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L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden

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par Fidèle ETOYI
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012
  

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SECTION II : ORGANISATION

Dans la présentation de l'organisation du réseau Al-Qaïda, cette section parlera sur le modus operandi dans le recrutement, des principes de la nébuleuse et son financement.

§1.Recrutement organisé

· Des écoles coraniques au service d'Al-Qaïda

Le premier foyer de recrutement d'Al-Qaïda se fait par l'intermédiaire de madrasas, écoles coraniques qui prêchent un islam radical. Historiquement et stratégiquement, l'université d'Islamabad au Pakistan est, pour Al-Qaïda, le plus important de ces établissements. Elle a été fondée par le prince saoudien Turki Ibn Fayçal l'année de l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques. Cette école forme un grand nombre d'islamistes et servirait de paravent pour faire venir des combattants arabes. Dès son ouverture, l'université a employé Abdallah Azzam, maître à penser de Ben Laden et instigateur de la légion islamique composée de volontaires venus de tout le Proche-Orient. L'hébergement et la canalisation des militants formés dans les autres madrasas se fait par l'intermédiaire du "Bureau des services" (Maktab Al Khedamat) fondé par Abdallah Azzam à Peshawar, puis repris par Ben Laden à partir de 1989. Le système est calqué sur le schéma que suivaient traditionnellement les talibans, anciens étudiants des réseaux de madrasas situées sur la frontière afghane-pakistanaise. Al-Qaïda se sert également de l'ensemble des écoles coraniques disséminées à travers le monde pour recruter ses nouvelles générations de militants dont les "cadres", ceux qui dirigeront les attentats en Occident, sont sélectionnés à l'issue de contacts individuels dans des mosquées européennes, comme ce fut le cas pour Zacarias Moussaoui.

· à la sortie des mosquées occidentales

Dans son recrutement, Al-Qaïda puise dans un milieu de jeunes souvent très occidentalisés mais qui ont trouvé dans l'islam la théorisation d'une contestation de l'ordre établi et la réponse à une mondialisation impulsée par les Etats-Unis. En Europe, ce recrutement touche le plus souvent les jeunes désoeuvrés des quartiers difficiles : il se fait par l'intermédiaire de mouvements salafistes dont l'essor inquiète les pouvoirs publics. Certains groupes, comme le Groupe salafiste de prédication et de combat (GSPC), implanté en Algérie, et le Takfir, originaire d'Egypte, critiquent les gouvernements et prêchent la révolte et la désobéissance civile. Une organisation de ce type existerait à Sartrouville (France). Mais les plus radicaux partent à Londres, pour rejoindre le cheikh Abou Hamza.

En France, le salafisme est devenu véritablement visible en 1995. Aujourd'hui, il est présent dans toute l'agglomération parisienne et en province. Les plus extrêmes se réclament du Takfir. Sa branche européenne a adhéré en 1999 à la mouvance internationale d'Oussama Ben Laden.57(*)

Les salafistes ne gèrent pas de mosquées, à quelques exceptions près comme celles de La Duchère et des Mureaux (Yvelines). Le plus souvent, ils jettent leur dévolu sur un lieu de culte et abordent les jeunes à la sortie de la mosquée.

Quelques filières du djihad vers l'Irak, la Tchétchénie ou d'autres terres de la guerre sainte ont été démantelées en France ou ailleurs dans le monde, notamment dans les pays occidentaux.

· La formation aux techniques militaires

Les recrues d'Al-Qaïda reçoivent un même type de formation basée sur l'apprentissage de techniques militaires. Tous transitent par le Pakistan pour gagner des camps d'entraînement afghans. Abou Zoubeyda, qui appartient à l'état-major opérationnel d'Al-Qaida, est chargé de la réception des volontaires. Il accepte ou rejette les candidatures, s'occupe des dépenses dans les camps ainsi que des arrivées et des départs. Les élus - 50 à 100 par camp - sont classés en trois catégories : ceux qui combattent en Afghanistan, ceux qui sont renvoyés en Occident pour y monter des réseaux terroristes, et ceux qui dirigeront les attentats.

Le séjour en Afghanistan dure de cinq à six mois. Les recrues subissent à la fois un conditionnement intellectuel et religieux, un entraînement physique puis un apprentissage de techniques militaires : maniement d'armes, gestion des explosifs et des moyens de communication. L'enseignement porte principalement sur les méthodes de la guérilla urbaine et le sabotage. Ceux qui reviennent en Occident se retrouvent souvent dans de petites cellules avec des combattants aussi expérimentés qu'eux. D'où la naissance d'un fort sentiment de solidarité.

Depuis la guerre en Irak, de nouveaux foyers d'Al-Qaida ont été créés un peu partout sur le territoire irakien. Le chef d'orchestre de ce réseau irakien d'Al-Qaïda a longtemps été Abou Moussab Al-Zarkaoui, un jordanien, abattu le 8 juin 2006 par les forces américaines.58(*)

· Mutation permanente au sommet

Recherchée par tous les services de renseignement américains et européens, la direction d'Al-Qaïda est amenée à se déplacer, à évoluer et à s'adapter en fonction de contextes mouvants. De nombreux membres du réseau terroriste agissent dans l'ombre des chefs jusqu'à ce qu'ils prennent la relève. Morts, blessés ou en fuite, Ben Laden et ses lieutenants sont "apparemment" dans l'incapacité de diriger les opérations. De plus, le second de Ben Laden, Ayman Al-Zawahiri, est vivement contesté en interne depuis que les islamistes ont été mis en échec en Afghanistan par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

Selon le Washington Post, la relève du directoire serait assurée par un groupe de six hommes dispersés dans différentes régions du monde arabe : deux Egyptiens, dont un ancien des forces spéciales de l'armée égyptienne, Saif Al-Adeletun, et un financier, Abdullah Ahmed Abdullah ; un Indonésien, Riduan Islam Uddin, chargé de toute la région du Sud-Est asiatique et qui pourrait être impliqué dans l'attentat de Bali ; un Jordanien, Abou Moussab Zarquaoui, chargé de la planification des attentats ; un Saoudien ou Yéménite, Taoufik Ben Atash, également planificateur d'attentats, et Rahim Al-Nashri, coordinateur opérationnel. La force de l'organisation : les membres peuvent sans cesse se renouveler, indépendamment d'un état-major central.59(*)

En dehors du recrutement qui s'effectue de manière organisée, le réseau est guidé par un principe que nous présentons dans les lignes qui suivent.

* 57 « Le réseau Al-Qaeda dans le monde » art.cit

* 58 GUIDERE, M., focus stratégique « la tentation internationale d'Al-Qaïda au Maghreb » Bruxelles, ifri ,2008, P.6

* 59 RODIER, A., Al-Qaïda : les connexions mondiales du terrorisme, Ellipses, 2006, P.3

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984