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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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1.5 Essai d'appréciation critique de la place réservée aux chants de recueils

Dans les lignes précédentes, nous venons d'examiner la place réservée aux chants de recueils dans la liturgie du culte protestant. Nous avons fait cet examen par rapport à la liturgie des cultes de quelques paroisses choisies parmi les Églises membres l'ECC à Kinshasa. Il est vrai, et nous nous en sommes rendu compte, que si le chant d'ensemble, en principe, celui de recueils protestants est toujours présent dans la liturgie de nos cultes, c'est bien celui de la variété commerciale qui prédomine dans le culte protestant à Kinshasa. Si lors du culte dominical, on peut encore retrouver quelques chants de recueils dans une faible proportion, les cultes de la semaine et les grands rassemblements sont encore sous l'influence des chants de louange et d'adoration populaires.

Il convient, à présent, de tenter d'apprécier de manière critique la place réservée aux chants de recueils et de relever certaines raisons avancées qui militent à l'effacement de ces chants traditionnels dans nos cultes. C'est en quête de la revalorisation et la sauvegarde de ces chants que nous faisons cette appréciation qui, au delà de l'examen de la place, tente de relever les implications des chants de recueils dans le culte protestant d'aujourd'hui. L'objectif ici est d'encourager l'utilisation des chants de recueils protestants dans le culte protestant à Kinshasa.

Rien ne peut remplacer la participation à la liturgie vivante431(*), et d'aucuns savent qu'à la participation vivante d'une liturgie, le chant y est pour quelque chose. Il apporte beaucoup dans la liturgie du culte. Les protestants, qui sont nés avec les chants liturgiques, ne se privent pas de ces derniers dans la célébration de leurs cultes car le chant constitue l'élément capital d'un culte. Il agit avant ou après la prédication ; avant, pendant et après l'administration des sacrements ; pendant les grands ou simples rassemblements ; lors de la dévotion individuelle ou collective. Dès lors, la place qui lui revient ne peut qu'être toujours appréciée.

Ainsi, si la place du chant dans la liturgie des paroisses suivies est en général bien manifeste, la place des chants de recueils ou chants d'ensemble dépend de la particularité des cultes organisés. Ils sont significatifs de par leur présence dans la liturgie du culte dominical ; ils couvrent la liturgie de l'administration des sacrements, et celles des fêtes. Il faudra mettre en valeur l'utilisation des chants de recueils dans le culte protestant à Kinshasa. Il se trouve qu'ils sont indispensables au centre du déroulement du culte individuel mais bien plus du culte collectif. Toutefois, leur fréquence n'est pas aussi significative lors des grands rassemblements, dans la liturgie abrégée des cultes de la semaine voire dans les répertoires des chorales liturgiques d'aujourd'hui. Des raisons peuvent être avancées. On constate qu'il se lève un antagonisme interne dans le domaine hymnologique au sein de l'Église à Kinshasa. Celui-ci expose en conflit tacite les forces en présence : d'une part les admirateurs des chants de recueils protestants car gardiens de la tradition musicale protestante, et les admirateurs de la musique chrétienne de variété qui semblent aujourd'hui réduire à néant celle de la tradition protestante dans les rassemblements cultuels. Ce deuxième groupe d'admirateurs se veut être celui des modernistes dans la vision du chant liturgique en milieu africain. Ils pensent que les chants de recueils missionnaires n'ont pas de chaleur ; ils refroidissent les cultes ; ils n'ont pas d'esprit africain ; ils ne n'offrent pas l'occasion de célébrer Dieu avec les cris et la danse ; ils ne véhiculent qu'une théologie d'emprunt, de ce fait étrangère à nos réalités d'africains ; ils ne sont pas toujours l'expression d'une foi authentique en Christ, sous la mouvance du Saint-Esprit des derniers temps qu'avait annoncés le prophète Joël. Les chants de recueils protestants, soutiennent-ils, sont la production mieux la création des anciens colonisateurs et marchands de la traite négrière qui a déshumanisé l'homme noir africain. C'est ainsi qu'il appelle au renouvellement du chant liturgique et peut-être de la liturgie elle-même aussi. Mais face à cet appel au renouvellement, devons-nous nous empêcher de soulever quelques interrogations sur cette conception qui voudrait tout changer, tout renouveler, tout contextualiser voire tout conceptualiser? Ne voyons-nous pas là le risque d'une marche en avant vers des quelconques syncrétismes où tout de la musique d'Église et /ou de la liturgie ne se constituerait que sur les fonds culturels, socio-économiques et spirituels sans trop exiger la dimension de la doctrine chrétienne qui octroie à la musique du culte sa valeur comme une musique pour la liturgie du culte ?

* 431 B. LAURET, F. REFOULE., Initiation à la pratique de la théologie, Paris, Cerf, 1987, p.157.

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