6.6. Place de la chasse parmi les activités
économiques du village Ogooué
Sur un total de la population masculine de 157 individus, 61
sont des chasseurs soit 39% de la population masculine totale. Or la figure 2
montre que la tranche de la population infantile est plus importante que celle
des adultes et des vieux. C'est pour dire que la proportion des chasseurs
potentiels du village est considérable. Comme on peut le constater, la
chasse est une activité essentiellement pratiquée à
l'Ogooué. Elle est une source de protéines et de revenus sure, ce
qui lui confère une place de choix dans les activités
économiques.
En général, dans le District de Zanaga la chasse
ne constitue pas une activité essentielle, mais elle demeure une source
de revenus considérable pour les quelques chasseurs qui en font une
activité principale.
Cette activité étant développée,
d'une manière incontrôlée dans le village, elle influence
en partie les activités agricoles, cela peut s'expliquer par le faible
niveau de production agricole et la forte dépendance des populations
riveraines en aliments de base provenant des villages voisins et de certains
centres urbains, comme par exemple le manioc; l'absence des légumes.
6.7. Impact écologique de la chasse et la
protection de la faune
Le prélèvement effectué dans la zone
étudiée se fait de manière continue et ce, depuis
plusieurs années. Il est certain qu'un impact écologique soit
perceptible à l'égard des quantités de viande sorties
chaque année dans cette zone. Les Céphalophes sont les plus
chassés, avec un prélèvement annuel en biomasse de 52 %
sur l'ensemble des espèces abattues. Il serait important d'examiner le
niveau de prélèvement des céphalophes par rapport aux 778
km2 que couvre la zone d'étude. .
Mais les données collectées sur une seule
année ne peuvent nous permettre de faire une estimation fiable.
Par ailleurs, la quantité de viande destinée
à la vente (9846,75 kg) est 9 fois plus importante que celle
destinée à la consommation (1032,39 kg) ; ce qui montre
clairement les enjeux de la chasse
38
pratiquée dans cette zone, c'est à dire, une chasse
commerciale. Vu les enjeux commerciaux de cette chasse, nous redoutons que
celle-ci soit durable à l'avenir.
Les résultats des reconnaissances écologiques
effectuées dans certaines zones des Plateaux Batéké du
Céphalophe de Grimm donnent les chiffres indiqués dans le tableau
12.
Tableau 12 : Comparaison des
taux de rencontre du Céphalophe de Grimm
Zone d'étude
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Taux de rencontre
(indice/km) Auteurs
|
Bambama 0,06 Madzou et Moukassa, 1998
Nambouli 0,2 Ikoli et al., 1998
Loubilika 0,7 Ikoli et al., 1998
Kwembali 2,94 Ikoli et al., 1998
Lefini (5 sites) 0,15- 0,94 Ikamba kulu, 2006
Le taux enregistré à Bambama, zone la plus
proche de la zone de cette étude est très faible. Mais plus
élevé dans la zone de Kwembali (Réserve de faune de la
Léfini) en 1998. Lorsque l'attention est mise sur les résultats
des reconnaissances écologiques effectuées plus récemment
dans cette même réserve, il ressort que ces taux sont très
variables et plus ou moins faibles par rapport à ceux enregistrés
10 ans avant.
Pour mieux apprécier le niveau de
prélèvement de cette espèce et déterminer si ce
prélèvement est durable, il sera intéressant de mener une
étude particulièrement sur cette espèce dans les zones
où sa présence paraît encore plus ou moins
effective.
Les rapports de prélèvement faits entre
artiodactyles et rongeurs d'une part et entre artiodactyles et primates d'autre
part (tableau 13) montrent que les artiodactyles sont prélevés
deux fois plus que les rongeurs et 5 fois plus que les primates ; ce qui montre
qu'il existe encore un espoir de trouver les animaux terrestres dans la
zone.
Tableau 13 : Rapport des effectifs entre
principaux ordres prélevés
Ordre Effectif Rapport
Artiodactyles 1363
Rongeurs 685 2
Artiodactyles 1363
Primates 280 4,9
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