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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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La région est en proie à diverses autres crises. En mai 2010, une émanation de gaz d'un puits fait 5 morts dans la localité de Roua, département du Mayo-Tsanaga. Entre les 20 et 21 juillet 2010, des pluies diluviennes causent la mort de 15 personnes faisant 150 blessés et plus de 3 000 sans abri à Pouss, localité du département du Mayo-Danay, à une dizaine de kilomètres de Maga, chef-lieu de l'arrondissement qui porte le même nom. Ces inondations font les choux gras de la presse nationale. La charité internationale se mobilise pour apporter du réconfort moral et matériel aux sinistrés. Le chef de l'Etat accorde une aide de 50 millions de francs CFA auxquels s'ajoutent les 50 millions du gouvernement aux sinistrés. Dans cette mobilisation tous azimuts pour secourir les sinistrés, les médias jouent un grand rôle.

Une année plutôt, le naufrage d'une pirogue de fortune sur le lac Guéré cause la mort de 19 personnes. Seules 6 personnes survivent à cette noyade survenue le 24 octobre 2009 alors que les victimes originaires des localités de l'arrondissement de Wina rentraient du marché de Guéré.

Trois ans avant, les inondations causent d'importants dégâts dans les villes de Mokolo et de Maroua. Si on ajoute à ces catastrophes les dégâts causés par la sécheresse, ou les exactions des coupeurs de route, des pachydermes et les ravages des acridiens, l'Extrême-Nord constitue une zone d'une forte « crisogénéité ».

La région de l'Extrême-Nord a été toujours un terrain de prédilection pour les épidémies de cholera et de méningite. Pierre FADIBO souligne d'ailleurs fort à propos que « l'histoire de l'Extrême-Nord du Cameroun est jalonnée d'épidémies diverses aux conséquences multiformes Parmi ces derniers, la maladie dont l'épidémie paraît plus régulière et plus ancienne est la variole, annoncée dans les Monts Mandara en 18661 ». Dans sa thèse de doctorat Ph.D, il recense la rougeole, la méningite cérébro-spinale, le choléra et la trypanosomiase humaine comme étant les épidémies les plus meurtrières de cette région. Il conclut que « ces épidémies ont été familières aux populations depuis la période coloniale, et ont persisté jusqu'à l'ère postcoloniale » (FADIBO Pierre : 2006). Dans la même veine, Christian Seignobos relève dans son ouvrage intitulé : la variole dans le Nord-Cameroun : représentation de la maladie, soins et gestion sociale de l'épidémie que « les populations du Nord-Cameroun qui eurent à subir ses effets encore dans les années de l'indépendance la variole fut un fléau dont les ravages dépassaient ceux de toute autre épidémie ». (SEIGNOBOS Christian : 1995).

Pour la période 2005-201, l'épidémie du cholera a endeuillé plusieurs familles dans l'Extrême-Nord. La maladie a fait plus de 2000 décès. De mai 2010 à février 2011, cette épidémie a eu un bilan particulièrement lourd : 9 373 cas pour 601 décès dont 302 en communauté, c'est-à-dire hors des hôpitaux et centres de santé. 8 763 malades dont des Nigérians et des Tchadiens ont été déclarés guéris. Telle une traînée de poudre, l'épidémie s'est déclenchée le 06 mai 2010 dans le district de santé de Makary dans le département du Logone et Chari, pour se propager ensuite, de proche en proche, dans l'ensemble de la Région. Compte tenu du poids démographique de l'Extrême-Nord, du brassage et de la mobilité des populations, de la porosité des frontières, de l'écologie fragile, de la saison des pluies, du faible accès des populations à l'eau potable, privilège dont 29% seulement d'entre elles bénéficient actuellement (selon un rapport du Ministère de l'Energie et de l'Eau en 2010), de l'inexistence de latrines dans certaines concessions, de la superstition qui amène certains à croire à la transmission du cholera par sorcellerie, du recours tardif aux soins malgré leur gratuité, le bilan a été particulièrement élevé. La maladie a atteint tous les vingt-huit districts de la Région. Mais le département du Mayo-Tsanaga paie le plus lourd tribut avec 241 décès, soit 40,43% des vies humaines perdues.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius