I.4.2.3 Le
rôle des pistoletographes
Il s'agit en fait de jeunes adolescents ayant la
volonté de se libérer des injustices qui s'abattent sur eux
à tout moment. Ils se portent volontaires pour aider Chaïdana
à lutter contre le tyran oppresseur qu'est le guide. Aidée par
les jeunes pistoletographes qui se chiffrent à plusieurs centaines,
Chaïdana peut organiser une « véritable campagne
d'écritures » dont l'objet primordial est d'écrire des
injures et toutes sortes de menaces sur les murs et les maisons de Yourma.
Certains de ces pistoletographes, les moins craintifs sont parvenus à se
faufiler chez les grands du régime et à écrire sur leurs
maisons et même sur leurs corps. Cette campagne d'écriture est
terrible et bien préparée.
« Elle acheta de la peinture noire pour trois
millions, engagea un gérant avec fausse mission de revendre la peinture.
En réalité, elle organisa une véritable campagne
d'écriture. Elle recruta trois mille garçons chargés
d'écrire pour la nuit de Noël à toutes les portes de Yourma
la célèbre phrase de son père : « je ne
veux pas mourir cette mort ». Le beau bataillon de pistoletographes
avaient fonctionné à merveille : ils avaient pu
écrire la phrase jusqu'au troisième portail des murs du palais
excellentiel. Certains d'entre-eux, les plus audacieux sans doute, avaient
réussi à écrire la phrase sur le corps de quelques
responsables militaires tels que le général Yang, le Colonel
Obaltana, le lieutenant Colonel Fursia et bien d'autres. Amedandio disait avoir
écrit la phrase sur mille quatre-vingt-dix uniformes [...] Et Amedandio
proclamait [...] qu'il écrirait la phrase sur le cul du Guide
Providentiel » (V.D. : 44-45).
Ces jeunes pistolétographes s'illustrent
également par les tracts dont ne cessent d'inonder les rues de Yourma et
où ils jurent de traîner le guide nu dans toute la ville.
Nous voyons donc, en somme, que les guides se heurtent
à une résistance bien organisée, menée par Martial
qui continue à apparaître sur scène même après
sa mort. Le règne de ces guides n'allait pas se terminer en
beauté car le pays devait se scinder en deux camps, la Katalamanasie
d'un côté et le Darmellia de l'autre.
|