WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Préserver la compétitivité du football français face a une concurrence européenne accrue

( Télécharger le fichier original )
par Alexandre Wais
Université Paris Ouest Nanterre La Defense - Master Juriste Europeen 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

b. La Ligue de Football Professionnel prend la direction du football français

> La LFP participe à l'évolution de l'encadrement juridique du football professionnel

Alors que le domaine de compétence de la FFF tient à la promotion du football, la LFP est chargée de la << représentation, de la gestion et de la coordination des activités sportives à caractère professionnel des associations qui leur sont affiliées et des sociétés qu'elles ont constituées. »144

Aux termes de l'article 6 des statuts de la LFP, celle-ci est compétente pour << organiser, gérer et réglementer le football professionnel, financer les opérations ayant pour but d'assurer la promotion et du football professionnel, pour appliquer les sanctions prises à l'encontre des groupements sportifs et de ses licenciés, et enfin prendre la défense des intérêts matériels et moraux du football professionnel ».145

Concrètement, la LFP gère les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, la publicité sur les équipements sportifs et dans les stades, et autorise les équipes à utiliser des joueurs professionnels. Mais elle a aussi pour objectif de défendre les intérêts du football professionnel. Les évolutions majeures qui ont suivi la loi de décembre 1999 en sont la preuve : depuis 6 ans, le législateur a adopté plusieurs lois pour permettre aux sociétés

143 Citation de Jean-Pierre Escalette, nouveau Président de la FFF.

144 Articles 16 et 17 de la loi du 16 juillet 1984.

145 Article 6 des statuts de la LFP.

sportives d'évoluer avec plus d'aisance au sein d'un environnement ultra-concurrentiel, notamment sous la pression de cet organe qui est l'émanation des clubs professionnels.

A cela s'ajoute une action plus visible : la négociation des droits télévisés.

> La LFP fait exploser la valeur des droits télévisés

En vertu d'un décret paru en juin 2004, la LFP « commercialise à titre exclusif les droits d'exploitation audiovisuelle et de retransmission en direct ou en léger différé, en intégralitéou par extraits, quel que soit le support de diffusion, de tous les matches et compétitions qu'elle organise ».146

Selon des chiffres publiés par la LFP, les audiences moyennes des retransmissions télévisées ont presque doublé depuis 1999 pour atteindre une moyenne de 2,7 millions de téléspectateurs pour les matches diffusés sur Canal + au cours de la saison 2003/2004 (choix 1 et choix 3, alors que TPS diffusait le choix 2), soit 105 millions de téléspectateurs en cumulé sur la saison. Cet engouement de la part des français pour le football professionnel devait donc permettre aux clubs d'être avantagés dans la négociation de ces droits.

Toutefois, c'est la LFP qui a mené la négociation (et non les clubs) en qualité de mandataire unique au nom de l'ensemble du football professionnel français. Le rôle de la LFP est donc majeur puisqu'un faux pas pourrait porter préjudice à l'ensemble des clubs professionnel, dans la mesure où depuis quelques années ils retirent plus de la moitié de leurs ressources de la cession de ces droits.

Il semble cependant qu'elle ait su tirer le meilleur parti de ses responsabilités puisqu'au terme d'une bataille commerciale et juridique de longue haleine, Canal + a remporté face à son concurrent TPS, l'exclusivité des droits TV de Ligue 1 pour les saisons 2005/2006 à 2007/2008 pour la somme de 600 millions d'euros par saison.

Enfin, la Ligue s'est aussi investie au niveau de la négociation de leurs droits de
retransmission audiovisuelle par les clubs : ceux-ci sont en effet autorisés à négocier seuls

146 Décret n°2004-699 du 15 juillet 2004.

lorsque cela ne touche pas aux matchs en direct ou en léger différé.147 A cet effet, la LFP a édicté un Règlement Audiovisuel pour « organiser de manière rationnelle et homogène l'exploitation de leurs droits audiovisuels par les clubs afin de leur permettre d'optimiser au mieux l'exploitation des matches auxquels ils participent ».148 Ce règlement intérieur auxquels sont soumis les clubs leur donne un cadre pour négocier leurs droits concernant Internet, la téléphonie mobile, leur propre chaîne de télévision et les images des matchs auxquels ils ont participé dès lors qu'ils sont diffusés à compter de minuit le soir du match concerné. Pour assurer son respect, il est prévu que les clubs qui ne respectent pas leurs obligations pourront subir une sanction pécuniaire.149 Cet instrument intervient donc comme un outil de régulation a priori et tend à éviter une dérive de certaines sociétés dans la gestion de leurs droits.

> La LFP prend les rennes du football français

Lors de la première audition des comptes de la FFF dans les années 80, la Cour des comptes avait déjà fait remarquer que la FFF était dans les faits soumise à la ligue. Pour éviter que cela se reproduise, les relations entre les deux instances ont été formalisées par une convention établie pour cinq ans.150 La FFF est ainsi seule compétente en matière de déontologie, sécurité, formation ou pour la délivrance de licences, alors que la LFP bénéficie de l'autonomie financière administrative et sportive pour gérer le football professionnel.

Cependant, la situation de réussite et d'opulence de la LFP semble à nouveau faire basculer le pouvoir entre ses mains : en contrepartie de l'augmentation des engagements financiers de la ligue envers le football amateur adoptée en juillet 2005 lors de son assemblée générale à Monaco, la ligue a obtenu de la FFF qu'elle fasse aboutir d'ici 2007 plusieurs revendications :

- la création d'un championnat des réserves des clubs professionnels;

- « l'amélioration » du règlement financier de la Coupe de France ;

- l'indemnisation des clubs français lorsqu'ils mettent à disposition des joueurs pour participer aux matches de l'équipe de France ;

- la coopération entre clubs de National (3ème division) et les clubs de Ligue 1 ou de Ligue 2.

147 Article 3.2.2. du Règlement Audiovisuel du 17 mai 2005.

148 Préambule du Règlement Audiovisuel du 17 mai 2005.

149 Article 12 du Règlement Audiovisuel du 17 mai 2005

150 Convention entre la Fédération Française de Football et la Ligue de Football Professionnel du 30 juin 2002.

Autant de mesures vouées à développer la compétitivité du football français en prenant appui sur le formidable potentiel qui réside dans le football amateur grâce à une école de formation performante.151

En outre, la FFF ne sera pas libre de dépenser les nouvelles aides que lui a accordées la ligue : il s'agit en effet d'aides ciblées visant particulièrement la formation. Les sélections nationales de jeunes et espoirs français bénéficieront ainsi d'une nouvelle subvention de 2,5 millions d'euros dès 2006.

La LFP semble ainsi devenir le pilier d'un football français qui gagne en confiance : les clubs professionnels sont en passe de devenir de véritables compétiteurs et la relève tant en équipes pro qu'en sélection nationale a été favorisée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard