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Essai sur les élites traditionnelles au Maroc

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par El Mostafa AAOURDOU
Université Moulay IsmaàŻl Meknes - Maroc - Master en science politique 2012
  

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B- La crise des élites  au pouvoir

Les pratiques des élites au pouvoir et leur attachement inconditionné à leurs intérêts, empêchent toute réforme. Ce qui précipitait leur crise et par ricochet celle de l'Etat. L'annonce par le pouvoir de ses intentions de libéralisation et de démocratisation, ne rend pas compte des dynamiques en cours et informe sur des avancés que des régressions. La vie politique au cours des deux dernières années permet de tirer cinq enseignements, qui sont perçus par la monarchie comme des risques majeurs176(*). Il s'agit du discrédit de la politique, incarné par le faible taux de participation, la résistance des réseaux notabiliaires, l'échec des partis de gauche à assurer le rôle de stabilisateur, l'incapacité des islamistes modérés à gérer le défi Salafiste et extrémiste (l'organisation Aladl Oua Alihsane), et en fin l'inaudibilité du discours réformiste. Ces phénomènes, vécus comme des défaillances du pouvoir, qui tentait un réaménagement du champ politique et une réhabilitation des élites177(*).

En effet, si le pari de la crédibilité des élections semble acquis, le taux de participation faible et l'abstention, permet de déduire que les élites ont échoués à présenter une offre politique attrayante. A cela s'ajoute l'échec de la gauche à se succéder aux notables. Cette déception ne met pas en cause l'expérience d'alternance qui a concouru à la normalisation de la vie politique du pays, comme elle a révélé l'étroitesse des marges de l'action politique et le déséquilibre des pouvoirs entre la monarchie et les partis. Le passage au gouvernement, du parti USFP lui a valu la perte de sa clientèle traditionnelle de la classe moyenne urbaine, pour se rapprocher d'une structure notabiliaire, qui lui a permis de se maintenir dans le monde rural178(*). Le passage du PJD du statut d'un mouvement religieux, à celui d'un parti politique, était à un cout élevé. Le parti islamiste est amené à se livrer à une restructuration au sein de ses rangs, pour maitriser les idéologues notamment les oulémas défenseurs du dogme, de plus, il est contraint à tisser des alliances contre nature, et s'inscrire dans des compromis qui impliquent des réinterprétations des doctrines, en jouant sur un file ténu, entre opportunisme et pragmatisme, par la suite la marginalisation de la base au profit des états majors technocratiques s'avère inévitable179(*). Ces mesures rassurant les adversaires, ont brouillé le message du parti et ont amené à la défection d'une partie de sa base, procédés qui réduit son aptitude à neutraliser le discours Salafiste et Adliste. Les mutations sociales au Maroc, ont amortis le poids des notables. Pour se tenir sur scène, ils s'affilient à des partis de connotations de gauche en sus des formations où ils s'activaient traditionnellement. Cette nouvelle donne, a renforcé les zones de résistances au changement. La classe politique par conséquent manifeste son indifférence voire son hostilité aux projets politiques ou aux choix de sociétés initiés par le pouvoir. L'incapacité ou le refus de la classe politique d'en porter la responsabilité devant l'opinion publique, fragilise la monarchie, et la met au défi de confronter directement les oppositions potentielles, notamment celle des islamistes radicaux. Ce qui constitue un énorme risque dans une société globalement conservatrice180(*). La monarchie a rompu avec ses traditions de soutenir l'ambigüité et l'ambivalence, elle a besoin de relais qui portent le discours réformiste dans la configuration du pouvoir qui refuse la concurrence. C'est ce que l'élite au pouvoir très longtemps entretenu par la monarchie, ne le permet pas. La monarchie a provoqué des leaderships, sans pouvoir en infléchir durablement l'orientation181(*). La dégradation des ressources contrôlées par le pouvoir, épuisées par le développement intense des demandes, ne cesse d'aggraver la crise des élites au pouvoir. Pour parer à cette situation, le pouvoir se réoriente vers la société pour l'encadrer et la transpercer.

* 176 - Tozy Mohamed, « crise des élites et restructuration du champ politique par le haut », in les cahiers bleus n° 13, année 2009, p.6.

* 177 -Alain Claisse et Gérard Cenac (sous la direction) le grand Maghreb : données socio-politiques et facteurs d'intégration des Etats au Maghreb, éditions Economica, 1988, p. 302.

* 178 - Tozy  Mohamed, « crise des élites et restructuration du champ politique ... », op.cit, p. 8.

* 179 -Ibid, p. 9.

* 180 -Ibid, p. 14.

* 181 -Ibid, p. 11.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault