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Préserver la compétitivité du football français face a une concurrence européenne accrue

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par Alexandre Wais
Université Paris Ouest Nanterre La Defense - Master Juriste Europeen 2005
  

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1.1.1. Des clubs incapables de faire face à la concurrence européenne a. Une double surcharge fiscale

> Les charges sociales élevées par rapport aux autres pays européens

Selon le rapport Denis, en 2003, un joueur qui coûtait 100.000 euros par mois à un club anglais, espagnol ou italien, revenait à 172.000 euros pour un club français à cause des charges sociales supportées par ce club.3 Lors la saison 2004/2005, les clubs français ont ainsi versé 130 millions d'euros au titre des charges sociales, soit l'équivalent de 14% de leurs charges comptables.4 Comme le faisait remarquer Frédéric Thiriez, Président de la Ligue de Football Professionnelle (LFP), cet écart empêche les clubs français de << s'aligner >> sur les salaires proposés par nos voisins européens et de s'octroyer les services des joueurs les plus talentueux.5

3 Rapport de Monsieur Jean-Pierre Denis, Inspecteur des Finances, << certains aspects du sport professionnel en France >>, novembre 2003.

4 << Comptes des clubs professionnels, saison 2004/2005 >>, DNCG.

5 Article du 12 mai 2004, Frédéric Thiriez, « Le football français est le bon élève de l'Europe >>, La Tribune.

> L'impôt sur le revenu peu incitatif pour les joueurs

Comme le souligne le rapport Denis, il existait une double surcharge fiscale sur les clubs français : d'abord à cause des charges fiscales élevées, ensuite parce que la fiscalité française des ménages est dissuasive pour les personnes les plus fortunées, dont font partie les sportifs professionnels.

Sous réserve de l'application d'une convention internationale entre le pays d'origine du joueur étranger et la France, un joueur évoluant au sein d'un club français est réputé avoir son domicile fiscal en France au regard de l'Administration dès lors qu'il remplit au moins l'une des quatre conditions suivantes: 6

- si son foyer familial est établi en France ;

- si son lieu de séjour principal est la France ;

- s'il exerce son activité professionnelle en France ;

- si le centre de ses intérêts économiques se situe en France ;

En pratique, un joueur évoluant dans le championnat français remplit au moins deux conditions : l'exercice d'une activité professionnelle en France et l'habitation à titre principal en France. Un joueur professionnel, même étranger, sera donc toujours réputé avoir son domicile fiscal en France et conformément à l'article 4-A du Code général des impôts, il sera passible de l'impôt sur le revenu français à raison de l'ensemble de ses revenus (même provenant de pays étrangers).

En France, l'impôt sur le revenu est proportionnel, ce qui signifie que le taux d'imposition dépend essentiellement du montant des revenus perçus par le contribuable au cours de l'année. Le barème varie ainsi entre 0% et 48,09% du revenu imposable (le seuil maximal est atteint lorsque le revenu est supérieur à 47 932 euros).7 Or, le salaire d'un joueur de renommée internationale se chiffre en millions d'Euros. A titre d'exemple, la majeure partie des « galactiques » du Real Madrid touchaient en 2005 près de 6 millions d'Euros par an, somme qui pouvait être doublée, voire triplée grâce aux primes et aux revenus publicitaires (les gains annuels de Ronaldo étaient estimés à 19,6 millions d'euros pour la même année).8

6 Article 4-B du Code général des impôts

7 Attention : pour obtenir le revenu imposable, il est nécessaire de diminuer le revenu perçu de diverses charges et déductions puis de prendre en compte le quotient familial.

8 Estimation de France football, mardi 3 mai 2005.

Selon une étude publiée par INEUM Consulting, les salariés des clubs de football professionnel auraient versé au total près de 138 millions d'euros au titre de l'impôt sur le revenu (et 56 millions d'euros au titre des charges salariales).

Par ailleurs, s'il advenait qu'un joueur imposé à l'impôt sur le revenu français dispose d'un patrimoine supérieur à 720.000 euros, alors il serait aussi imposé au titre de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) dont le taux le plus élevé est de 1,80% pour la fraction supérieure à 15.000.000 d'euros.

L'impôt sur le revenu est peu attractif pour des joueurs aux carrières courtes (entre 6 à 10 ans) qui choisissent aussi, à salaire égal, le pays dans lequel ils seront les plus avantagés fiscalement.

b. Un statut juridique quasi-associatif

> Des ressources limitées

A cela s'ajoutaient des problèmes d'ordre strictement financier : l'association était seule propriétaire de la marque et le merchandising était interdit, ce qui empêchait les clubs de diversifier leurs revenus.

Ils n'étaient pas propriétaires de leurs installations sportives et ne pouvaient pas se faire garantir un emprunt ou un cautionnement par une collectivité locale pour acquérir de telles immobilisations.

> L'investissement découragé

Enfin, avant la loi de 1999, les clubs ne pouvaient ni rémunérer les dirigeants, ni verser de dividendes lorsqu'ils réalisaient des bénéfices, ce qui n'incitait guère les investisseurs à s'engager dans cette aventure risquée et coûteuse.

En outre, la cotation en Bourse était interdite, ce qui limitait le nombre d'investisseurs potentiels.

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