developpement 2010
  

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b) Développement

La notion de développement reste floue car elle recouvre une large complexité. Aussi, vu la complexité du terme, nous avons voulu privilégier les concepts de développement local, de développement socio- économique et de développement durable étant donné leurs liens étroits avec le problème étudié.

1° Développement local

Le développement local, aussi appelé développement à la base, est un processus utilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités comme moteur du développement économique. Il est prôné dans les pays en développement en complément des mesures macroéconomiques et des grands projets. Le concept est apparu en France au milieu des années 1960 en réaction aux pratiques dirigistes de l' aménagement du territoire fondées sur des logiques sectorielles de filière. Le développement local n'est donc « (...) ni le fruit des décisions des pouvoirs publics ni le produit des mécanismes du marché, il s'enracine dans un terreau de plus en plus fertile, celui du monde associatif, qui bouillonne et canalise progressivement le flot de l'engagement citoyen, effrayé par l'irresponsabilité des marchés et découragé par l'apathie des élus »20(*).

Pour MUSONGORA SYASAKA21(*), avec la faillite de l'Etat en RD Congo, les initiatives de prise en charge de tout genre ont gagné du terrain. Les populations elles-mêmes cherchent à trouver des solutions alternatives à leurs problèmes. Ces initiatives sont considérées comme du développement local dont parle le Professeur KAMBALE MIREMBE dans sa thèse22(*). Pour ce dernier, c'est de préférence au niveau local qu'il y a lieu de mieux considérer les individus et les groupes sociaux comme des acteurs à part entière de leur développement, tirant part des opportunités à leur disposition, essayant de maîtriser leur destin et non comme des destinataires passifs d'un développement offert par l'Etat ou les projets.

Tout compte fait, nous pensons que le développement local, une des dimensions du développement, se manifeste à travers les petites initiatives locales entreprise par la population autochtone qui doit être active et vivant dans une cohésion sociale acceptable. Ces initiatives locales de développement, ILD en sigle, ne sont rien d'autre que des « petits projets dont le bénéfice peut revenir à ses membres et à la communauté. Par exemple une banque de céréales, un moulin a manioc, une forge, une pharmacie villageoise, un jardin, une pisciculture, un programme d'alphabétisation, un creusage des puits, (...) »23(*).

2° Le développement socio-économique

Le développement économique et social fait référence à l'ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires, ...) que peut connaître une zone géographique ( monde, continent, pays, région...). Ainsi, selon J. A. SCHUMPETER, dans son livre L'analyse du développement économique, le développement (socio- économique) est présenté comme « la mise en oeuvre des nouvelles combinaisons de moyens de production de telle façon que les conditions anciennes soient modifiées, que de nouvelles combinaisons créent de nouveaux produits, que de nouveaux marchés s'ouvrent, que la structure de marché se modifie. Ces diverses possibilités créent des révolutions productives »24(*).

Le développement socio- économique ne doit pas donc être confondu avec la croissance économique. Celle-ci est habituellement nécessaire ou consécutive au développement mais elle n'en est qu'un aspect. La volonté de concilier développement socio- économique et croissance a mené le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) à forger, à côté des indicateurs de développement traditionnels (produit national brut, PNB en sigle et produit intérieur brut, PIB en sigle), d'autres indicateurs, tels que l' indice de développement humain (IDH), qui prend en compte la santé, l' éducation, le respect des droits de l'homme (dont font partie, depuis 1966, les droits économiques et sociaux), etc. Quand les membres d'une collectivité locale exercent les activités qui génèrent un revenu leur permettant de satisfaire les besoins fondamentaux tels que la nourriture, l'habillement, la santé, l'éducation, ... on peut donc dire qu'ils sont sur la voie du développement socio- économique, une deuxième dimension du développement que nous abordons dans ce travail.

Tout développement, économique ou social, doit tenir compte aussi bien des générations actuelles que des générations futures pour qu'il soit durable.

3° Le développement durable

Selon le Professeur MAFIKIRI TSONGO25(*), le développement durable, en tant que la traduction actuellement la plus courante des termes anglais « sustainable development », a été défini en 1987 dans le Rapport « Word Conservation Strategy » comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : 1) le concepts de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels de plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et 2) l'idée de limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et avenir.

En citant un article de R. LELE, paru en 1991, le Professeur MAFIKIRI TSONGO énumère quelques objectifs principaux du développement durable :

- la reprise de la croissance ;

- la modification de la qualité de la croissance ;

- la satisfaction des besoins essentiels en ce qui concerne l'emploi, l'alimentation, l'énergie, l'eau, la salubrité ;

- la maîtrise de la démographie ;

- la préservation et la mise en valeur de la base de ressources ;

- la réorganisation des techniques et gestion des risques ;

- rendre le développement plus participatif.

Le concept de développement durable se fonde donc sur la mise en oeuvre d'une utilisation et d'une gestion rationnelles des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux des générations actuelles en tenant compte des générations futures. Le développement durable tient compte à la fois de la rationalité économique (norme économique), de l'équité sociale (norme socio- éthique) et de la contrainte des milieux physiques (norme scientifique).

Il existe d'autres concepts, pas de même importance, mais qui nécessitent aussi d'être définis pour bien comprendre les pourtours de notre sujet.

* 20 BERZOSA C. et al., Comment se construit la pauvreté, Ed. L'Harmattan, Paris, 2000, pp. 27-28.

* 21 MUSONGORA SYASAKA E., Mouvement associatif et dynamique de développement au Nord Kivu. Cas des associations de tendance religieuse en territoire de Beni et Lubero, Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master complémentaire en développement, environnement et sociétés, ULC, Louvain, 2007-2008, pp. 22-23

* 22 KAMBALE MIREMBE O., Echanges transnationaux, réseaux informels et développement local. Une étude au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, Thèse de doctorat en sciences sociales : développement, population et environnement, UCL, Presses Universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2005, p.84

* 23 CENTRE DE VULGARISATION AGRICOLE, La gestion des initiatives locales de développement, Ed. Centre de Vulgarisation Agricole, Kinshasa 2, 1991, p.101.

* 24 SCHUMPETER J. A., L'analyse du développement économique, cité par MAFIKIRI TSONGO, Cours de Théorie de développement, L1 Faculté des Sciences Economiques (Option : Economie de développement), UCG Butembo, 2009-2010, pp. 49-50.

* 25 MAFIKIRI TSONGO, Cours d'Economie d'environnement, L2 Faculté des Sciences Economiques (Options Economie rurale et Economie de développement), UCG Butembo, 2010-2011, p.6.

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