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Problématique du crédit au secteur privé face au défis de la croissance économique en Centrafrique

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par André BONDA
Université de Bangui - Maitrise en science économique 2009
  

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SECTION 1 : LE FINANCEMENT PAR LES INVESTISSEMENTS PRIVES

L'investissement privé caractérise le placement de fonds qui ne dépend pas de l'Etat. En d'autre terme c'est l'emploi des capitaux par des individu, ou des entreprises à caractère individuel ou privé49. Il présente l'acquisition de machines et de moyens de production par les particuliers nécessaires aux activités productives. On distingue l'investissement privé interne et l'investissement privé externe.

1.1 Les investissements privés internes

1.1.1 Le poids de secteur privé

Le secteur est en régression constatée depuis les années 1990, conséquence des difficultés énormes de tous genres. Son poids diminue progressivement au profit du secteur informel. Certains entrepreneurs accusent l'Etat d'être le principal responsable de la situation actuelle. En effet, les procédures de création des entreprises, les lourdeurs administratives, le poids de la fiscalité sont autant d'entraves au système privé moderne.

49 GUERRIEN Bernard « Dictionnaire d'analyse économique » 2002.

47

Par ailleurs, les chefs d'entreprises dénoncent l'absence d'une politique volontariste de promotion du secteur privé et le climat d'insécurité et d'incertitude née des troubles politico-militaires qui se font sentir sur tous les cieux découragent l'initiative privée et les investisseurs. En effet, les évènements politico-militaires qui ont jalonnés la vie du pays depuis 1990 l'ont considérablement affaiblie. En 1996, la RCA a vécu plusieurs crises socioéconomiques dont les conséquences sur le secteur privé n'ont pas été prises en compte.

Le rôle du secteur privé dans la création des richesses et de l'emploi par les

investissements, n'a pas suffisamment été intégré dans les différents programmes d'ajustement dont l'essentiel était l'assainissement des financements publics.

1.1.2 Evolution de la demande globale et des investissements privés 1996 à 2009

Notons que depuis les dernières crises qu'a connu le pays de 1996 à 2002, le

tissu économique s'est détérioré et a régressé. Certaines entreprises ont connu des difficultés de tous genres.

Au cours du premier semestre 2005, l'évolution de la demande globale a été caractérisée par une progression de la demande intérieure endossée à l'augmentation des consommations publiques et privées et à la poursuite, bien que faible, des investissements privés. En revanche, la demande extérieure nette a eu un apport négatif sur l'évolution de la richesse nationale.

Tableau n° 15: Evolution de la demande intérieure brute et investissement (en % du PIB) de 1996 à 2009.

 

96

97

98

99

00

01

02

03

04

05

06

07

08

09

Demandes intérieures brutes

- 5,0

4,4

8,2

4,3

-1,9

2,3

- 2,4

-4,2

5,2

6,1

-0,4

5,1

3,1

1,8

Consommation

-0,4

1,8

6,5

3,8

-1,4

3,0

-3,0

-2,6

4,6

3,7

1,3

5,3

2,0

0,7

Publique

- 0,9

1,2

- 0,6

0,5

0,2

0,1

0,9

- 0,2

1,1

0,5

-1,9

-0,3

0,4

0,1

Privée

0,5

0,6

7,1

3,3

-1,6

2,6

-3,9

- 44

3,6

3,3

3,2

5,6

1,6

0,5

Investissements Bruts

- 4,6

2,5

1,8

0,5

-0,5

-0,7

0,6

-1,7

0,5

2,4

-1,8

-0,2

1,1

1,2

Publics

-2,7

3,2

0,4

0,1

- 44

-1,2

0,9

-1,6

-0,1

1,5

-0,8

-0,5

0,3

0,2

Privés

-1,9

0,3

0,6

0,3

1,5

0,2

0,4

-0,2

-0,4

0,9

-1,0

0,2

0,8

1,0

Source : BEAC.

48

Les investissements bruts ont eu un impact important positif sur la relance de l'activité économique soutenue par un investissement sécuritaire nationale. Les investissements privés ont repris mais à un rythme moins soutenu.

En 2006, la demande globale continuerait d'être soutenue par la demande intérieure en liaison avec le dynamisme de la consommation et des investissements privés à la croissance économique a été de l'ordre de 0,5 point contre 0,2 point en 2005, soutenu par l'acquisition de production par les entreprises forestières, agro-industrielles, minières et de services ainsi que par l'extension des activités de la téléphonie mobile.

En 2008, la demande intérieure resterait toujours le principal moteur de cette croissance moins vigoureuse, avec une contribution de 8 points contre 3,5 points plus tôt. Cette tendance serait imputable au raffermissement de la consommation et au dynamisme des investissements privés.

La croissance économique projetée pour 2008 est essentiellement imputable aux investissements de l'ordre de 2,0 points contre 0,2 point en 2007. Cette vigueur des dépenses d'épuisement du secteur privé serait attribuable à la construction d'une agence de la SOCACIG à Bambari, à la poursuite des travaux des stations de services par les sociétés pétrolières et à l'extension des réseaux de téléphonie mobile en provinces. De même la société forestière, SEFCA MBAERE a installé une 3ème scierie. En ce qui concerne les transports, il a été enregistré la création de 3 nouvelles sociétés de transports urbain et international (TODA Africain Express, Centrafrique Logistique S.A et Société Nationale de Transport Urbain (SONATU).

1.1.2.1 Evolution de l'épargne nationale

Le consensus de Monterrey, établi lors de la conférence internationale sur le financement du développement tenu à Monterrey au Mexique en mars 200250, donne les orientations sur la manière d'aborder les questions de mobilisation des ressources. Ce consensus se fonde sur la nécessité de mettre à contribution toutes les sources de financements possibles, mais en partant du principe que les pays en développement doivent donner la primeur aux internes.

La source de financement interne découle principalement de l'épargne car dans la théorie macroéconomique l'épargne est en fonction du taux d'intérêt et de revenu et en équilibre l'épargne est égale à l'investissement (E = I)51.

50 AHO Gilbert « Pour une stratégie de croissance pro-pauvre au service du développement humain : contrainte et défis pour la RCA ». PUND 2006.

51 NGARASSO Evariste «Cours de macroéconomie » 2e année des Sciences Economiques UB 2007.

49

Tableau n° 16: Epargne nationale 1997-2000 (en F CFA et en %).

 

97

98

99

00

01

02

03

04

Epargne Nationale Totale (F

CFA).

38,8

46,5

75,1

68,0

50,2

45,7

25,0

10,3

Secteur Public (FCFA)

31,5

72,1

72,1

47,1

28,2

32,7

- 2,2

17,3

Secteur Privé (FCFA)

7,3

-25,6

3,0

20,9

22,0

13,0

27,0

- 7,0

Epargne Nationale Totale (%)

7,0

7,6

11,7

9,9

7,0

6,4

3,6

1,5

Secteur Public (%)

5,7

11,9

11,3

6,9

3,9

4,6

- 0,3

2,5

Secteur Privé (%)

1,3

- 4,2

0,5

3,0

3,0

1,8

3,9

- 1,0

Source : BEAC.

Mobiliser les ressources internes suppose donc des efforts considérables, d'une part, pour stimuler la formation d'une épargne conséquente et, d'autre part, pour que se mette en place une intermédiation financière efficace, capable de canaliser l'épargne vers le système financier. D'une manière générale, l'épargne dans un pays est déterminée par le revenu disponible, monétisation de l'économie et les paramètres d'intensification financière dont les plus importants sont le flux de crédit intérieur et le flux de crédit par rapport au revenu disponible.

De façon générale, la capacité du secteur privé à dégager une épargne volontaire dépend essentiellement du niveau et de l'accroissement de leur revenu disponibles. Une croissance élevée et soutenue, à travers laquelle le secteur privé anticipe un accroissement de revenu, accroît la propension à épargner. La propension à épargner peut également être stimulé par la fiscalité. Toutefois, les ménages qui ont une capacité de financement peuvent très bien choisir de détenir leur épargne sous forme non monétaire. La motivation à détenir l'épargne sous forme monétaire dans le système bancaire dépend de la crédibilité des institutions financières et de la convivialité du système financier52.

Le tableau nous montre l'insuffisance des investissements privés (épargne privée) dans l'économie centrafricaine. En 1997, l'épargne nationale totale en F CFA était de 38,8 F dont 31,5 F pour le secteur public contre 7,3 F CFA pour le secteur privé et l'épargne nationale en % du PIB de cette année était de 7,0 % dont 5,7 % au secteur public et 1,3 % du secteur privé. C'était en 2003 que dans les 2 cas, le secteur privé a augmenté à cause de la crise militaro-politique et que nous avons remarqué une baisse du taux d'épargne nationale (en F CFA et en % du PIB).

1.1.2.2 Les déterminants de l'épargne en Centrafrique

En valeur absolue, l'épargne nationale est constituée d'environ 45 milliards de F CFA dont 34,4 milliards de F CFA pour le secteur public contre 7,6 milliards pour le secteur privé depuis le milieu des années 90, avec une tendance à la baisse depuis la fin des années 90. Elle est passée de 75 milliards de F CFA soit 72,1 milliards de F CFA pour le secteur public contre 3 milliards pour le secteur privé en 99, à 10,3 milliards de F CFA soit 17,3 milliards pour le secteur public contre - 7 milliards pour le secteur privé en 2004.

52 Rapport sur les investissements dans le monde CNUCED 2004.

50

Même en valeur relative c'est-à-dire rapporté au revenu, le niveau de l'épargne est encore très faible en RCA. L'épargne ne représente que 7 % du PIB dont 5,8 % pour le secteur public et 1,1 % pour le secteur privé en moyenne par année depuis le milieu des années 90, pire, le taux d'épargne est en pleine dégringolade après le pic de l'année 99, passant de 11,7 % du PIB, soit 11,3 % pour le secteur public et 0,5 % pour le secteur privé, cette année là à 1,5 % du PIB en 2004. Sur la période 90-03, l'épargne centrafricaine atteignait 8 % du PIB, ce qui est de loin inférieur à la moyenne africaine, qui ont atteint respectivement 12 % et 17 % du PIB.

Ce faible niveau d'épargne explique les faibles capacités d'investissement dans l'économie nationale. Les taux d'investissements bruts les plus élevés ont été atteints en 1986,1987 et 1995, grâce aux investissements publics eux-mêmes, poussés par l'aide publique au développement (APD) favorables. Par contre, les niveaux d'investissement les plus bas ont été atteints pendant les années de crises militaro-politiques (96, 97,02 et 03) où leur valeur correspond à peine à la moitié de la moyenne de la période 1986-2004.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus