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Le politique et l'écriture a travers La vie et demie de Sony Labou Tansi sous la supervision de prof. Josias Semujanga

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par Emmanuel NDUNGUTSE
Université Nationale du Rwanda - Licence en Langue et Litterature francaise 2001
  

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III.1.2.2 L'ironie

Pour Dällenbach et Jean Ricardou, l'ironie consiste à « exprimer une chose par son opposé, son contrarium »76(*). Ce procédé est beaucoup exploité dans le roman que nous analysons. Ainsi, à titre illustratif, quand le guide providentiel était frappé par l'impuissance sexuelle, le narrateur nous apprend qu'il faisait son amour avec Chaïdana à l'aide des doits et celle-ci se montrait satisfaite :

« je ne peux plus me passer de toi, de ton odeur amère... ça me suffit, l'orgasme digital. Ça me suffit aussi que tu m'éparpille que tu me barbottes, que je gémisse, que je vibre sous son poids » (V.D. : 56).

Ces mots de Chaïdana ne sont que simple ironie car l'idée qui suit à la même page montre clairement que Chaïdana mentait. Elle avait espéré un enfant avant de mourir. A la page 106, le narrateur nous informe que Monsieur l'Abbé : « ne péchait jamais des reins. Sa queue savait se taire selon la volonté du Seigneur. Les réalités de la chair ne venaient qu'après celles de l'esprit. Le bas de son corps avait été réduit en respectable silence » (V.D. : 106).

Ces mots ne sont qu'une information ironique car à la page suivante, le narrateur ne tarde pas à nous dire que devant Chaïdana :

« Monsieur l'Abbé était un mal incomparable, il avait ajouté quelque chose d'indicible aux bruits de son corps et creusé un délicieux vide dans son ventre. A vrai dire, devant Monsieur l'Abbé, Sir Amanazavou était un zéro sexuel tout rond. Elle l'avait gardé au lit tout le lendemain, ne l'avait lâché que le soir vers l'heure du dîner » (V.D. : 118).

Au sujet des indépendances africaines, le narrateur dit que « ce sont les seules prières de noirs que Dieu avait écoutées » (V.D. : 112). Le ton est ironique et moqueur parce que l'idée qui continue dans les pages suivantes est que les Africains ont lutté pour l'indépendance sans être prêts à en prendre la responsabilité. Les noms que Sony Labou Tansi donne à ses personnes dans La Vie et demie revêtent aussi un caractère ironique. Il y a par exemple « Guide providentiel », « Henri-au-coeru-tendre », apparemment par leurs noms, ce sont des bons rois, mais ce sont des guides les plus criminels de la République Katalamanasienne. Les exemples sont nombreux, on pourrait mentionner beaucoup d'autres ; mais contentons-nous de ceux cités pour donner place à d'autres points particuliers que nous trouvons dans La Vie et demie, comme l'animalisation humaine.

* 76 DÄLLENBACH, L. et RICARDOU, J., Problèmes actuels de la lecture, Paris, Ed. Clancier-Guénaud, 1982, p. 123.

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