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Le " retour forcé " des roumains en Roumanie, depuis 2007

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par Audrey Guitton
Université de Poitiers - Master migrations internationales 2011
  

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2) La précarité : conséquence de la migration ?

Seulement un des acteurs interviewés s'est exprimé à propos de la précarité en tant que conséquence de la migration.

S. - « Tu sais c'est pas forcément mieux là-bas. Quand j'étais à Paris le week-end dernier, j'ai voulu prendre des photos des Roms que j'ai croisé dans la rue tellement... Enfin ils sont dans des situations terribles. »141

S. est l'un des deux seuls acteurs, rencontré dans le cadre de cette étude, ayant eu l'occasion de travailler en France et en Roumanie. Seules deux personnes, dans un échantillon de douze personnes, connaissent la situation des migrants, aux deux pôles de leur migration. Nous avons vu que le milieu associatif, tout comme les pouvoirs publics, méconnaissent le mode de vie des migrants et leur forme de mobilité. Dès lors, nous pouvons expliquer cette méconnaissance par le fait que de nombreux acteurs de cette migration ignorent tout un pan de cette circulation migratoire. Une fois de plus, le manque de dialogue entre les différentes intervenants semble être la cause de l'incompréhension des autorités et de la société civile, envers le phénomène migratoire pratiqué par les Roms roumains.

L'étude de 2008, Come Closer,142 sur les conditions de vie des Roms, en Roumanie s'intéresse particulièrement aux phénomènes migratoires. Elle montre que le « potentiel de migration » d'un Rom est généralement plus élevé que celui d'un « non-Rom ». Les habitants de l'ouest du pays et de la région de Bucarest sont ceux ont les plus forts « potentiels de migration » du pays. Dans ces régions, les Roms migrent deux fois plus que les « non-Roms ». « For medium-term and long-term migration, as well as emigration, potential of Roma is around twice as high, while for short-term migration it is more than three times as high, meaning that the Roma are more prepared to commute daily or weekly. This shows that the Roma in our sample are prepared to migrate under much harder conditions than their non-Roma counterparts. »143 Ce travail montre que les Roms interrogés sont plus enclins que leurs compatriotes « non-Roms », à entamer une migration de court terme, dans de plus dures conditions. Ces auteurs considèrent que lors d'une entreprise de migration, les conditions de vie du migrants s'améliorent avec le temps passé dans le pays d'accueil. Autrement dit, pour s'enrichir rapidement dans le pays d'accueil, il ne faut pas dépenser l'argent gagné. Il faut être capable d'économiser pour avoir quelque chose à rapporter dans son pays. J. Fijalkowski énonce le fait que de nombreux migrants ne désirent pas changer

141Annexe 1 : extraits d'entretiens.

142Fleck G., Florea I., Kiss D., Rughinis C., Come closer. Inclusion and exclusion of Roma in present day Romanian Society, op. cit., 2008.

143Ibid., pp. 178-179.

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durablement de société. « Soit, elles viennent tâter le terrain, soit elles profitent des occasions d'améliorer leur pouvoir d'achat et de gagner un second salaire, mais sans vouloir pour autant abandonner définitivement leur pays natal. »144 Ainsi, la migration a pour but l'augmentation du niveau de vie des migrants. Dès lors, les conditions de vie difficiles et la précarité, seraient des conséquences de la migration.

Dans cette perspective, les migrants seraient prêts à vivre dans des conditions précaires, un temps donné, dans l'intention d'augmenter leur niveau de vie, d'agrandir la maison, d'investir dans des biens ou dans une entreprise. Les auteurs de l'étude Come Closer confirment cette assertion. « The data collected indicates the fact that the first priority of the Romanians is aimed at improving their living conditions, the investment in the house or apartment where they stay/live. [...]Building a new house or moving into a better house, together with the intention to purchase lands or opening a business are some of the current investment practices of the Romanian migrants. [...] We can say that, in particular, the migrants from the rural communities see the countries of destination as places where they can make money, not as countries where they could spend the rest of their life. »145

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