SECT II : LES OPPOSANTS AU
RÉGIME DE GBAGBO
Il faut distinguer dans cette section les héritiers du
Président Houphouët et les mouvements rebelles.
Les héritiers de Houphouët se réclament
tous de son idéologie mais se caractérisent différemment
dans leurs démarches
Par I : Les héritiers de
la pensée d'Houphouët
On fait ici le départ entre « fils spirituels
» à qui il est imputé d'être en
grande partie à l'origine de la crise, et Robert Gueï qui mit.fin
à la première république.
A- Les « fils
spirituels d'Houphouët
Par « fils spirituels », il faut entendre Alassane
Ouattara et Henri Konan Bédié Natif de Dimbokro au centre de
la côte d'Ivoire, Ouattara est nommé le 07 novembre 1990, Premier
Ministre pour conduire le redressement. Présenté par le
régime d'Abidjan comme le commanditaire de l'insurrection de septembre,
Alassane Ouattara, 60 ans fait figue de principal opposant politique au
Président Laurent Gbagbo Musulman, cet ancien directeur adjoint du Fonds
Monétaire International (FMI) est entré en politique en 1990
à la demande du Président Houphouët. Depuis près de
dix ans, la vie politique est dominée par la question de son
«ivoirité ».
Au cours de sa carrière de haut fonctionnaire, il a
occupé en effet plusieurs postes au titre de la haute Volta, actuel
Burkina Faso. Les Présidents successifs invoquant sa nationalité
douteuse, l'ont empêché de se présenter aux
élections de 1995 et de 2000. Pour assurer son accession au pouvoir, il
a fondé le Rassemblement des Républicains (RDR), le principal
parti d'opposition. D'abord réfugié à l'ambassade de
France lors des affrontements de septembre, le Dioula cristallise sur son nom
les clivages religieux et ethniques du pays. Henri Konan
Bédié quant à lui arrivé au pouvoir après 13
ans de dauphinat, s'est enfermé dans une suicidaire politique
d'ivoirité pour contrer son principal rival Alassane Ouattara. Le
concept a été monté par un groupe d'intellectuel et
d'experts pour définir l'ivoirité Akan. Son obsession anti
-Ouattara devient presque pathologique : le 28 septembre 1999, Alassane
Ouattara est poursuivi pour usage de faux. La surenchère ivoiritaire va
conduire à des excès à tous les stades de la
société ivoirienne. En 1994, il promulgue un nouveau code
électoral, selon lequel pour être éligible, tout candidat
à la présidence « doit être ivoirien, né de
parents ivoiriens eux-mêmes ». Un pan entier de la
société ivoirienne se retrouve «désivoirisé
». Aujourd'hui, si la situation n'était pas confuse, voire
légitimiste, Henri' Konan Bédié aurait probablement pu
trouver matière à satisfaction dans la crise qui secoue le
régime de Gbagbo car il prendrait ainsi sa revanche sur le putsch de
1999. Ce qui regroupe ces deux hommes c'est qu'à un moment donné
ils se sont tous réclamés de la pensée du
« vieux » mais l'ont peut- être vulgarisée
différemment.
A la lumière des mécontentements du
régime Bédié, Gueï s'infiltre et le régime de
Bédié tombe dans l'indifférence générale.
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