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La réduction de la pauvreté, une priorité dans la planification budgétaire: étude de cas du Burundi

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par Joseph NIGEZE
University of Antwerp - Master's degree in development evaluation and management  2009
  

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CHAPITRE 3 : LIAISON ENTRE LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE ET LE BUDGET DE L'ETAT

Depuis l'introduction de l'approche de la stratégie de réduction de la pauvreté, les donateurs ont encouragé les pays en développement à utiliser un certain nombre d'instruments techniques visant à améliorer l'intégration de la planification et les processus budgétaires. Il s'agit notamment de la mise en oeuvre des priorités de dépenses pro-pauvres, de l'introduction du Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) ainsi que la budgétisation des programmes axés sur les résultats (Wilhelm et Krause, 2008). Selon Wilhelm et Willamson (2008), «les liens entre la Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) et le budget, que ce soit au stade de l'élaboration, de l'exécution ou de l'établissement de rapports, s'intègrent pleinement à l'exécution efficace de la SRP et sont indispensables au renforcement de l'obligation de rendre compte des autorités publiques». Line bonne intégration entre les deux systèmes renforce les liaisons entre les initiatives de planification et de budgétisation comme le montre le schéma ci-dessous.

Figure n°5 : Liaisons entre les systèmes de planification et de budgétisation

Politiques et Plans du CSLP

CDMT

Exécution
du budget

Elaboration du Budget

Stratégies sectorielles

Rapport sur le CSLP et le Budget

Source : Wilhelm et Willamson (2008)

Les pays à faible revenu se heurtent cependant à d'énormes difficultés pour établir une meilleure liaison entre les processus de planification et de budgétisation. Les défaillances entre les liaisons provoquent des fractures et constituent des obstacles aux efforts d'intégration entre ces deux éléments. Après des études diagnostiques approfondies d'évaluation, des réformes ont été proposées dans ces pays par la Banque Mondiale et les bailleurs de fonds pour renforcer et harmoniser les systèmes existants en plus du renforcement des capacités institutionnelles. L'état d'avancement de ces réformes se situe actuellement à différentes étapes en fonction du niveau du système de planification et de gestion des finances publiques dans chaque pays.

Au Burundi par exemple, mis à part le CDMT qui vient d'être élaboré en Mai 2010 (version provisoire), les autres outils de planification et de budgétisation présentés sur la figure cidessus existent depuis plusieurs années. Cependant, ces outils n'ont pas été opérationnels suite aux insuffisances des compétences techniques et des faibles capacités organisationnelles et institutionnelles en matière de planification et de gestion budgétaire. Pour lever ces insuffisances, un vaste programme des réformes a été mis en place par la Banque Mondiale et le FMI. Ces réformes sont en cours d'exécution par le Gouvernement du Burundi avec l'appui des bailleurs de fonds.

3.1. Aperçu sur les réformes de gestion des finances publiques

Avec la relance de l'aide au développement et de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), la gestion des finances publiques du Burundi a été soumise à un examen minutieux dans le but d'avoir un espace fiscal et de réhabiliter la gestion du budget en fixant les étapes fondamentales du processus budgétaire. Le rapport intitulé «Public Expenditure Management and Financial Accountability Review (PEMFAR)» produit conjointement par le Gouvernement du Burundi et la Banque Mondiale en Juin 2008 a relevé des insuffisances importantes dans la gestion des finances publiques. Les faiblesses identifiées se résument comme suit (Banque Mondiale, 2008):

- Faibles capacités administratives dans la préparation et l'exécution budgétaire

- Non disponibilité des données au niveau des différentes phases d'exécution du budget - Reddition des comptes qui ne couvre qu'uniquement la classification économique des

dépenses publiques,

- Exclusion d'une grande partie des dépenses dans le système de suivi de l'exécution du budget de l'Etat (dépenses faites sur des comptes extrabudgétaires).

- Salaires irréalistes suite aux payements sur base des listes non actualisées

- Budget qui n'est ni consolidé et ni harmonisé avec le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.

Nous pouvons également mentionner que les changements récurrents des structures ministérielles au cours des années passées n'ont pas été favorables à la planification et à la mise en oeuvre des politiques sectorielles. En effet, le transfert des services entre les ministères et la création des vice-ministères favorisent une confusion dans le fonctionnement des structures existantes surtout quand les attributions ne sont pas clairement définies pour les nouvelles structures. Par exemple, la mise en oeuvre de la politique sectorielle en matière de lutte contre le VIH/SIDA est toujours confuse entre le Ministère de la Santé Publique et le Ministère à la Présidence chargé de la lutte contre le VIH/SIDA. Les services publics subissent une instabilité de fonctionnement en cas de changement de ministère de tutelle et en cas de scission de ministère.

Après une étude diagnostique, le rapport conjoint de la Banque Mondiale et du Gouvernement du Burundi a émis des propositions de réformes nécessaires, pour améliorer le processus budgétaire et la gestion des finances publiques. Faisant suite à ces recommandations, le Gouvernement du Burundi a élaboré un document de Stratégie de Gestion des Finances Publiques (République du Burundi, 2009b). Pour rendre les salaires plus réalistes, une enquête a été commanditée en 2009 afin de mettre à jour les listes des fonctionnaires de la Fonction Publique, l'effectif de l'armée et de la police. Cette enquête a été menée dans le souci de garantir une bonne gestion du budget de l'Etat. Des outils et des structures ont été mis en place dans le cadre de la mise en oeuvre des réformes. Les comptes extrabudgétaires ont été fermés à la Banque Centrale et le fonds ont été virés sur le comptes général du trésor. Le budget a été consolidé conformément aux recommandations émises par la Banque Mondiale.

3.1.1. Mise en place d'un cadre de partenariat avec les bailleurs

Après une longue période d'instabilité politique et de guerre civile, la période post-conflit a été marquée par l'engagement du Gouvernement en matière d'amélioration de la gestion des Finances Publiques. Dans ce cadre de nombreuses études ont été menées depuis l'année 2000 avec l'appui de la Banque Mondiale et du FMI, de l'Union Européenne et de l'USAID. Grace

à ces études, des programmes et plans d'action ont été menées dans le but de résorber les nombreuses insuffisances relevées, d'améliorer et de moderniser la gestion des finances publiques. Cette modernisation fait partie des priorités inscrites dans le CSLP 2006 en rapport avec les objectifs fixés en ce qui concerne la bonne gouvernance et la croissance économique.

En 2005, il y a eu mise en place d'un cadre de partenariat entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds, ainsi qu'une cellule chargée d'appuyer le Ministère des Finances dans la mise en oeuvre des réformes. Dans ce cadre de partenariat, les bailleurs se sont engagés de débloquer l'appui budgétaire sur base annuelle, en une ou plusieurs tranches en fonction des progrès manifestés par le Gouvernement en matière de réduction de la pauvreté et de la gestion des finances publiques. De son côté, le Gouvernement a pris l'engagement de poursuivre les réformes et a mis en place des institutions de contrôle comme la Cours des comptes et l'Inspection Générale de l'Etat.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams