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Enjeux socio-économiques et conservation des ressources naturelles: dynamique des populations et perspectives de gestion durable de la forêt classée de Dida (Burkina-Faso)

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par Steve Dimitri PARE
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2013
  

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3.5.2. Mode de gestion

A la question de savoir comment ils trouvent la gestion actuelle de la FC de Dida, la quasi totalité des acteurs trouve qu'elle est mauvaise. Ils sont aussi tous unanimes qu'à ce rythme, dans une dizaine voir une quinzaine d'années, la forêt aura complètement disparue. Quand on interroge chaque catégorie d'acteurs sur le rôle joué par les autres acteurs, la tendance est à la remise en cause du rôle des autres. La position de l'administration forestière est sans ambiguïté: «Si la forêt est mal gérée c'est la faute des populations, installées en toute illégalité dans une forêt classée, et particulièrement des agriculteurs qui font des défriches pour les champs de céréales, de tubercules et d'anacardes ». Les communautés, quant à elles, estiment que ce sont les forestiers qui ont manqué à leur devoir qui devrait être de les accompagner de sorte que leurs activités aient moins d'impacts sur la forêt plutôt que de les verbaliser. Pour les personnes ressources, c'est l'Etat qui a failli dans son devoir d'assurer une gestion durable de cette forêt.

Mais à la question de savoir quel devrait être le mode de gestion de cette forêt, les personnes

ressources penchent pour une gestion communautaire. C'est aussi le souhait rencontrées comme le montre la figure 18 ci-dessous :

des populations

24%

Mode de gestion

53%

14%

2%

7%

AAC AC Coutumiers EAAC

Etat

Figure 18 : Mode de gestion souhaité par les enquêtés

Cinq (05) modes de gestion au choix ont été proposés aux enquêtés. La gestion par l'Etat, la gestion par les coutumiers, la gestion associant les autochtones et les coutumiers (AC), celle associant autochtones allochtones et coutumiers (AAC) et enfin celle associant l'Etat, les coutumiers, les autochtones et les allochtones (EAAC). Plus de la moitié (53 %) s'est prononcé pour une gestion communautaire, contre 24 % pour une gestion par l'Etat et 14 % pour une gestion associant coutumiers, autochtones et allochtones. On peut en déduire que la

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gestion actuelle, même décriée par l'ensemble des populations, est tout de même le mode de gestion souhaité par 24% d'entre eux. Une corrélation avec le statut de résidence permet de comprendre d'avantage ce choix, tel que présenté par la figure 19:

Mode de gestion en fonction du statut de
residence

Effectifs

50 40 30 20 10

0

 

Allochtone Autochtone

Etat C AC AAC EAAC total

Mode de gestion

Figure 19 : Mode de gestion souhaité en fonction du statut de résidence

Il ressort du graphique que les allochtones sont les plus favorables à une gestion communautaire ou une gestion par les services de l'Etat, c'est-à-dire les services de l'environnement. En termes de proportions, 60,46% des allochtones sont favorables à une gestion communautaire contre 33,33% des autochtones. De même, ce sont 27,9% des allochtones qui souhaitent une gestion par l'Etat, contre seulement 13,33% des autochtones. 26,66% des autochtones penchent pour une gestion par les coutumiers ou par les coutumiers et les autochtones seuls. Ce qui peut être tiré comme information de ces données, c'est une tendance à la consolidation des acquis en termes de monopole sur la gestion des ressources par les autochtones. Par contre, les migrants se plaisent plus dans des schémas les intégrant davantage dans la gestion des ressources, ou à défaut, que la gestion incombe aux structures étatiques, ce qui apparait pour eux comme le moindre mal. Qu'en est t-il de la corrélation entre l'occupation principale et le mode de gestion souhaité? Les résultats sont présentés dans le tableau 9 :

Tableau 9 : Relation entre le mode de gestion souhaité et occupation principale

Mode de gestion souhaitée Occupation principale

AAC

AC

Coutumiers

EAAC

Etat

Total

Agriculture

4

1

4

30

9

48

Elevage

4

 

-

1

5

10

Total

8

1

4

31

14

58

59

On constate que 62,5 % des agriculteurs est pour une gestion communautaire (soit 30 sur 48), contre seulement 10 % des éleveurs (soit 1 sur 10). La moitié des éleveurs (50 %) est pour une gestion par les services de l'Etat, contre 18,8 % des agriculteurs. Une corrélation semble bien établie entre le mode de gestion et l'occupation principale des exploitants de la FC de Dida. Il apparait clairement que les éleveurs se plaisent bien dans le schéma actuel de gestion régie par les services des eaux et forêts car leur permettant de trouver avec cette catégorie d'acteurs des situations de compromis.

Toutefois, quelque soit le mode de gestion souhaité par l'ensemble des acteurs, la gestion de la FC de Dida passe par l'épineuse question de son occupation pour laquelle il faudra bien trouver une alternative.

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