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La valorisation des sociétés françaises introduites sur les nouveaux marchés de la Bourse de Paris

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par Hady KANE DIALLO
Université de Jendouba Mali - Maitrise en finance 2009
  

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3) Le modèle de Bates

Ce modèle prolonge l'approche développée par les auteurs Gordon et Shapiro en ce sens qu'il reprend la même hypothèse de croissance du dividende à un taux constant g, et donc l'hypothèse de stabilité du P/O. la différence réside dans le fait que la période n devient une probabilité définie par un nombre d'années déterminé.

Ainsi le modèle de Bates va permettre de calculer la valeur actuelle d'une société en tenant compte des bénéfices et du taux de distribution des dividendes, au lieu du seul dividende.

La valorisation de Bates se construit sur une logique comparative. En effet, elle va s'exprimer en fonction d'une réalité constatée sur le marché et en référence directe avec le prix actuel du marché.

Cette logique comparative se développe en trois temps :

- (1) l'entreprise concernée appartient à un secteur ou à un échantillon de référence, dont les caractéristiques de marché sont connues. Ces caractéristiques sectorielles recouvrent le PEo (Price Earning ratio de l'année de référence), le pay-out, le taux g de croissance du bénéfice pendant n années, le taux t de rendement exigé sur le marché (taux de rentabilité spécifique du marché actions). Ces données réelles vont permettre d'exprimer le PE n, c'est-à-dire le Price Earning ratio théorique du secteur en n ;

- (2) au-delà de l'année n, limite de l'horizon de prévisions des analystes sur la société, il est posé par hypothèse que les prévisions de croissance de résultat et de pay-out de la société ne peuvent se distinguer de celles du secteur. Dans ces conditions, les prévisions du secteur et les prévisions de la société se confondent. Cette affirmation essentielle de l'approche de Bates permet de considérer que la valorisation théorique du secteur et de la société sont identiques à l'année n, soit : PE n secteur = PE n sociétés ;

- (3) avec cette valorisation théorique de la société à l'année n, et avec les prévisions spécifiques des analystes de 0 à n sur la croissance des résultats et sur le pay-out, il est possible de déterminer le PEo, valorisation théorique actuelle de la société.

Ces trois hypothèses nous permettent de construire la relation suivante :

PEo réel secteur(1) ?PE n théorique secteur = (2) PE n théorique Sté ? (3) PEo théorique Sté

L'originalité de la méthode de Bates est de ne pas développer d'hypothèses simplificatrices sur la formule d'Irving-Fischer. Elle recouvre plutôt un important travail de mise en forme, tout particulièrement lié à un souci de résolution rapide à l'aide de tables (les tables de Bates) proposées à l'origine en annexe du développement de la formule de Bates. L'approche de Bates commence à partir de la formule suivante de distribution des dividendes :

P/Oo = D1 /Eo

Avec :

- P/Oo le pay-out de l'année en cours ;

- D1 le dividende encaissé à l'année1 ;

- Eo le résultat de l'année 0.

Pour faciliter cette présentation, il est retenu un taux de croissance g du bénéfice et un P/O constants. Dans le cadre d'une utilisation concrète, la variation de ces deux paramètres justifie le développement d'un calcul basé sur plusieurs séquences successives.

Ces hypothèses de présentation sur g et P/O permettent de considérer que :

Avec E i le bénéfice de l'année i ; et

Ainsi, en utilisant la formule d'Irving-Fischer :

Où, pour mémoire, l'indice o caractérise l'année présente (celle où l'on fait l'évaluation).

En mettant D1 / (1+g) en facteur, on obtient :

Comme D1 = Eo * P/Oo ; et que ;

L'équation précédente devient :

Avec PEo = Vo / Eo ; et PE n = Vn /E n ;

L'équation précédente devient

:

Soit aussi :

Pour reprendre la présentation originale de Bates, posons :

M = PE n ;

m = PEo ; et

Puis, les deux paramètres propres aux tables de Bates :

Nous obtenons ainsi l'équation originale de la formule de Bates :

M = m A - (d) B

Soit, d'une façon plus explicite :

Ou encore :

Les tables de Bates apportent une résolution rapide de cette équation par une lecture immédiate des valorisations des paramètres de calcul A et B en fonction de n, t et g. Il est également important de souligner que l'utilisation d'une machine à calculer programmable permet aujourd'hui de déterminer directement le résultat. En effet, la généralisation de l'usage de ces machines à calculer explique pour une large part la grande fréquence d'emploi de cette méthode d'évaluation.

Par cette facilité d'emploi et son fondement théorique, le modèle de Bates s'est imposé comme une méthode usuelle d'évaluation du marché boursier. Ainsi, on peut souligner son utilisation quasi systématique pour justifier la valorisation des titres lors des introductions en bourse sur le Second Marché. Il faut simplement rappeler que le véritable enjeu de la formule de Bates porte sur la pertinence de la détermination de l'échantillon de référence. Le PE(n) de la société est déterminé théoriquement par projection dans le futur de données réelles et des hypothèses des analystes.

La méthode de Bates s'appuie pour l'investisseur sur des flux théoriques : les résultats, ce qui est une faiblesse dans la mesure concrète du retour sur investissement. Par contre, cette méthode intègre deux composantes de valorisation du marché : le taux de capitalisation actuel des bénéfices (PEo du secteur), et le taux de rentabilité spécifique des actions (le taux d'actualisation t).

3) Le modèle de Holt

Le modèle de Holt répond à la critique faite au modèle de Bates en ce qui concerne l'hypothèse de perpétuité de la croissance des dividendes puisqu'il ne la reprend pas. Au contraire, ce modèle a pour objectif de déterminer la durée (forcément limitée) de croissance exceptionnelle de la société implicitement contenu dans son Price earning ratio.

Le principe de cette méthode, qui doit permettre d'échapper partiellement à la difficulté du choix du taux d'actualisation, est de comparer le P/E relatif de la société étudiée avec le P/E moyen du marché.

La formule développée par Holt est la suivante :

Avec :

- c le taux de croissance du bénéfice par action ;

- r le rendement ;

- n l'horizon au-delà duquel le P/E de la valeur a rejoint celui du marché.

Simple et clair dans sa conception, le modèle de Holt souffre lui aussi de ses hypothèses trop peu réalistes. En effet, il suppose un taux de croissance des BNPA (bénéfices nets par action) et un rendement constants. Or, rien ne prouve que le P/E du marché reste stable et que les risques de non réalisation des BNPA propres à chaque société soient identiques.

De plus, le modèle de Holt ne s'applique qu'aux sociétés de croissance qui ont un P/E élevé.

Toutefois, une société de croissance ne le demeurera pas toujours, et son P/E rejoindra tôt ou tard celui d'entreprises dont l'activité progresse à un rythme beaucoup plus lent.

Les difficultés de cette méthode résident donc surtout dans la connaissance des données (P/E, croissance, rendement) de marché. Par contre, elle peut être pratique à utiliser pour évaluer une société dotée d'une croissance exceptionnelle par rapport à d'autres sociétés du même secteur.

4) La méthode d'actualisation des Free Cash-flows ou du Discounted Free Cash-flows (DCF)

Cette méthode, très largement utilisée, consiste à calculer la valeur de l'entreprise comme étant égale à la somme actualisée des flux futurs générés par l'exploitation courante de l'entreprise. Autrement dit, cette méthode permet de dégager la valeur économique de la firme en faisant abstraction de ses dettes financières c'est à dire de sa structure financière. Ces flux peuvent être déterminés de deux manières : soit à partir de l'excédent brut d'exploitation (EBE), soit à partir du bénéfice net.

Ainsi on a par la première méthode :

EBE

- variation du besoin en fonds de roulement (BFR)

- investissements d'exploitation

+ /- frais financiers nets

- dividendes distribués

- impôts

Et par la deuxième méthode :

BN

+ Amortissements et provisions

+ / - éléments exceptionnels

- variation du BFR

- dividendes distribués

- investissements d'exploitation

Les flux étant obtenus, la formule de valorisation est la suivante :

Avec :

- FCF i le cash flow disponible de l'année 1 ;

- t le taux d'actualisation risqué ;

- FCF n le cash flow disponible de l'année n.

Le cash flow disponible de l'année n ( ) est déterminé de la manière suivante :

FCF n = FCF p / (t - g)

Avec :

- FCF p le flux de la dernière année :

- t le taux d'actualisation risqué ;

- g le taux de croissance à l'infini du FCF.

Le principal avantage de cette méthode est sa simplicité puisque les FCF se calculent aisément à partir des données prévisionnelles de l'entreprise. En effet, la méthode de l'actualisation des free cash-flows permet, à partir de calculs très simples, d'aboutir à une valorisation tenant compte des performances financières futures de l'entreprise.

Toutefois, elle trouve des contestations naturelles sur au moins trois points :

- dans sa valorisation, compte tenu de la valeur déterminante de FCF n pour un horizon de prévisions n limité aux capacités d'anticipation des analystes financiers ;

- dans son principe, quand la société étudiée est en période de FCF négatifs liés par exemple à une séquence d'investissements d'exploitation importants. Il faut alors raisonner sur des projections de FCF potentiels, en multipliant l'effet d'hypothèses ;

- dans sa sûreté enfin, en apportant une lecture plus précise des paramètres de cette évaluation.

Enfin, cette méthode, même si elle prend en compte un taux d'actualisation risqué exprimant une relation avec le taux de rentabilité spécifique des actions, ne tient par contre pas compte du prix du marché, référence pourtant fondamentale en terme d'évaluation financière.

Pour répondre à cette dernière critique, le cash flow disponible de l'année n peut être déterminé d'une autre façon, de manière à tenir compte du prix du marché.

La valeur terminale V(n) ne va plus être calculée en tenant compte de l'hypothèse d'une croissance à l'infini, mais en tenant compte d'un P/E(n) théorique déterminé en fonction des références et des prévisions actuelles du secteur.

Ainsi, le cash flow disponible de l'année n :

FCF n = FCF p / (t - g) devient :

FCF n = PE n E n

Avec :

- P/E (n) le price earning ratio du marché anticipé en n ;

- E (n) le bénéfice anticipé en n de la société considéré.

La formule précédente d'actualisation des free cash-flows :

Devient alors :

Cette nouvelle formule présente l'avantage de tenir compte du prix du marché et de la situation économique de la société en n. En effet, le dernier terme, qui pose souvent des problèmes dans l'utilisation des modèles d'évaluation basés sur l'actualisation des flux futurs, est cette fois ci calculé à partir des prévisions des analystes. La formule corrigée repose donc sur des hypothèses théoriques moins fortes que la formule classique d'actualisation des free cash-flows. C'est d'ailleurs cette formule corrigée qui sera la plus souvent utilisée par les professionnels des marchés financiers.

La méthode d'actualisation des free cash-flows est, au milieu de toutes les méthodes d'évaluation basées sur l'actualisation des flux futurs, la méthode de référence des marchés boursiers. En effet, sa simplicité, associée à la pertinence des flux futurs retenus (les cash-flows disponibles) et de son fondement théorique, en fait la méthode la plus satisfaisante et la plus facile à argumenter.

Cette méthode est bien adaptée pour les sociétés innovantes qui disposent de bonnes prévisions à moyen terme. C'est pourquoi, elle fût largement utilisée dans l'évaluation des sociétés introduites au Nouveau Marché français entre 1998 et 2000.

 

5) Analyse critique de l'Approche actuarielle

Comme nous l'avons vu, l'approche actuarielle repose sur des prévisions complexes qui sont à la base de la valorisation finale de la société. Par ailleurs, des hypothèses parfois trop réductrices, notamment l'hypothèse de croissance stable de l'entreprise sur une longue période, limitent la qualité de la valorisation par ces méthodes. Ainsi, banquiers d'affaires et analystes financiers utilisent peu ces méthodes, notamment celles basées sur l'actualisation des dividendes qui reflètent mal la création de valeur de l'entreprise. Il ne faut toutefois pas les rejeter car une méthode, celle de l'actualisation des free cash-flows, est utilisée presque systématiquement pour valoriser les sociétés.

L'utilisation des méthodes actuarielles pour valoriser les sociétés innovantes du Nouveau Marché peut également poser d'autres problèmes. En effet, ces méthodes, pourtant séduisantes, ne pourront pas être utilisées si les flux futurs actualisés trouvés sont négatifs. Ainsi, la présence de flux futurs actualisés négatifs oblige les professionnels de l'introduction en bourse à prendre de nouvelles hypothèses, ce qui, compte tenu des hypothèses initiales contenues dans les différents modèles actuariels d'évaluation et des perspectives futures incertaines des valeurs de la nouvelle, les obligent à faire de véritables paris fortement aléatoires sur l'avenir.

Ces diverses remarques nous conduisent à penser que l'approche actuarielle, bien qu'elle représente depuis de nombreuses années une des méthodes fondamentales utilisées pour évaluer les sociétés cotées en bourse peut, compte tenu de ses caractéristiques intrinsèques, ne pas être en mesure de valoriser correctement les sociétés innovantes du Nouveau Marché.

Toutefois, compte tenu de l'utilisation systématique d'au moins une de ces méthodes, qui sera très souvent la méthode d'actualisation des free cash-flows, par les professionnels des marchés et, surtout, par les investisseurs, l'approche actuarielle ne doit être rejetée, y compris dans l'hypothèse où la société innovante concernée dégage des free cash-flows futurs actualisés négatifs. De plus, et même dans ce cas de figure, l'utilisation d'une ou de plusieurs méthodes actuarielles peut parfois donner, pour les sociétés innovantes du Nouveau Marché, des résultats réellement satisfaisants.

En conclusion, compte tenu de la force des hypothèses des méthodes d'évaluation actuarielles et de l'incertitude des prévisions réalisées par les analystes concernant l'évolution et les perspectives des divers segments de la nouvelle économie, il nous paraît important d'utiliser l'approche actuarielle en complément d'une autre approche : l'approche comparative (ou comparaisons boursières) qui se base en effet sur les éléments suivants pour valoriser l'entreprise : des transactions comparables, des sociétés présentant un profil similaire, des indices de références et un secteur d'activité. On se basera alors sur les analyses et données du secteur pour évaluer la société.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe