Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

• MEDIAS ET GESTION DES CRISES DANS LA REGION DE L'EXTREME-NORD DU CAMEROUN: CAS DE L'EPIDEMIE DE CHOLERA DANS LE DEPARTEMENT DU MAYO-TSANAGA
  
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• ACMS : Association camerounaise pour le Marketing social
  
• AFP : Agence France Presse
  
• LISTE DES TABLEAUX
  
• LISTE DES FIGURES
  
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• Mises à part les conquêtes musulmanes qui ont cristallisé l'animosité dans les relations intercommunautaires, l'histoire de la région est marquée par un cycle de crises. Ces crises sont fréquentes dans le département du Logone et Chari où s'affrontent les Kotokos et les Arabes Choas d'une part, et les Kotokos et les d'autre part. Ces affrontements ont pour trame de fond la gestion de l'espace et les intérêts sociopolitiques. C'est aussi le cas du Mayo-Tsanaga, devenu un terrain de prédilection pour l'épidémie du cholera.
  
• La région est en proie à diverses autres crises. En mai 2010, une émanation de gaz d'un puits fait 5 morts dans la localité de Roua, département du Mayo-Tsanaga. Entre les 20 et 21 juillet 2010, des pluies diluviennes causent la mort de 15 personnes faisant 150 blessés et plus de 3 000 sans abri à Pouss, localité du département du Mayo-Danay, à une dizaine de kilomètres de Maga, chef-lieu de l'arrondissement qui porte le même nom. Ces inondations font les choux gras de la presse nationale. La charité internationale se mobilise pour apporter du réconfort moral et matériel aux sinistrés. Le chef de l'Etat accorde une aide de 50 millions de francs CFA auxquels s'ajoutent les 50 millions du gouvernement aux sinistrés. Dans cette mobilisation tous azimuts pour secourir les sinistrés, les médias jouent un grand rôle.
  
• Une année plutôt, le naufrage d'une pirogue de fortune sur le lac Guéré cause la mort de 19 personnes. Seules 6 personnes survivent à cette noyade survenue le 24 octobre 2009 alors que les victimes originaires des localités de l'arrondissement de Wina rentraient du marché de Guéré.
  
• Trois ans avant, les inondations causent d'importants dégâts dans les villes de Mokolo et de Maroua. Si on ajoute à ces catastrophes les dégâts causés par la sécheresse, ou les exactions des coupeurs de route, des pachydermes et les ravages des acridiens, l'Extrême-Nord constitue une zone d'une forte « crisogénéité ».
  
• La lutte contre l'épidémie a nécessité la mobilisation de divers acteurs : le chef de l'Etat, le gouvernement, les autorités administratives, les collectivités territoriales décentralisées, les ONG, les autorités religieuses et traditionnelles, les administrations en charge de l'éducation au sens large, les pays amis, les partenaires au développement. Les médias ont, à leur manière, apporté une contribution au combat contre la maladie. Tous ces efforts conjugués ont permis de stopper cette spirale meurtrière.
  
• Ces tristes événements meublent les plateaux et les colonnes de la presse audiovisuelle et écrite présente dans la Région de l'Extrême-Nord. L'on sait aussi que depuis l'avènement de l'Université de Maroua, l'Extrême-Nord est devenue une plaque tournante d'une activité médiatique florissante. Plusieurs organes de presse y sont représentés.
  
  • Dans ses fonctions originelles, la presse s'assigne plusieurs missions dont les principales sont : l'information, l'éducation et le divertissement. Il n'y a pas de société sans médias, ni de médias sans société (BALLE F. : 1993). Et à l'heure où les phénomènes de crise s'accélèrent et s'amplifient, aucune organisation, quelle que soit sa taille, n'est à l'abri : accidents, crises environnementales, catastrophes naturelles, épidémies, et une crise apparaît souvent à l'improviste et place la population en état de précarité.
    
• L'Extrême-Nord du Cameroun, située dans une zone à écologie fragile, favorable aux catastrophes naturelles et autres crises, est traité sous un prisme déformant par les divers organes de presse qui y exercent. Les médias dans leur rôle de relance sociale, contribuent à la gestion des différentes crises qui jalonnent la vie des populations. Mais les médias ont une vision étriquée du Nord-Cameroun : notamment en ce qui concerne les famines, les épidémies et les catastrophes naturelles. L'investissement médiatique est minimal. Le traitement médiatique des différentes crises qui jalonnent la vie des populations souffre d'un manque de professionnalisme. Les acteurs médiatiques n'ont pas tous la qualification professionnelle requise. En presse écrite, la plupart n'ont pas un niveau d'instruction suffisant ou n'ont suivi aucune formation professionnelle requise. Chez les décideurs ou des faiseurs de l'information, aucune organisation n'est mise en place pour gérer la communication en temps de crise. Pourtant selon des études (LIBAERT Thierry : 2003), la communication occupe 80% des moyens à mobiliser pour juguler les crises. Les structures institutionnelles existent (délégation régionale de la Communication) mais ne sont pas souvent mises à contribution pour une gestion optimale des crises sur le plan médiatique. Conséquence, les médias classiques contribuent trop peu à la prévention et à la gestion des crises.
  
• Par ailleurs, le manque d'investissement dans le domaine de la presse ou la faible couverture de la Région par les médias tant écrits qu'audiovisuels est de nature à plomber les politiques de communication et mobilisation sociales qu'initient le gouvernement et les partenaires au développement pour venir à bout de certaines conjonctures. Cette situation est aggravée par l'analphabétisme ambiant de la population.
  
• Mais la question qui se pose est celle de savoir quelle place les médias occupent-ils dans la gestion des crises ? En d'autres termes, les médias peuvent-ils constituer un facteur clé dans la prévention et la gestion des crises ? Quelle est l'influence du profil (trajectoire) des acteurs de la communication sur la gestion des crises ? Les outils qu'utilisent les décideurs peuvent-ils être déterminants pour prévenir et gérer les crises ? En fin de compte, l'accès et la consommation de l'information par les populations ont-ils une incidence significative sur la gestion des crises ? Toutes ces questions conduisent à la formulation de notre hypothèse générale de travail : la communication médiatique constitue un élément clé dans la gestion des crises. Les hypothèses spécifiques quant à elles s'articuleront autour de trois axes :
  
• H1-Le profil des acteurs médiatiques influence significativement la gestion d'une épidémie de cholera
  
• H2- L'organisation de la communication médiatique favorise significativement la gestion d'une épidémie de cholera
  
• H3 - L'accès des populations à l'information a une incidence significative sur la gestion d'une épidémie de cholera
  
• L'objectif poursuivi par cette recherche vise à relever l'importance de la communication médiatique dans la gestion des crises. En d'autres termes, cette étude consacre la place de la communication de crise dans la Région de l'Extrême-Nord qui fait face à des crises récurrentes de toutes sortes. Il s'agit de manière précise dans ce travail :
  
• -de situer le rôle des médias dans la gestion des crises
  
• -de faire ressortir les outils essentiels de la communication pouvant servir efficacement à la gestion des crises
  
• -de retracer la trajectoire des acteurs de la communication médiatique
  
• -de mettre en relief l'importance du profil des acteurs médiatiques dans la gestion des crises.
  
• -de voir dans quelle mesure l'accès des populations aux médias peut contribuer à la gestion des crises.
  
• L'intérêt de la recherche peut être analysé à l'aune de trois paliers. Sur le plan purement théorique (ou scientifique), il s'agit d'explorer un champ de recherche sur la communication de crise dans une région éminemment « crisogène ». Ce domaine n'a pas été encore exploré par les chercheurs dont l'intérêt a porté jusqu'ici sur l'inventaire ou à la description des crises qui jalonnent l'histoire de la Région. Notre initiative pourra certainement être prolongée par d'autres chercheurs. Sur le plan pratique, notre réflexion pourra aider les décideurs, les partenaires au développement et les hommes des médias à disposer des outils nécessaires pour mieux gérer les différentes crises qui émaillent la vie des populations de la région. Les autorités sanitaires de la Région pourront y trouver des stratégies pour une meilleure approche de la gestion des crises.
  
• Mais avant de nous lancer dans cette logique démonstrative, nous allons dans la première partie de notre travail définir le cadre conceptuel et théorique de notre sujet avant de nous focaliser sur le cadre méthodologique prévu à la deuxième partie.
  
  • 1-1-ANALYSE DES CONCEPTS
    
    • 1-1-1-1-Communication de masse/mass media
      
    • 1-1-1-2-Média
      
    • 1-1-1-3-Communication de crise
      
    •  1-1-1-4- Crise :
      
    • 1-1-1-5-Gestion de crise
      
    • 1-1-1-6-Journalisme/journaliste
      
    • 1-1-1-7-Epidémie :
      
    • 1-1-1-8-Le choléra
      
  • 1-2-LES MODELES THEORIQUES
    
    • 1-2-1-le déterminisme technologique
      
      • 1-2-1-1-L'approche linéaire
        
      • 1-2-1-2- l'approche cybernétique : le modèle de Norbert Wiener (1948)
        
      • 1-2-1-3- l'approche systémique : l'école de Palo Alto
        
    • 1-2-2- Les théories sur les médias
      
      • 1-2-2-1-«Two step flow theory»
        
      • 1-2-2-2-Ethnométhodologie :
        
• « Médias et gestion des crises dans l'Extrême-Nord » constitue encore un terrain presque vierge dans le domaine de la recherche scientifique. Cependant quelques chercheurs se sont intéressés à certains types de crises dans leurs travaux de recherche. Nous évoquerons tour à tour des travaux relatifs aux épidémies, au cholera, et à la communication et aux médias.
  
  • 2-1-LES TRAVAUX SUR LES EPIDEMIES DANS L'EXTREME-NORD
    
• S'agissant tout d'abord des ouvrages publiés, nous nous sommes inspiré d'Alain BEAUVILAIN qui a réalisé un véritable inventaire des crises qui minent le Nord-Cameroun en retraçant toutes les famines, les disettes et les épidémies de 1894 à 1985 (BEAUVILAIN, A : 1989). Parmi les épidémies qu'il a recensées, figurent la variole, la rougeole, la méningite cérébro-spinale, le choléra et la maladie du sommeil. Il aborde de manière laconique les facteurs épidémiologiques, les conséquences de ces fléaux et la réaction de l'administration coloniale française et de l'Etat camerounais. Ce travail pourtant bien fouillé n'aborde pas cependant la problématique de la gestion des épidémies sous l'angle de la communication.
  
• Dans un récent ouvrage intitulé : l'Homme et les endémo-épidémies dans l'Extrême-Nord, Pierre Fadibo présente les interrelations entre l'homme de cette région et son complexe pathogène dans la longue durée. Pour l'enseignant-chercheur, les maladies font partie des fléaux qui ont marqué l'histoire des sociétés humaines en général et celles du Cameroun septentrional en particulier. A travers cet ouvrage, l'auteur retrace un siècle d'histoire de l'Extrême-Nord camerounais marqué par les épidémies et les endémies telles que la variole, la maladie du sommeil (trypanosomiase humaine africaine), la rougeole, la méningite cérébrospinale et le choléra qui sévit encore durement. De manière explicite, cet ouvrage présente les facteurs épidémiologiques liés à la nature et aux hommes de l'Extrême-Nord et dresse un tableau historique des épidémies des maladies citées. Il montre en fait que les épidémies ne datent pas d'aujourd'hui et que les populations ont développé un ensemble de savoirs autour de ces maladies soit pour les expliquer soit pour les enrayer. Ce qui prouve que les efforts des pouvoirs publics viennent s'ajouter à ce que les populations ont mis sur pied comme mesures de lutte. La lecture de ce livre permet de couper court aux supputations sur les causes et les origines de certaines épidémies. Contrairement à ceux qui ont pensé que le choléra qui s'est « épidémisé » dans le septentrion est une maladie des Nordistes, l'auteur précise que le choléra est arrivé au Cameroun par la côte et plus précisément à Douala en février 1970 avant d'arriver à Goulfey  en mai 1971. Il poursuit que l'histoire de cette maladie permet de comprendre qu'elle était qualifiée de choléra des zones humides ou des fleuves. Et plus loin dans l'antiquité, c'est une maladie des zones humides d'Asie d'où son nom « le choléra asiatique ».
  
• S'agissant des moyens de lutte contre les épidémies, Pierre Fadibo souligne que la lutte contre les épidémies date de l'époque précoloniale. Mais selon lui, cette lutte n'est jamais parfaite en raison des multiples facteurs liés à la nature, aux hommes et à l'épidémiologie de ces maladies. D'abord, les populations ne sont pas assez éduquées et parfois ne se sentent pas concernées par les campagnes d'éducation sanitaire. Les moyens adéquats ne sont pas assez utilisés et lorsque le politique s'y mêle pour justifier ses positions et ses budgets non utilisés à bon escient en faisant un tapage médiatique sans action efficace sur le terrain, c'est normal que les épidémies soient rebelles.
  
  • 2-2-TRAVAUX SUR LE CHOLERA
    
• Parmi les productions les plus récentes sur l'épidémie du cholera dans l'Extrême-Nord, figure l'article du Dr Pierre Fadibo intitulé « le choléra dans l'Extrême-Nord, une épidémie rebelle ? ». Il y démontre justement que le choléra serait une épidémie éternelle si les mêmes méthodes de lutte sont maintenues. Il y présente également les problèmes de la lutte contre ce fléau dans cette région aux caractéristiques naturelles et humaines très favorables à cette maladie.
  
  • 2-3-TRAVAUX SUR LA PREVENTION ET LA GESTION DES CATASTROPHES
    
  • 2-4-TRAVAUX SUR LA COMMUNICATION DE CRISE ET LES MEDIAS
    
    • 3-1-1-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
      
      • 3-1-1-1- L'EXTREME-NORD : UNE ZONE CRISOGENE
        
• Figure n°3 : Répartition des cas par tranches d'âge
  
• Figure n°4 : Répartition des cas par sexe
  
• Source : Délégation régionale de la Santé/EN, mai 2011
  
  • 3-1-1-1-5-BILAN DE L'EPIDEMIE DANS LE MAYO-TSANAGA
    
  • 3-1-1-2- LE VISAGE DE LA COMMUNICATION DANS L'EXTREME-NORD
    
  • 3-1-2-RAPPEL DE L'OBJET DE L'ETUDE
    
  • 3-1-3-CONSTRUCTION ET FORMULATION DES HYPOTHESES
    
    • 3-1-3-1- Hypothèse générale et ses variables
      
    • 3-1-3-2-Hypothèse générale
      
• Dans la méthodologie de recherche préconisée par le département des sciences sociales pour le développement de l'Institut supérieur du Sahel, l'hypothèse générale est déclinée en deux ou trois hypothèses spécifiques ou de recherche. Relativement à notre recherche, notre hypothèse générale est formulée de la manière suivante :
  
• HG : La Communication médiatique constitue un élément clé dans la gestion des crises.
  
• Pour rendre l'hypothèse générale opérationnelle, nous la découpons en hypothèses spécifiques dites de recherche. Celles-ci ont le mérite d'être plus concrètes et permettent de vérifier la réalité, l'existence ou non du fait suggéré par l'hypothèse générale.
  
  • 3-1-3-3-Hypothèses de recherche
    
• Dans le cadre de notre travail, nous avons retenu trois hypothèses de recherche.
  
• HR1-Le profil des acteurs de la communication médiatique favorise significativement la gestion d'une épidémie de cholera.
  
• HR2 : l'organisation institutionnelle de la communication de crise favorise significativement la gestion d'une épidémie de cholera.
  
• HR3 : l'accès de la population aux médias a une incidence significative sur la gestion d'une épidémie de cholera.
  
  • 3-1-3-4-DEFINITION DES VARIABLES, INDICATEURS ET MODALITES
    
• Dans cette partie, nous analysons successivement :
  
• -les variables
  
• -les indicateurs
  
• -les modalités
  
  • 3-1-3-4-1-les variables :
    
• Nous avons ressorti deux (02) types de variables qui déterminent notre étude :
  
• v La variable indépendante
  
• v La variable dépendante
  
  • 3-1-3-4-2- la variable indépendante (VI)
    
• Pour notre étude, nous allons d'abord décliner la variable indépendante de l'hypothèse générale, ensuite celle des hypothèses de recherche.
  
• Hypothèse générale : la communication médiatique constitue un élément clé dans la gestion d'une épidémie de cholera.
  
• Variable indépendante (VI) : la communication médiatique
  
• Pour les hypothèses de recherche :
  
• Hypothèse de recherche1 (HR1) : le profil des acteurs de la communication médiatique a une influence significative sur la gestion d'une épidémie de cholera.
  
• Variable indépendante (VI) : le profil des acteurs de la communication médiatique
  
• Ainsi, pour la variable indépendante de l'hypothèse de recherche1 (HR1) : le profil des acteurs de la communication médiatique, nous avons comme indicateurs :
  
• -la formation professionnelle
  
• -le niveau d'instruction
  
• -l'expérience professionnelle
  
• Pour la variable dépendante (VD) : gestion des crises, les indicateurs retenus sont :
  
  • 3-2-L'INTERET, LES OBJECTIFS ET LES TYPES DE LA RECHERCHE
    
    • 3-2-1- L'intérêt de la recherche
      
    • 3-2-2-les objectifs de la recherche
      
• Les objectifs de ce travail sont déclinés en objectif général et en objectifs spécifiques.
  
  • 3-2-2-1 L'objectif général :
    
• Il s'agit dans ce travail de recherche de relever l'importance de la communication médiatique dans la gestion des crises. En d'autres termes, cette étude consacre la place de la communication de crise dans la région de l'Extrême-Nord qui fait face à des crises récurrentes de toutes sortes.
  
  • 3-2-2-2- les objectifs spécifiques :
    
• Il s'agit de manière précise dans ce travail :
  
• -d'évaluer le rôle des médias dans la gestion des crises
  
• -de ressortir les outils essentiels de la communication pouvant servir efficacement à la gestion des crises
  
• -de retracer la trajectoire des acteurs de la communication médiatique
  
• -de mettre en relief l'importance du profil des acteurs médiatiques dans la gestion des crises.
  
• -d'envisager dans quelle mesure l'accès des populations aux médias peut contribuer à la gestion des crises.
  
• LES TYPES DE RECHERCHE
  
• Notre recherche se situe dans le champ de la recherche-action ou appliquée. Il s'agit pour de mener une étude sur la place et l'importance des médias dans la gestion des crises que connaît la Région de l'Extrême-Nord en nous basant sur un cas spécifique : l'épidémie de cholera. Nous voudrions que cette modeste contribution puisse constituer un outil d'aide à la décision en matière de gestion des crises dans la Région de l'Extrême-Nord.
  
• DELIMITATION DE L'ETUDE
  
  • 3-4-POPULATION ET ECHANTILLON DE L'ETUDE
    
    • 3-4-1-Le champ d'enquête et la population d'étude
      
      • 3-4-1-1-Le champ d'enquête
        
• Le département du Mayo-Tsanaga constitue notre champ d'étude. Nous l'avons choisi pour la simple raison que cette unité administrative a eu le bilan le plus lourd en termes de nombre cas et de décès lors de l'épidémie du cholera en 2010 avec 3 745 cas pour 315 décès.
  
  • 3-4-1-2- Population d'étude
    
• Selon le Dictionnaire de Démographie et des Sciences de la population (2011), la population est l'ensemble des habitants d'un pays et des êtres humains qui composent une catégorie particulière. Dans le cadre de notre étude, elle est l'ensemble des sujets soumis à notre étude statistique. La totalité du groupe à partir duquel peuvent être tirés des sujets d'expérimentation dans le cadre de notre recherche est de deux types :
  
• v La population-cible
  
• v La population accessible
  
• La population-cible : elle est définie comme étant l'ensemble de tous les individus intéressés par la recherche entreprise. Cette population correspond à tous ceux qui satisfont aux critères de sélection de notre recherche. Dans notre contexte, la population-cible est constituée de toutes les populations du Mayo-Tsanaga, de toutes les personnes impliquées dans la gestion de l'épidémie et des hommes des médias ayant couvert la crise.
  
• Population accessible : elle est celle à partir de laquelle on extrait l'échantillon. Elle est facile à repérer par le chercheur. Dans le cadre de cette étude, la population accessible est constituée des habitants des districts de santé de Mokolo et de Koza dans le département du Mayo-Tsanaga.
  
• Pour les habitants du département du Mayo-Tsanaga, nous avons choisi 100 enquêtés pour les deux districts de santé. Dans ces deux districts, le bilan de l'épidémie a été particulièrement lourd : 2080 cas pour 177 décès dans le district de santé de Mokolo, soit 55,7% ; 827 cas pour 45 décès soit 22,1% pour le district de Koza (voir figures ci-dessous). En plus des anonymes, nous avons ciblé prioritairement les travailleurs à même de nous donner des réponses fiables. Nous y avons été presque contraint compte tenu du taux élevé d'analphabètes de ce département.
  
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• Figure 9 : Représentation proportionnelle de cas de choléra par district de santé du département du Mayo-Tsanaga
  
• Source : District de santé de Mokolo, juin 2011
  
• Figure 10 : Nombre de cas par DS
  
• Source : District de santé de Mokolo, juin 2011
  
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• Figure 11 : Rapport cas / décès par DS
  
• Source : District de santé de Mokolo, juin 2011
  
• Il ressort de ces différentes figures que l'épidémie de cholera a particulièrement frappé les deux districts de santé de Mokolo et de Koza en 2010. Nous avons ainsi orienté notre recherche vers ces aires de santé pour mieux appréhender l'action des médias dans la gestion de cette épidémie.
  
• Le deuxième type de population accessible est constitué des hommes des médias de la Région de l'Extrême-Nord. Ici, la tâche était plus aisée compte tenu de notre connaissance du milieu et de leur nombre moins élevé.
  
• Nous avons choisi essentiellement les journalistes et assimilés. Cet échantillon est composé des communicateurs appartenant à divers organes de presse audiovisuelle et écrite de la région. Nous avons sélectionné 34 personnes qui constituent notre corpus. Nous avons exclu de la liste les animateurs des émissions en langues locales. Ces derniers sont des communicateurs passifs parce que ne participant pas à la collecte de l'information sur le terrain. Ils sont confinés à diffuser en langues locales la quintessence des reportages réalisés par les journalistes.
  
  • 3-4-2-Echantillon de l'étude et stratégies d'échantillonnage :
    
  • 3-4-3-Les unités statistiques
    
• L'unité statistique représente l'entité étudiée. Dans le cadre de notre recherche, nous en avons deux :
  
• -la population du département du Mayo-Tsanaga. A priori, nous n'avons pas fait de distinction entre les autochtones et les allogènes. Nous avons considéré tous ceux qui résident dans les différents arrondissements du département.
  
• -les hommes des médias : il s'agit essentiellement des journalistes ou ceux qui se considèrent comme tels. Il y a d'abord ceux qui sont dans les médias d'Etat que sont la Radio et Télévision nationales (CRTV) et Cameroon Tribune, ceux qui exercent dans les radios communautaires, les correspondants des chaines de télévision privées et ceux des médias écrits. Le personnel technique ne fait pas partie de notre enquête. Nous avons ensuite exclu du champ de notre enquête les correspondants des radios étrangères telles que la BBC, Africa numéro ou RFI, d'autant que leurs représentants sont basés au sud du pays. Nous n'avons pas non plus tenu compte des correspondants des journaux en ligne, ces derniers évoluent souvent à visage masqué.
  
  • 3-4-4-Technique d'échantillonnage
    
• Une technique est « un procédé ou ensemble des procédés mis en oeuvre pour obtenir un résultat déterminé (dans un domaine particulier) (Le Petit Larousse Illustré, 1993).
  
• Le choix des sujets d'une recherche repose sur l'utilisation des techniques d'échantillonnage. GRAWITZ M. (2003 : p575) en distingue deux : la technique d'échantillonnage empirique et la technique d'échantillonnage probabiliste.
  
• L'échantillonnage empirique encore appelé sondage par choix raisonné ou par quotas, suppose au préalable la définition des caractéristiques de la population en question dans l'étude. On désigne ainsi l'échantillon parce qu'il « repose sur l'idée que les différentes variables attachées à l'individu ne sont pas indépendantes entre elles ». Cette méthode est à la base d'un raisonnement empirique, ce qui veut dire qu'on choisit un échantillon en connaissance de cause ; elle ne demande alors aucune rigueur scientifique dans le choix dudit échantillon.
  
• La seconde méthode dite aléatoire ou probabiliste, est paradoxalement un examen scientifique, notamment parce qu'il obéit au hasard. Dans ce cas précis, tous les éléments de la population accessible ont les mêmes chances de se retrouver dans l'échantillon soit par hasard, soit par stratification. C'est dire que le prélèvement de l'échantillon s'opère selon les lois de calcul probabilistes.
  
• Dans cette étude nous allons combiner les trois techniques pour le choix de notre corpus. Pour la population des deux districts de santé et les hommes des médias, nous avons utilisé la méthode empirique. Mais nous avons procédé par échantillonnage non probabiliste car tout le monde ne pouvait pas avoir les mêmes chances d'être retenu.
  
• Pour ce qui est de la population des deux districts de santé, les critères de sélection retenus pour notre enquête sont les suivants :
  
• -Etre résident dans l'un des deux districts
  
• -avoir au moins 20 ans
  
• -être marié, ou célibataire ou veuf
  
• -avoir été victime ou avoir été affecté par l'épidémie du cholera
  
• Pour les hommes des médias, nous avons opéré le choix à l'aune de ces critères :
  
• -être journaliste ou assimilé exerçant dans la région de l'Extrême-Nord
  
• -avoir couvert l'épidémie du cholera en 2010
  
  • 3-4-5-La taille de l'échantillon
    
• La population accessible est repartie en deux groupes selon notre choix. Cette répartition nous permet de mieux cerner les indicateurs de nos hypothèses. Il y a donc d'un côté, ceux qui émettent les messages (communicateurs) et de l'autre ceux qui reçoivent les messages (populations).
  
• Dans le sous-groupe, population des deux districts de santé du Mayo-Tsanaga, nous avons effectué un tirage aléatoire simple. La taille de l'échantillon de 100 individus initialement retenue et choisie par souci de représentativité des différents habitants du département et d'un souci d'analyse statistique.
  
  • 3.5 INSTRUMENTS DE COLLECTE ET D'ANALYSE DE DONNEES
    
    • 3.5.1 La collecte des données
      
• Pour réaliser ce travail scientifique, nous avons combiné l'observation documentaire, l'entrevue, l'observation participante et l'enquête sur le terrain.
  
  • 3-5-1-1 La collecte documentaire
    
• L'observation documentaire nous a permis de consulter divers types de documents en rapport avec notre thème : ouvrages, rapports, textes réglementaires, travaux et articles scientifiques, articles de presse. Nous nous sommes ainsi inspirés des divers documents que nous avons explorés au Centre de documentation de l'Ecole normale supérieure de Maroua, à la bibliothèque du RADEL et à celle de la MIDIMA. La délégation départementale de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire du Mayo-Tsanaga a mis à notre disposition le rapport socio-économique de 2011 de ce département. Nous avons aussi exploité plusieurs articles de journaux pour analyser leurs contenus. Diverses données nous ont été fournies par les quatre districts de santé du département. Des supports numériques nous ont été également fournis par les responsables de la Délégation régionale de la Santé publique et de la Communication de l'Extrême-Nord.
  
  • 3-5-1-2 -l'enquête sur le terrain :
    
• L'enquête sur le terrain nous a conduit à recueillir à partir d'un questionnaire, des informations auprès des populations qui font l'objet de notre zone d'étude et des hommes des médias.
  
  • 3-5-2-Planification de l'enquête
    
    • 3-5-2-1- Prise de contact avec les cibles de l'étude
      
    • 3-5-2-3-Description du questionnaire
      
• Il s'est agi d'obtenir à partir des rencontres avec diverses personnes-ressources : autorités administratives, personnel médical, chefs traditionnels, responsables sanitaires et médicaux, responsables des médias) des informations complémentaires. L'entretien semi-directif est celui que nous avons adopté pour recueillir certaines informations auprès des personnes-ressources.
  
• Tableau n° 16: Récapitulatif des personnes -ressources pour les entretiens
  
  • 3-5-2-2-3-Observation participante
    
• Quant à l'observation participante, elle nous aura aidé à observer pendant os différentes descentes sur le terrain, un certain nombre de réalités, de logiques et d'attitudes locales qui nous ont orienté dans nos analyses.
  
  • 3.5.2. METHODE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNES
    
    • 3-5-2-1 L'analyse des données
      
    • 3-5-2-2 L'analyse qualitative
      
    • 3-5-2-3 Le dépouillement et codification des questionnaires
      
    • 3.5.2.4 Le logiciel d'analyse quantitative : SPSS version 17
      
    • 3-5-2-5 La tabulation des données
      
    • 3.5.2.6. L'analyse quantitative
      
  • 3-5-3 Difficultés rencontrées
    
    • 3-5-3-1 Les difficultés sur le plan documentaire
      
    • 3-5-3-2 Les difficultés liées à l'accès difficile à la zone d'étude
      
    • 3-5-3-3 Les difficultés d'ordre méthodologique
      
• Dans ce chapitre, il s'agit dans un premier temps de présenter les résultats obtenus après nos différentes investigations sur le terrain à Maroua, à Mokolo, Koza, Kaélé, Yagoua, Mora et Kousseri. Nous allons ensuite procéder à leur analyse à l'aune de la problématique et des hypothèses de départ. Enfin, l'interprétation des résultats nous permettra de vérifier nos hypothèses de recherche. La discussion clôturera chapitre.
  
  • 4-1 : PRESENTATION DES RESULTATS
    
• L'étude descriptive des données liées aux variables de chaque hypothèse de recherche fera l'objet de notre préoccupation dans cette partie du chapitre.
  
  • 4-1-1 : PRESENTATION DES RESULTATS EN FONCTION DES MOYENS D'INFORMATION ET DU ROLE DES MEDIAS DANS LA GESTION DE L'EPIDEMIE
    
    • 4-1-1-3 : PRESENTATION DES RESULTATS EN FONCTION DU PROFIL DES ACTEURS DE LA COMMUNICATION
      
    • 4-1-1-4 : PRESENTATION DES RESULTATS EN FONCTION DE L'ORGANISATION DE LA COMMUNICATION AUTOUR DE L'EPIDEMIE
      
• Le tableau et la figure ci-dessus résument les opinions des journalistes sur la disponibilité de l'information lors de l'épidémie du cholera en 2010. 50% des journalistes ayant couvert l'épidémie trouve que les informations étaient disponibles. 29% trouve même que ces informations étaient assez disponibles. Par contre, 21% estime que l'information n'était pas du tout accessible.
  
• Il découle de ce tableau et de la figure correspondante que les hommes des médias estiment qu'ils ont joué un grand rôle (56%) lors de la récente épidémie de cholera. Cet avis contraste avec les opinions des habitants de la zone d'étude. Ces derniers pensent plutôt que l'apport des médias dans la prévention, la prise en charge et la réduction des cas de cholera est très faible.
  
  • 4.2 ANALYSE INFERENCIELLE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
    
    • 4.2.2 VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE
      
      • 4.2.2.1 VERIFICATION DE L'HYPOTHESE DE RECHERCHE N° 1 : Le profil des acteurs médiatiques influence significativement la gestion de l'épidémie du cholera.
        
• Pour cela, formulons au préalable les hypothèses suivantes :
  
• H0 : Il n'existe aucune relation entre les variables ;
  
• H1 : Il existe une relation significative entre les variables.
  
• 
  
  • 4-2-2 Vérification de l'hypothèse de recherche n°2 (HR2 : l'organisation institutionnelle de la communication influence significativement la gestion de l'épidémie de cholera).
    
• Nous procéderons au test d'indépendance de khi-deux pour vérifier la significativité de la relation existant entre nos variables précédé de l'interprétation du coefficient de contingence. Pour cela, formulons au préalable les hypothèses suivantes :
  
• H0 : Il n'existe aucune relation entre les variables ;
  
• H1 : Il existe une relation significative entre les variables.
  
• 
  
  • 4-2-3 Vérification de l'hypothèse de recherche n°3 : L'accès des populations aux médias favorise significativement la gestion d'une épidémie de cholera
    
• Nous procéderons au test d'indépendance de khi-deux pour vérifier la significativité de la relation existant entre nos variables précédé de l'interprétation du coefficient de contingence. Pour cela, formulons au préalable les hypothèses suivantes :
  
• H0 : Il n'existe aucune relation entre les variables ;
  
• H1 : Il existe une relation significative entre les variables.
  
• 
  
  • 4-3-DISCUSSION DES RESULTATS
    
• Il s'agit dans cette partie d'approfondir la réflexion à partir des résultats que nous venons de présenter, d'analyser et d'interpréter. Pour ce faire, nous allons organiser la discussion autour de nos trois hypothèses de recherche.
  
• Le profil des acteurs médiatiques :
  
• Nous avons décliné le profil des acteurs médiatiques en quatre variables : la formation professionnelle, l'expérience professionnelle, le niveau d'instruction et les diplômes obtenus. Les différentes distributions obtenues mettent en évidence le déficit en formation professionnelle du personnel des médias dans la Région de l'Extrême-Nord. En dehors de la CRTV, Cameroon Tribune et du quotidien Mutations, les autres médias exerçant dans l'Extrême-Nord ne disposent pas de journalistes professionnels pour la couverture des événements dans cette région. Les correspondants des médias privés électroniques n'ont pas de qualification précise ni pour le métier de reporter, ni pour celui de cameraman. Certains ont à peine achevé leurs études au niveau secondaire, d'autres sont sans niveau précis.
  
• Pour la presse écrite, les correspondants sont en majorité des désoeuvrés, venus se chercher dans le monde du journalisme. Le diplôme le plus élevé est généralement le baccalauréat de l'enseignement secondaire. Cette situation remet au goût du jour la problématique de la définition du statut du journaliste au Cameroun. La loi du 19 décembre 1990 ayant quelque peu « prostitué » le métier, il est difficile de dire aujourd'hui qui est journaliste et qui ne l'est pas. Des imposteurs ont investi la profession qui perd en crédibilité auprès du public. Dans le Grand Nord en général, la situation est un peu plus préoccupante. Beaucoup de rédactions basées dans la partie méridionale du pays ne mettent pas un point d'honneur sur la qualité des correspondants qui officient dans le septentrion. Les événements de cette zone sont peints sous un prisme déformant. Parfois un seul correspondant est chargé de la couverture de toutes les trois régions septentrionales. Ces journalistes ou assimilés sont beaucoup plus animés par une logique sensationnelle. Pour ce qui est par exemple de la récente épidémie de cholera, on a noté que la plupart des médias et particulièrement ceux à capitaux privés privilégiaient la compilation des faits macabres. Ils accordaient trop peu ou pas d'importance à la sensibilisation des populations pour le respect des règles d'hygiène. Comme nous l'avons démontré à travers la vérification de l'hypothèse de recherche1, il existe un lien significatif entre le profil des acteurs médiatiques et la gestion d'une épidémie de cholera. Nous confirmons donc que le profil des acteurs médiatiques influence significativement la gestion d'une épidémie de cholera.
  
• Organisation de la communication autour de l'épidémie
  
• Les résultats de nos enquêtes de terrain confirment l'existence d'une cellule de crise pour gérer l'épidémie de cholera. Il s'agit en l'occurrence du comité régional de lutte contre le cholera. Ce comité présidé par le Gouverneur de la Région de l'Extrême-Nord est une émanation du comité national de lutte contre le cholera. Le comité a pour rôle de coordonner toutes les actions visant à lutter contre l'épidémie. Dans cette optique, la communication représente 80% de ces actions. Mais il s'agit en pareille circonstance d'une communication de crise qui obéit à certains objectifs clairement définis. S'agissant de la récente épidémie de cholera, la communication était organisée autour du délégué régional de la Santé publique qui est le rapporteur du comité régional de lutte contre le choléra. Toutes les informations étaient à obtenir auprès d'elle. Mais un constat se dégage : compte tenu de ses nombreuses sollicitations, il n'était pas aisé pour les journalistes d'obtenir de manière spontanée les informations nécessaires pour meubler leurs papiers. Par ailleurs, le délégué régional de la Communication qui est membre du comité régional ne joue aucun rôle particulier en dehors des comptes-rendus qu'il adresse à sa hiérarchie. Parfois les journalistes usent de leurs relations personnelles pour obtenir les informations. Le deuxième constat qui se dégage est qu'aucun site web n'existe pour compiler les informations utiles sur l'épidémie. L'importance de ce site n'est plus à démontrer. A travers ce site, plusieurs utilisateurs peuvent obtenir des informations sur l'épidémie.
  
• L'accès des populations aux médias
  
• Les résultats de notre enquête montrent que les populations éprouvent des difficultés à accéder aux médias classiques. Dans la zone d'étude, la radio couvre un peu plus de la moitié du territoire et constitue ipso facto le principal moyen d'information des populations. Dans le Mayo-Tsanaga, la CRTV et la radio communautaire Echo des montagnes, se partagent le territoire. Mais ces deux médias font encore face à certaines zones de silence, à l'instar des arrondissements de Koza, Bourha et Hina. La télévision constitue le deuxième outil d'information des populations de la zone d'étude. Mais elle reste confrontée à une importante zone d'ombre dans ce département. Des investissements en termes d'équipement de réception sont nécessaires pour que cet outil joue véritablement un rôle dans le domaine de la mobilisation sociale.
  
• La presque écrite reste le parent pauvre du commerce des médias dans la région en général et dans le département du Mayo-Tsanaga en particulier. L'absence des kiosques à journaux ou leur concentration au chef-lieu de la région et le taux sensiblement élevé d'analphabètes  expliquent cette situation. Il en ressort que les médias classiques ne peuvent véritablement constituer des outils d'information capables d'influencer significativement la gestion des crises à l'instar de l'épidémie de cholera que si des investissements nécessaires sont consentis pour en faciliter l'accès des populations.
  
• Pour le cas particulier de l'épidémie de cholera, notre enquête a fait ressortir le rôle prépondérant qu'a joué la communication interpersonnelle dans la gestion de l'épidémie.
  
  • I-Ouvrages généraux:
    
• II-Thèses:
  
  • J. DUTERTRE (2), M. HUET (1), C. GATEFF (2) et B. DURAND (1) (MEDECINE TROPICALE - Vol 32 - Septembre-Octobre 1972 - N° 5)
    
• V-WEBOGRAPHIE
  
• ANNEXE1 : Questionnaire
  
• ANNEXE 2 : Tableaux des résultats
  
• ANNEXE 3 : Autres supports de preuve